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MessagePosté: 08 Juil 2014, 16:57 
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To Have and Have Not en VO.

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1940, Fort-de-France en Martinique, durant l'administration vichyste. Harry loue son bateau à de riches touristes américains pour des parties de pêche en haute mer, refusant de se mêler des affaires politiques qui agitent le port.


Grosse, grosse claque. Spoilers.

Le titre VO énigmatique (celui du roman originel, désignant apparemment une question de classes que l'adaptation a écartée), semble nous dire, à mesure que le propos du film s'explicite, que l'on nous parle là de courage, ou d'engagement. Il faudrait en somme, tôt ou tard, trouver sa place dans le monde... Or ce qui fascine et obsède le film, c'est finalement tout autre chose : c'est la classe. Le charisme. Être l'homme de la situation, certes, mais pas tant par la capacité à gérer n'importe quel traquenard, que par la capacité à le gérer avec calme, brio, sous-entendus racés, maîtrise totale de soi.

À quoi bon par exemple cette structure laborieuse en trois scènes semblables (ta chambre, ma chambre, ta chambre) pour mener au premier baiser, si ce n'est pour laisser tout le loisir à deux monstres de maîtrise de se reconnaître comme tels, de flairer leur perfection réciproque, de se tester... L'ambition et le plaisir manifestes des acteurs et scénaristes ne sont au final pas différents de ceux des personnages. On pourrait aussi citer les scènes musicales, narrativement inutiles mais prenant tout à fait place dans ce projet - celui de réunir, dans un même hôtel, les 4-5 personnes les plus classes du monde...

Mais il y a autre chose, qui tient à la manière dont le film noir (son angoisse, sa tragédie larvée, sa paranoïa) se cogne au style de Hawks : camaraderie complice et force du groupe, et ressorts (du drame, des dialogues) avant tout comiques, quelque soit la situation. Il résulte de ce mélange une forme de toute puissance, de grand feu victorieux au milieu de la nuit poisseuse de l'île, qui ferait passer ses personnages pour une sorte de confrérie de super-héros.

Le film en paie aussi le prix : cette fin rapide, qui se termine sur une sorte de petite blague ou de victoire miniature, n'est pas à la hauteur du film qui lui précède - et là je vais tartiner sur ce qui représente dans le film à peine 30 secondes, mais tant pis. Certes, on vient tout juste dans le dialogue de s'inquiéter des conséquences de leur acte, mais ce final en forme de pied de nez semble les oublier tout aussi vite. Sans forcément demander une fin malheureuse, il y a tout de même là un problème fondamental : celui d'un film qui a utilisé tous les codes du film noir, et ce qu'ils racontent d'eux-même, sans payer le tribut de gravité et de tragédie qu'ils demandent. Pour que cette association de personnages remporte une victoire sur la guerre qui fait rage, encore faut-il que celle-ci reste dans le cadre et les esprits, et non temporairement oubliée comme un mauvais rêve : contrairement à ce qu'on raconte (l'engagement futur des USA, suggéré à travers le trajet de ce personnage), ce que l'on retient de cette fin, c'est surtout la victoire de l'individualisme. Et, pourrait-on dire, de la priorité du charisme sur toute autre contingence, là encore... Trouver sa place dans le monde : moins celle de héros, que celle de demi-dieux consentant parfois à aider les humains empêtrés dans leurs problèmes et petits conflits mondiaux.

Cela mis à part, c'est un film éblouissant, qui part direct dans mon trio de tête de la filmo Hawks (avec laquelle j'ai finalement moins de problème que je ne le pensais). Baccall (sauf quand elle chante, mon dieu...) y est pour beaucoup, elle bouffe l'écran.


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MessagePosté: 08 Juil 2014, 17:25 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Ah, j'avais adoré, celui-là. (à l'inverse du Faucon Maltais, par exemple)

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MessagePosté: 08 Juil 2014, 17:30 
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Oui, Le faucon maltais c'était pas désagréable mais j'ai le souvenir d'un truc assez mou qui ne tient que sur son ambiance.


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MessagePosté: 08 Juil 2014, 23:49 
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Mou Le faucon maltais, on parle du même film?


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MessagePosté: 09 Juil 2014, 00:15 
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En même temps, ce que j'ai vu de Huston (hormis son fabuleux dernier film), je trouve ça assez mollasson et tiède, donc le problème vient peut-être de là.


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MessagePosté: 09 Juil 2014, 01:21 
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Vu y a très longtemps. Coup de foudre instantané pour Bacall.

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