The Scythe-Meister a écrit:
Je voulais juste dire que la réalité des textes n'a rien à voir avec toutes les images qui traînent sur elle de nos jours, y compris chez les romantiques dont est extraite la principale image caricaturale de ce qu'est supposé être la poésie.
Oui, ok, mais le cliché de l'étudiant Paris 3 est une première chose qui gêne, et pourquoi pas pour n'y voir qu'une vision déformée/anachronique, mais la recherche insistante et irritante de "beauté" (sans autre chose à transmettre que ce but un peu autiste) dans pas mal de poèmes est intrinsèque aux textes. (ouhla c'est méga pas clair)
The Scythe-Meister a écrit:
Imaginons l'étudiant de Paris 3, mèche sur le côté et écharpe au vent, déclamer en gonflant la poitrine Pour en finir avec le jugement de Dieu d'Artaud :
lol mais c'est encore piiiire ! Je l'imagine, dans un bar souterrain plein de fumées de clopes, lu très sérieusement, avec public le doigt sur le menton, l'horreur !
Jack Griffin a écrit:
Il est pas étudié au Lycée ? Je trouve que même si on ne comprends pas tout (et parfois c'est pas la peine) y'a des choses qui passent. C'est fait de visions, de délire. Il y a de la hargne. C'est séduisant quelque part.
Oui je trouve aussi, la génération qui arrive a d'autres obstacles. Comme en peinture d'ailleurs : question accessibilité c'est limite plus facile à présent de commencer par du Turner (une œuvre où le geste artistique se voit, se montre) que par du Raphaël (où l'on ne voit, à première vue, que le soin d'une représentation parfaite). Pas sûr que les collégiens voient autre chose dans La Fontaine que de coquets véhicules à messages...
Ilouchechka a écrit:
C'est marrant que tu aimes bien le concept du haïku, puisque c'est un genre extrêmement codifié.
C'est surtout que c'est des poèmes si courts et fracturés qu'ils ouvrent forcément à l'évocation : le plus fort se passe dans l'ellipse et hors texte, contrairement à certains poèmes français qui me semblent se limiter à une sorte de traduction stylisée d'un sujet, de façon gentiment scolaire.
noisette 7, le Baudelaire que tu as mis me plaît bien, c'est stylistiquement sobre malgré la grandiloquence, mais pourtant doux et coulant à l'oreille, assez évocateur.