Forum de FilmDeCulte

A ne pas confondre avec "La horde" de Yannick Dahan, hein, merci... Non parce que bon...

Auguste Maroilleur, propriétaire terrien en Normandie, règne en véritable patriarche sur sa ferme. Il y vit avec ses deux filles, ses deux gendres, et leurs enfants. Il découvre un jour que son petit-fils Henri se sert d'une des cabanes du domaine pour y cacher la drogue de son trafic. Auguste décide alors de détruire la "horse". Les représailles des truands avec lesquels traitaient Henri vont être terribles.

C'est quand même relou de devoir creuser aussi loin pour trouver un vrai film badass français sans concession. Pour moi, chef d'oeuvre qui trônerait fièrement aux côtés du Vieux fusil si j'avais de quoi m'acheter des HD-DVD.
Le film ne dure qu'1h15, générique et douche compris. Même pas le temps de régler le son, l'intrigue est déjà lancée. Ça démarre au quart de tour : en moins d'une minute, Gabin trouve un sachet d'héroïne sur son terrain. La seconde d'après, il retourne à sa ferme pour botter des culs... Voilà, c'est posé. Il suffit de voir le titre apparaître en gros sur la tronche cassée de Gabin pour comprendre qu'il va nous la jouer façon Judge Dredd.
Son personnage est exceptionnel : c'est le roc par excellence, misogyne, aucune fêlure, aucune faiblesse... aucune émotion, aucune tolérance, aucun humour, aucun parcours psychologique... Même quand il coupe son pain il est badass.
Les repas en famille sont de grands moments (un peu comme ceux dans le Professeur Foldingue), et permettent de créer une empathie avec un personnage somme toute extrême. Mais on le comprend, on est de son côté... Faut dire que son petit-fils bobo drogué qui fait les Beaux-arts à Paris est une vraie tête à claques, ça aide. Du coup, envie d'applaudir quand Gabin lui fout une raclée. Ça c'est de l'éducation, à l'ancienne.
Pareil pour les méchants, cruels, sans âme... On va pas les plaindre. Et chaque fois que la morale est questionnée, c'est la manière forte qui l'emporte.
Les personnages qui gravitent autour de Gabin (notamment sa petite famille) sont particulièrement marrants à voir : ils ne savent jamais sur quel pied danser, certainement de peur de se prendre un coup de fusil. Il faut dire que ça pétarade bien, et souvent sans sommation.
Bref, vous l'aurez compris, le film ne tient que grâce à Gabin. Ça parle pas beaucoup, mais chaque réplique fait mouche, et c'est souvent drôle. Evidemment, la BO signée Gainsbourg est répétitive et finit par prendre la tête, mais c'est bien le seul point qui trahit le grand âge du film. Autrement, il est tout ce qu'il y a de plus efficace et moderne.
A tel point que ça parle de remakes à tout va (Olivier Marchal voulait faire le sien avec Mortensen, et dernièrement j'ai entendu parler de Mel Gibson), mais à quoi bon ? A l'heure actuelle, ce n'est plus possible de faire un film comme ça, sans compromis.

Une vraie claque.

5/6

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Je suis tombé sur la bande-annonce il y a quelques jours, par hasard, et effectivement ça donne envie.



Pourquoi ?

Matte le film, ça vaut toutes les explications du monde.

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

LOL.
Et de toutes façons Mortensen a déjà fait A History Of Violence qui a l'air de s'en rapprocher.

Les deux films n'ont pas grand rapport, si ce n'est le fusil.

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Ok,
Bon tu me l'as vendu en tout cas.

Tu me l'as vendu aussi, je viens de le voir. Bon , je suis pas aussi autant à fond que toi. J'aime bien le côté badass et bourrin du film après ça reste une série B efficace et très plaisante. C'est vrai qu'un remake pourrait être intéressant.



Le dernier est très bien comme conclusion, point d'orgue qui montre les liens et les caractères tribales de la famille.

Sinon, la musique j'adore. C'est effectivement répétitif et chiant à écouter sur sa radio mais là ça convient à l'ambiance B et bourrine.

Je suis pas contre un remake non plus, y'a pas mal de choses à améliorer dedans (les seconds rôles, l'acting), mais pas au détriment du côté expéditif du film.

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Très bon souvenir, ce film.
L'histoire est jouissive au possible: les gangsters qui tombent sur un os, une innocente famille de français moyens menée de main de maître par un patriarche qui dégaine aussi facilement qu'un parrain de la Mafia. Gabin est excellent même si le rôle n'est pas l'un des plus grands de sa carrière. Et tout au long du film, on se dit: "non, il va pas le faire, il va pas oser ?" Si, si et sans complexe, au point qu'on arrive presque à plaindre les pauvres voyous qui ont eu l'imprudence de prendre Gabin pour un papet!
Très juste analyse, Massinfect !

_________________
"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

Je me suis laissé intriguer par tant d'enthousiasme et comme je n'avais jamais vu de Granier-Deferre (le nom semble dire tout, non?) et bon, j'ai trouvé ça très mauvais. La mise en scène est inexistante, les cadrages et mouvements de caméra ne sont ni faits ni à faire, le montage est complètement dénué de rythme (la scène où les vaches se font écraser), et le thème - horrible - de Gainsbourg n'aide pas en donnant l'impression qu'il surgit de manière aléatoire. Tant de négligence, c'est pas possible.
Le témoignage du jeune qui est lu à la fin, pour moi, il y a marqué "père d'Alexandre Jardin" dessus. Si le personnage de Gabin semble un peu sceptique sur le moment, le film prend ça très au sérieux. C'est trop con! Tellement française, l'ironie à deux balles de cette scène!
Dans le genre polar campagnard, je conseille La Traque de Serge Leroy avec Jean-Pierre Marielle, Michael Lonsdale, Jean-Luc Bideau, Philippe Léotard et l'absolument charmante Mimsy Farmer qui malheureusement... Mais je n'en dis pas plus, comme dirait Jérôme Garcin.

Faut absolument que tu mattes "Les anges gardiens".

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Je crois que je n'ai pas vu la Horse (je vais d'ailleurs m'y atteler) mais j'ai toujours bien aimé Granier-de ferre.

Du bon cinéma français, solide, sérieux, avec de bons acteurs. Je garde un souvenir ému de "la veuve Couderc", vu à la télé quand j'étais ado.

Je ne suis pas intervenu sur le fil dédié mais le pire, c'est que j'ai vu Les Anges Gardiens et que j'avais bien aimé à l'époque.

Caribou, peut-être que La traque te paraît mieux au niveau technicité mais son histoire ne m'a pas laissé un souvenir enthousiaste. C'est glauque et malsain (et j'imagine que ça va en allécher plus d'un sur le forum! ) Clairement, il ne fait pas partie des films qui te rendent heureux après l'avoir vu.

_________________
"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

Je suis entièrement d'accord, cela dit, des films qui donnent la pêche, j'y suis forcément réceptif, ne pas en aimer certains parce qu'ils sont baaaaaaaadant, ou déprimant, ce n'est pas une raison pour les balayer d'un revers de la main, mais je suis pas fan de La Traque de toute manière, c'est juste qu'il y a un casting de malade et que le film est bien tenu.
Dans le genre glauque-franchouillard, je préfère les films de Gérard Pirès (le mec qui a fait Taxi), comme L'Agression et L'Entourloupe.
Il faudrait que je voie d'autres Granier-Deferre sinon, Lourcelles à propos du Chat parle de sa virtuosité technique (comme si c'était un de ses attributs), alors que la Horse me paraît être un film complètement frustre dans la manière dont c'est fait. Tu vois un Godard ou un Schlesinger à côté, genre Billy Liar, de la même époque, ou un polar italien (puisque Carlo Lizzani vient de mourir), tu meurs d'ennui devant l'exécution tellement ça n'est pas soigné en comparaison (et encore les polars italiens de l'époque, c'est loin d'être toujours soigné).