Forum de FilmDeCulte

Je suis d'accord pour la scène du basket et quelques scènes de discussion par-ci par-là qui valent le détour.

Pour le reste, ce film est assez minable, voire honteux. Richet fait exactement des jeunes ce que ces jeunes reprochent aux médias, aux flics, etc. Il les manipule, ne leur laisse aucun espace de liberté, les enferme dans ses schémas de mise en scène et de montage ultra basiques et dépassés (le mec cite Eisenstein et Vertov aux remerciements, sauf que là où ces derniers pouvaient être forts dans les années 20, et là où ils étaient aussi plus fins [enfin surtout Vertov], Richet ne retient que le côté propagandiste de leur montage, leur endoctrinement de la pensée, leur façon de tout souligner bêtement).
Et puis bons, faire de ces jeunes banlieusards des néo-marxistes...

Sinon, je comprends pas trop comment tu peux trouver les scènes d'action "lisibles" ou bien filmées. Il me semble que c'est (volontairement) le contraire, ce qui n'est pas trop mal fait d'ailleurs. La scène sur le parking de la boîte de nuit applique justement ce principe : il déconstruit totalement l'espace, on sait plus qui tire sur qui, et le message est clair. Peut-être un peu trop même (enfin comme souvent avec ces réalisateurs trop influencés par le montage soviétique).

pour moi, la scène du parking, c'est l'exception. Les autres scènes de baston sont souvent en plan large, au corps à corps et les coups font mal.

je ne fais pas de Richet soudainement un génie, hein, mais je constate qu'il y a un vrai boulot de mise en scène, il met les mains dans le cambouis et, régulièrement, ça marche. Justement l'inverse de Assaut, où il ne prenait pas l'ombre d'un risque.

ensuite, pour ce qui est du néo-marxisme, ça ne concerne absolument pas tous les banlieusards, juste une petite bande au milieu des autres, qui se fait régulièrement chambrer pour ça. Le vrai problème, c'est la fin, la citation des droits de l'homme, l'embarrassant hymne à l'insurrection qui glorifie des émeutes qui, avant cette chanson, étaient juste flippantes et enragées.

le pb du film, en fait, c'est que son intro et sa conclusion, qui sont censés donner la "morale", comme dans une fable, vont à l'encontre de ce qui est montré! Comme si, d'avoir flirté avec le documentaire, le film s'était chargé de vérité contre son propre gré!

c'est en cela que je trouve ce film passionnant : malade de ses thèmes, riche dans sa forme, boursouflé sans doute de partout... Une vraie mine analytique.

ps : heureux de te voir de retour, sinon, Gerry...

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A la rigueur, que ce film soit un appel aux émeutes, à l'insurrection, à que ne sais-je, oui, pourquoi pas... Mais là, tel que c'est présenté, avec le marteau de la forme et la faucille qui coupe toute véritable analyse, toute réflexion au profit d'un "CASSEZ DU KEUF!!!!", c'est juste faible et fumeux.

Comme tu dis, le film a le cul entre quatre chaises, et ça peut plaire... je trouve ça juste inabouti.

voilà



dans cette scène, je vois pas ce qu'il y a de "pourri"...

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pas la scène, le film...

inabouti sans doute, oui.
incohérent, même.
mais vraiment pas inintéressant.

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avec le recul je me demande si c'est pas surestimé... c'est sur ça impressionne vu d'ou ils sort et les moyens qu'il a eu pour le faire mais bon c'est loin d'etre inoubliable. Puis les seules scénes dont le je me souviens c'est un noir qui parle comme un mongol dans une cage d'escalier, les flics bourés et la scène de baise gratuite dans la garage à la fin.




lol culte, "rentre dans eux", ça m'arrive de le sortir parfois en plus depuis que j'ai vu film.

Ouais, vu que c'est pas du tout mon style de cinéma, pour moi c'est inintéressant. Après, oui, on peut y piocher.

Cet entretien est court mais donne un bon aperçu du bonhomme, genre casquette vissée, un avis sur tout, jamais de gris dans le discours, et naïf et rebelle comme un écolier.

http://infosuds.free.fr/21/6T.htm

Pour les dialogues, ils ne m'avaient pas gênés dans leur compréhension, mais dans leur réalisme, leur vraisemblance, leur spontanéité. Le reste du film c'est pareil. Je me souviens de tous mes potes de l'époque (playgrounds de basket en banlieue sud, donc langage et comportement censés être ceux du film) qui n'ont comme moi jamais retenu autre chose que la BO. Et on adorait tous LA HAINE. Ce que montre le film de Kasso est 100 fois plus difficile et casse-gueule que ce dans quoi s'aventure Richet avec son film (la glande pure et dure, l'amitié, la morale, l'humour etc). Tu parlais des émeutes ? 2 minutes de LA HAINE suffisent à comprendre le pourquoi et le comment (plan-séquence où Vince raconte ce qui s'est passé à Said et Hub). Et le film de Kasso ne passera jamais sur TF1, celui de Richet pourrait par contre être sponsarisé par Charles Villeneuve (d'ailleurs sur mon souvenir il a été jusqu'à frapper aux portes de TF1 pour trouver de la thune, en co-prod avec Canal).

Info reportée ici tiens :

http://www.whynotproductions.fr/article ... 81d38b2e5f

Mais je le répète, je le reverrais volontiers aujourd'hui, par curiosité.

Concernant le film de Kechiche, pour moi c'est du 6/6, et ça n'a strictement rien à voir, y compris au niveau des dialogues. Il se rapproche à la rigueur plus du Kasso, avec une meilleure qualité d'écriture encore.

Et puis taxer Kasso de bourgeois ou de fils à papa parce que LA HAINE cartonne en entrées... Non vraiment je respecte Richet, son côté bouillonnant, son côté autodidacte (il a d'ailleurs été plus intelligent que moi à faire la même école mais sans payer...) mais balancer des "Les mecs des cités, ils ne pourront qu'être fiers de moi s'ils me voient avec une BM", ça me fait bien poiler.

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I think we're gonna need a helmet.

ce qui est surtout risible, avec le recul, c'est qu'il soit parti aux States pour y réaliser, de manière super-pas capitaliste, of course, son remake tout mou.



il faut que je le revoie, le kasso. Ca fait trop longtemps, je l'ai mal en tête. Mais je n'ai rien contre La Haine, j'en garde un excellent et très puissant souvenir.



ah mais je n'ai pas dit que Richet entretenait une cohérence entre son discours et ses actes. Ce n'est clairement pas Klotz (qui a un discours en accord avec sa façon d'être et d'agir). Tout ce dont je parle, c'est de la mise en scène de Ma 6-T... Et là, j'insiste, Richet n'est pas un manchot.



idem. Très grand film, l'Esquive, pour ma part.



ah mais moi aussi, je trouve ça nul et bête.

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Pour moi, grand film ! le topic est vieux donc je sais pas, on en reparle?

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j'ai toujours pas vu État des lieux, d'ailleurs...

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A voir.
Mais vraiment ma 6T va cracker est hallucinant!! par ailleur je n'ai pas vu d'arguments valables de la part des détracteurs en lisant le topic. C'est une réaction allergique au genre je pense.
Pour moi il synthétise tout: réalisme absolu et baroque, ambitions dialectiques ainsi que sensorialistes (ce qui est plus que rare lorsqu'on aborde les films a sujet périlleux comme cela).
Je suis en accord avec Nicole Brenez lorsqu'elle dit que richet mélange Eisenstein et Renoir.

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J'ai pas du voir le même, ou alors j'avais de la merde dans les yeux.
Le film ne m'a pas subjugée, le BO passait bien (ça me rappelle ma période Skyrock tout ça… F"outre le dawa niquer la halla"), la réal aussi. Les dialogues n'étaient pas si terribles que ça puisqu'on on échappait au syndrome du "ziva, yo yo quoi", par contre au niveau du message politique c'est du grand n'importe quoi. Les révoltes en banlieue n'ont que peu de choses à voir quelque idéologie que ce soit mis à part la loi du Talion.

Bon après je parle pas aussi bien que toi the black addition, ma critique n'a rien de baroque mais elle est absolument réaliste.

Effectivement, Brenez a écrit de très belles choses sur ce film.
Souvent plus belles que le film lui-même, d'ailleurs

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