Forum de FilmDeCulte

Depuis le temps qu'on m'en parle, j'ai enfin vu la chose... Et je suis très agréablement surpris. En effet, si l'on excepte les deux (grosses) fautes de goût -- à savoir 1. le générique absolument débile, avec Virginie "qu'est-ce que tu fous là" Ledoyen, une gamine et un flingue, 2. le "clip" de 2 Bal 2 Neg balancé un peu n'importe comment sur les images de l'émeute finale (avec come-back de Ledoyen version écran bleu baveux) -- le film m'a vraiment épaté, en termes de mise en scène avant tout.

De Richet, je n'avais vu que le remake tout plat de Assaut. Je ne l'imaginais pas capable d'une telle complexité et d'une telle clarté de mise en scène. Il y a une vraie intelligence derrière la caméra, aussi bien dans les séquences les plus graphiques (l'émeute, donc, si l'on exclut le "clip") que dans les séquences de parlote (jamais chiantes, toujours extrêmement bien filmées, découpées et montées avec une grande acuité), ou encore, ce qui reste selon moi la toute meilleure séquence du film, le match de basket, absolument bluffant.

J'ai été captivé malgré moi, jamais gêné (les deux cartons rouges sus-cités mis à part) par le soi-disant shématisme manichéen de Richet (je dis soi-disant, car il n'est pas si évident ici : personne n'a le bon rôle, ni les flics, ni les jeunes, ni les éducateurs) et vraiment surpris par la grande qualité de l'ensemble (la liste des remerciements en fin de générique m'a étonné aussi, pour d'autres raisons: elle contient pas mal de noms que je n'attendais pas ici, genre le père Frodon des Cahiers).

Enfin voilà, du coup j'ai envie de voir Etat des lieux (De l'amour par contre m'attire pas... la b-a m'avait un peu effrayé...).

Et je suis curieux de voir Mesrine.

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Alors toi tu sors grave.

Sinon, filmo Richet :

Etat des Lieux - 0/6, de mémoire
Ma 6-T va cracker (trop beau ce titre et surtout la manière de l'écrire) 0/6, de mémoire aussi
De l'amour - pas vu
Assaut sur le central 13 - 3/6

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ETATS DES LIEUX c'est vraiment bien...bien senti, regard neuf (à l'époque) et pas larmoyant ni putassier, sans véritable parti pris (bon par contre les flics il les aimes pas et les considère comme Besson, cad toujours bourré) mais vraiment pas mal du tout...

Par contre MA 6T VA CRAQUER c'est quand même bien naze...ultra cliché, incompréhensible si on parle pas le verlan et les autres dialectes etc...et c'est super orienté...me souviens de la présentation cannoise et surtout de son débat post-film ou la sauce est bien monté parce que le père Richet parlait d'aller tout bruler dans le ciné francais, les vieux, la police, les bourgeois etc...enfin il voulait prendre d'assaut la france avec ses potes...et face à eux, dans la salle, les mecs d'IAM qui etaient plus peace et ouvert au dialogue et qui voulaient parler ciné et démonstration de la banlieue à l'image et qui se sont fait insulter ouvertement avec des "ta gueule on parle pas aux faux convertis à l'islam", "marseillais bande d'enculé...", "faux banlieusards", etc...a partir de là Richet c'est un peu devenu de la merde à mes yeux...

et puis cette phrase du film: "vas-y Malick, rentre dans eux...!" gros LOL cette phrase...

marrant ce reproche sur le verlan, y'a rien eu de tel sur L'Esquive. Les dialogues sont justement super-justes, super-vrais. Tout compris, perso.

Et c'est très intéressant de le découvrir aujourd'hui, après les émeutes...

Sincèrement, je pense qu'il mérite d'être réhabilité et que, d'un strict point de vue de mise en scène, c'est un très beau film. (revoyez rien que la scène du match de basket, c'est vraiment excellent... je pige pas ton 0/6, Freak...)

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Pareil que toi. 0/6 à l'époque, mais je serais prêt à le revoir. J'avais trouvé ça honteux, très orienté, et je n'avais rien retenu du tout niveau mise en scène. Ah si, j'aime bien la BO et le morceau de Passi en particulier... Richet avait aussi chié sur LA HAINE et Kassovitz en des termes bien triviaux... mais je suppose que ça a du s'arranger si aujourd'hui Richet et Cassel pensent tourner MESRINE. D'ailleurs à ce titre j'ai raté le jour où il est revenu à l'ESRA, ça m'aurait peut-être fait changer d'avis sur le bonhomme. Ou pas. Même époque Siri était revenu faire un tour et ça reste un très bon souvenir (bien avant Nid de Guêpes, mais les clips d'IAM étaient bien énormes).

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I think we're gonna need a helmet.

Je peux pas bien en parler parce que je l'ai vu genre un ou deux ans après sa sortie mais je reste sur l'impression d'un film crétin, celui d'un mec qui justement crame les bagnoles, le film entier est pour moi à l'image de ses plans avec Ledoyen : complètement débile.
Faudrait que je le revoie pour mieux situer mon avis mais j'en ai STRICTEMENT pas envie.

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ben je sais pas... c'est p-ê le genre de film qui a la chance de bien vieillir. Après, je connais pas le bonhomme, il est p-ê puant, con, tout ce qu'on veut. N'empêche qu'il sait filmer et, surtout, monter (le montage, hormis les deux scènes pourraves, est une merveille).

Qu'on se comprenne bien : je hurle pas au génie, mais je constate que le film n'est absolument pas honteux, esthétiquement bon, "scénographiquement" très réussi, et d'une grande actualité. Je pense que, si vous le revoyiez, vous n'auriez pas ce pb d'incompréhension des dialogues (p-ê qu'en 1997, c'était encore un langage trop spécifique, mais c'est limite plus accessible que l'Esquive niveau voca...). Et il y aurait des chances pour que vous reconnaissiez que plusieurs scènes sont vraiment tendues, que les mouvements de caméra sont très malins (la plupart des plans circulaires sont super-bien pensés et accompagnés d'un chouette boulot sur le son) et que le montage est intelligemment rythmé.

Franchement, j'y allais sans envie aucune, persuadé de trouver une grosse daube mais curieux de voir à quel point... Et ce que j'ai trouvé m'a étonné. Pas tant pour le fond, qui est plombé par Ledoyen & co, que pour la forme, plus qu'honorable. Ne serait-ce que par la lisibilité de toutes les scènes d'action, qualité absente de pas mal de films tellement surdécoupés qu'on n'y pige rien. Le match de basket à lui seul est une jolie leçon de spatialité, de réalisme et de prise en compte du hors-champ. Si seulement tout le film était à la hauteur de cette séquence...

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pas vu l'esquive et aucune envie de le voir...

par contre la fameuse scène de basket dont tu parles...rafraichis moi la mémoire...il s'y passe quoi? c'est une embrouille non? et y' vachement de travelling circulaires non?
enfin si c'est celle à laquelle je pense oui elle est trés bien...c'est juste ce qu'il filme qu'est pourri...

Lol.



Je le connais pas non plus. Jamais lu ni vi ni entendu d'interview, je ne juge que le(s) film(s).



Ah mais ça c'est juste Billy Hayes hein...moi j'ai grandi à Créteil et je traîne avec des djeunz constamment...le verlan, je l'utilise quotidiennement (y a un adverbe pour "heure"?).



Pour le coup, ce serait mon seul intérêt...le revoir avec mes yeux plus connaisseurs aujourd'hui...en même temps, j'ai un souvenir très frais d'Assaut et je le trouve complètement banal avec en plus le malheur d'ôter l'intérêt de l'original (dont je suis pourtant pas vraiment fan) en ce qui concerne la gestion de l'espace et de la tension, le huis-clos, etc...
Nid de Guëpes est le vrai remake (officieux) réussi d'Assaut.



C'est peut-être surtout ça qui me soule et qui du coup m'empêche de pouvoir apprécier la mise en scène...disons que sur ce genre de film, il aura beau mettre en scène comme un Dieu, si le propos est débile, ça passe pas.

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autre chose: apparemment, Richet voulait son film anti-keuf. Je pense que ce sont surtout ses intentions qui ont fait "scandale" à l'époque. Parce qu'au final, ni les banlieusards ni les flics n'ont le beau rôle. Et le film prend avant tout acte que la violence appelle la violence avant de prendre parti (le film condamne d'ailleurs la "guerre" interne à la cité, entre bandes rivales -- ce n'est pas strictement flics VS jeunes).

Ce qu'il montre, c'est le point de rupture qui fait mène à l'émeute, au débordement, au craquage. Après, il y a une certaine naïveté, dans les remerciements à Karl Marx, et dans les deux séquences pré-citées, mais l'aspect cinéma-vérité prend le dessus et permet d'en faire, au moins partiellement, abstraction.

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Au secours...

disons que l'actu récente fait que.



hum... à toute heure?



tout pareil. Je le dis d'ailleurs dans le tout premier message.



le propos d'intro et de conclusion est débile, mais il y a plein de choses qui passent entre les deux. Les incompréhensions, la misère sociale, intellectuelle, sentimentale, affective. La violence larvée, symbolique, et celle qui explose, celle qui monte, celle qui fait physiquement mal. C'est très loin d'être complètement à la ramasse. Et quand on pense à la naissance des émeutes récentes, on constate que le film tombe juste.

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ah je dis pas que c'est un gage de qualité, c'est juste que ça m'a surpris. Sinon, y'a Boukhrief, aussi. Et d'autres, mais je sais plus bien...

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Ouais enfin c'est pas comme si c'était le propos de l'année...gaucho va.



On va dire "heuriennement".

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Faudrait retrouver la critique du "Monde" de l'époque.