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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 10 Nov 2009, 09:10 
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Antichrist
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J'imagine que Kitano a dit ça en Japonais, avec sans doute beaucoup plus de nuance... Un adéquat ou parfait dans le sens du film et du personnage.

Enfin bref, osb comme dirait l'autre. Et je préfère être d'accord avec Kitano qu'avec Tetsuo (ça rime)


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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 10 Nov 2009, 11:56 
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Karloff a écrit:
J'imagine que Kitano a dit ça en Japonais, avec sans doute beaucoup plus de nuance... Un adéquat ou parfait dans le sens du film et du personnage.


Oui, ça j'imagine que de toute façon c'est d'une part sorti de son contexte et d'autre part approximativement traduit. Ca ne correspond pas trop avec son cinéma de toute façon cette phrase...

Karloff a écrit:
Et je préfère être d'accord avec Kitano qu'avec Tetsuo (ça rime)


La rime est pauvre.

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 03 Mai 2012, 16:52 
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1943 et 1945 : La Légende du grand judo et La Nouvelle Légende du grand judo 3/5. Je n'avais pas pas beaucoup aimé. Je me souviens juste de la très belle scène dans les herbes hautes. Je préfère de beaucoup le remake de 1965 Sugata Sanshiro de Seiichiro Uchikawa.

1948 : L’ange ivre. Découverte tardive grâce à Wild side videos. C'est pour moi le premier bon film de Kurosawa. Mifune qui n'a qu'un second rôle écrase le film de sa présence. 4/5

1949 : Chien enragé 4/5 Un bon polar qui par certains points me rappelle certains Anthony Mann. J'aime beaucoup la description presque documentaire du film

1950 : Scandale Vu il y a longtemps en vhs grâce à la médiathèque. Souvenir d'un pamphlet assez violent contre la presse et ses dérives paparazzi 4/5

1950 : Rashōmon 5/6 Un jeu d'écriture et de montage brillant. Ce fut ma découverte de Kurosawa. Ce n'est pas mon préféré parmis ses classiques.

1954 : Les Sept Samouraïs 6/6 . Un réel plaisir dans toutes ses versions avec une préférence pour la plus longue. Tous les acteurs sont brillants. Le film écrase son remake américain.

1957 : Le Château de l'araignée 4.5/6 Très beau visuellement mais légèrement ennuyeux pour moi.

1958 : La Forteresse cachée 5.5/6 Un must du cinéma de divertissement. On ne s'en lasse jamais

1960 : Les Salauds dorment en paix 5/6 Très bon polar social.

1961 : Yojimbo 4.5/6 Un classique du chambarra dont on ne compte les remake et hommage dans les différents supports ( Le derniers recours, pour une poignée de dollars, en bd Les Rivaux de Painful Gulch ou Cage de Corben. L'original reste le meilleur.

1962 : Sanjuro 5.5/6 Un petit bijou

1963 : Entre le ciel et l'enfer 6/6 Un must du polar. Pour notamment la scène du train et la confrontation Nakadai Mifune.

1965 : Barberousse 6/6 Mon kurosawa préféré et peut être le plus beau rôle de Mifune. Je me souviens de ma découverte du film emprunté à la médiathèque. Lancement tardif 23h car la jaquette erronée marquait durée 1h30. Surprise au final à plus de 2h de ne pas avoir vu le temps passé.

1975 : Dersou Ouzala 5.5/6 Une ode à la nature sauvage merveilleuse. Le roman était beau, le film encore plus.

1980 : Kagemusha, l'ombre du guerrier 5/6 Très beau mais me touche pas beaucoup.

1985 : Ran 4.5 Idem mais dans le fond je m'ennuie un peu.

1991 : Rhapsodie en août 4.5 /6 beau film dont la seule erreur est Richard Gere

1993 : Madadayo 5/6 Souvenir du film de Kurosawa qui m'a le plus ému. Il faudrait que je le revois.


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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 15 Sep 2016, 14:35 
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Inscription: 15 Sep 2016, 10:07
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C'est parti ! Sur seuelement 10 films vus de Kurosawa, que j'ai tous adoré plus ou moins... Passionnément.

1. Ran (6/6)
2. Les Sept Samouraïs (6/6)
3. Rashomon (6/6)
4. Entre Le Ciel et l'enfer (6/6)
5. Vivre dans la peur (5,5/6)
6. Yojinbô (5,5/6)
7. Le Duel Silencieux (5,5/6)
8. Les Salauds Dorment En Paix (5,5/6)
9. Le Château de l'araignée (5,5/6)
10. Dreams (5,5/6)


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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 07 Nov 2016, 01:43 
skip mccoy a écrit:
Barberousse (1965): chef d'oeuvre absolu, son meilleur film à mon avis.


Mr Degryse a écrit:
1965 : Barberousse 6/6 Mon kurosawa préféré et peut être le plus beau rôle de Mifune. Je me souviens de ma découverte du film emprunté à la médiathèque. Lancement tardif 23h car la jaquette erronée marquait durée 1h30. Surprise au final à plus de 2h de ne pas avoir vu le temps passé.


Ai eu la bonne de le louer en même temps que les Mystères de Lisbonne de Ruiz sans m'aviser qu'il dure de son côté un bon 185 minutes. Gloups.


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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 20 Nov 2016, 15:19 
J'ai un bon souvenir des Kurosawa que j'ai vus il y a déjà longtemps, mais pour moi "Barberousse" a été une purge (après un bon début, quand le jeune docteur découvre lentement l'hôpital, pièce par pièce). Le film date de 1965 mais semble avoir été fait en 1945, l'humanisme édifiant, expiatoire et sans aucune ambiguïté (quoique le bon Docteur Mifune a tendance à se démener pour sauver les très jeunes filles à tout prix,et à exhiber un fatalisme distant où la mort est tragique, inévitable mais belle et juste pour les autres) du film , dilué sur 3 heures, est fatigant. A côté de Barberousse, Jean Valjean c'est Lou Reed dans Berlin. Oshima avait fait "l'Enterrement du Soleil" 5/6 ans avant qui est autrement plus juste tout en ayant le même arrière-plan social. Seuls points qui m'ont accorché, la belle B.O. entre Beethoven et musique japonaise, et une scène de baston au second degré saugrenu ("attends je peux encore retourner l'une ou l'autre cheville, de toute manière tu es là pour réparer avec ton stage d'interne..."), qui semble provenir pendant deux minutes d'un autre film, digne des Miséroïdes des Inconnus (qui ont du voir le film, exactement les mêmes bruitages...).

Un truc de maniaque dans le générique du début: la caligraphie des noms et fonctions est méticuleusement alignée sur les obliques des lignes de faîte des toits de la ville. Il faut croire que Kuroswa accordait beaucoup d'importance à cette oeuvre dans l'oeuvre car ils sont tous recueillis sur son site officiel.

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 06 Sep 2022, 15:56 
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Sauf catastrophe mondiale (nappe phréatique épuisée, frappe nucléaire, inondations, famine, Zaporodje qui pête, disparition de l'électricité, inflation, virus muté, lumière bleue du smartphone provoquant l'aveuglement universel, conscription générale), rétrospective quasi-complète (tournant aussi autour des remakes plus ou moins bis) cet automne à la Cinémathèque de Bruxelles...

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 21 Sep 2022, 19:27 
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A signaler le premier octobre à la Cinémathèque de Bruxelles, l'Idiot (enfin ce qu'il en reste, 2h45 malgré tout), cela ne doit pas être le film que l'on peut voir tous les jours (MK2 a sorti un DVD qui atteint apparamment la centaine d'euros en occasion, contre 5euros pour la séance). Les films ne passent qu'une fois (au contraire de la programmation normale qui rediffuse, ce qui est nouveau), et sont diffusés par ordre chronologique.
Kurosawa marqué par la culture russe (dans Je ne regrette rien de ma Jeunesse Yukio joue à plusieurs reprises au piano les Tableaux d'une Exposition de Moussorski, beau fondu entre ses mains jouant la pièce en flashback et les mêmes mains fourageant dans les rizières).
C'est aussi Setsuko Hara qui joue Natassia (et Mifune Rogogine)

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 01 Oct 2022, 23:11 
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L'Idiot chef d'oeuvre
6/6

Setsuko Hara dans le rôle de Natassia Filipovna et Mayasuki Mori dans celui de Mychkine (enfin leur équivalent à Hokkaïdo en 1951) sont immenses, tout comme les mouvements de caméra et le montage de Kurosawa. Chaque scène contient toute l'âme le livre, que Kurosawa tire dans un sens probablement plus féministe que Dostoievski (réhabilitation du personnage d'Aglaé, Yoshiko Kuga elle aussi excellente) sans le trahir. Toshiro Mifune en Rogogine est peut-être finalement dans le surjeu et patît de la comparaison avec eux.


Film inclassable, sorte de dépassement formel de l'expressionisme (on part du spectre pour redonner aux personnage leur psychologie, mais en opposant aussi la foi et le pardon), la narration fragmentaire est osée pour l'époque, mais permet une maîtrise de la longueur (le Kurosawa des années 40-50 est beaucoup moins classique que celui de la fin des décennies suivantes), superbes plans de dérives de Mychkine dans Sapporo (le film est déplacé à Hokkaïdo) sur la neige quasi-documentaires, Kurosawa parvient à faire raccorder le mysticisme sacrificifiel de Dostoievski avec la forme du cinéma du réel, mais qui ici est un éclair qui fonctionne comme le secret du film.

La fin ou la scène du million de rouble brûlées :shock: Kurosawa 4 - 1 Pierre Léon

6/6
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Setsuko Hara (la même actrice que Je ne Regrette rien de ma Jeunesse, qui prend ici une nouvelle dimension)


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Skip a de la merde dans les yeux et TBA n'est pas bien informé

Belle musique de Fumio Hayasaka (celui des 7 Samouraï, mort jeune) interpolée de Boris Goudonov. Le traitement du son est remarquable : les passages brusques au silence, ou le flashback uniquement sonore (et musixal) sur l'exécution qui déclenche la maladie du Prince ( enfin il n'est ici pas noble) - il me semble d'ailleurs que Kurosawa remplace habilement un passage du roman, avec le dialogue sur la guillotine, par un fait de la vie de Dostoïevski lui-même, moralement équivalent, mais qui peut aussi renvoyer au fait que Mychkine est ici un traumatisé de guerre.

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 26 Oct 2022, 13:01 
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Dodes'kaden très bon, une petite réserve à cause du dispositif théâtral et au ton plus consensuel que l'Enterrement du Soleil d'Oshima mais passages marquants, idées de montage et de décors fabuleuses. Film aussi influencé par roman russe (Dostoievski pour la sexualité assez torturée, Tolstoï pour le discours social). Et Kurosawa est beaucoup moins misogyne que Mizoguichi (les hommes sont filmés en plans fixes, les femmes accompagnées par le cadre en caméra à l'épaule).

Sans ce film et le gamin à la 2CV pas de Mad Max.
.

5/6

On voit aussi les résonnances avec les films antérieurs (le garçon qui mime le tram fait penser au filmage proto-soviétique du travail absurdement solitaire des rizières dans "Je ne regrette rien de ma jeunesse", mais le rôle que joue le déni et le manque de reconnaissance dans le film politique est tenu par l'imaginaire et la maladie dans la fable humaniste, même négativité au sein de laquelle le regard de l'autre est entretemps apparu). Les personnages mutiques des deux films se ressemblent aussi, mais la honte devant la défaite militaire ou l'échec de la lutte politique en 1948 devient la forme de la jalousie, ou de l'impuissance, sexuelle qui transforme le personnage en fantôme beckettien dans les années 70. Même soucis aussi de traverser les classes sociales dans le film, de franchir cette séparation en l'opposant consciemment à la maîtrise formelle (c'est moins une contre-société, comme chez Oshima, qu'une société de travailleurs pauvres mais intégrés, qui se savent invisibilite sans l'avoir désiré, cette conscience du regard de l'autre sur soi est une alternative à la révolte, elle justifie quand c'est l'homme déclassé qui la nomme en premier, l'homme aux tics le dit assez directement d'ailleurs)

Je vais essayer d'en dire plus

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 26 Oct 2022, 17:29, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 26 Oct 2022, 13:13 
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Tu me donnes envie de retester, surtout en le replaçant dans le reste de la filmo, c'est un des rares où j'avais vraiment peiné pour finir.

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 26 Oct 2022, 13:16 
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J'ai eu la chance de le voir sur grand écran dans une bonne copie qui rendait hommage à la beauté des plans, et cela a joué, en DVD ou fichier informatique chez moi j'aurais peut-être décroché.

La toute fin est peut-être un peu trop édifiante (la réconciliation entre la nièce qui retrouve la parole et le livreur) quand le film fonctionnait bien en laissant cette situation hors-champ et en montrant que la tante n'est pas dupe de son connard de mari mais se réveille un peu tard.

B.O. intéressante de Toru Takemitsu qui torture Feelings de Maurice Alberts.

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 26 Oct 2022, 14:44 
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Dodeskaden m'a fait desciller les yeux après que la doxa cinéphilique m'ait légèrement empoisonné l'esprit, selon laquelle le cinéma occidentalisé de Kurosawa pâtirait de la comparaison avec ces tenants d'une vraie japonéité que sont Ozu et Mizoguchi, à l'art infiniment plus subtiles. Fadaises, mais répandues chez une certaine cinéphilie carrément périmée de toute façon. J'ai quand même du mal parfois avec une certaine rigidité dans sa mise en scène. Gontrand donne envie de s'y replonger.


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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 26 Oct 2022, 16:20 
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Oui ses films les plus intéressants n'ont pas une forme et un rythme homogènes, il y a des scories et des faux raccords qui à première vue paraissent accidentels, mais sont conscients (le jeu avec le décors de désastre nucléaire peints et les maquillages expressionistes lors de la mort de l'enfant). C'est accentué ici où chaque casemate et chaque famille sont filmées dans un style différent, Il y a un côté exercice de style bancal mais aussi intéressant et ludique (à la Ozu pour le père cocu qui fabrique les brosses devant ses enfants, à la Oshima pour le viol de la nièce, à la Mizoguichi pour la mendicité du gamin dans les bordels). Le passage le plus personnel formellement est celui du conducteur de tram (qui m'a à son tour penser à Stalker de Tarkovski).

Quant à savoir qui est le plus japonais de tous (et hiérarchiser les films selon ce critère) cela me semble risqué. Paradoxalement Oshima et Wakamatsu, malgré leur gauchisme et leur critique du racisme, articulent finalement de manière plus directe et centrale la question de la spécificité nippone que les cinéastes de la génération précédente.

Dodeska'den aborde d'ailleurs ce point : ce que le dit le père de l'enfant sur la comparaison entre habitat européen et habitat japonais est bien structuré, il énonce bien ce qui relie l'architecture et le paysage à une idéologie nationale implicite, mais le film transforme cela en délire mortifère. C'est assez ambigu, on peut faire une lecture nationaliste de la scène où le père serait puni de la mort de son fils de désirer l'architecture européenne (de plus en plus matériaiste, il passe d'une dissetation sur les conséquences sur l'urbanisme de 1923 à "tu veux une piscine, tu l'auras") plutôt que la japonaise (bien que la maison moderne fasse penser à Tange) ou y voir l'inverse (c'est son ouverture à l'ailleurs fantasmé qui maintenait un minimum de rationnalité et il tombe dans le solipsisme à mesure que le contenu de ce fantasme devient de plus en plus pauvre).


Ce qui est intéressant dans le film c'est aussi une manière pour Kurosawa de lier vision et imaginaire à une forme de culpabilité biblique voire de malédiction religieuse (la mère au début expie le délire de son fils avec lui, les inserts de la maison sur la col'ine qui testent chaque hypothèse architecturale en voilant la mort du fils bien sûr, mais aussi le piège du suicide simulé qui répète finalement la situation du tramway sur un thème existentiel en apparence plus moral et sérieux, pour cela irreprésentable quand le mur de la maison de la mère est tapissée de dessins de trams qui filtrent et modifient la lumière du dehors). Cela se retrouve aussi dans Je ne regrette rien de ma Jeunesse (les inserts sur les mains de la fille qui jouaient dans sa première vie Moussorgski au piano alos qu'elle est au plus bas, à travers la question sociale il s'agit pour elle d'expier cette sensibilité esthétique qui devient un motif secret de honte *) voir l'Idiot où le passage clé est la scène où Michkine perçoit à tort le vrai Rogojine comme une hallucination (ce qui lui sauve la vie, mais indique aussi que sa faiblesse morale est insurmontable).

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*Il y a , un peu dans la même idée, une brêve scène comiquement masochiste dans Dodeskaden dans laquelle un peintre, avec des allures à la Jacques Tati, figurant sans doute Kurosawa lui-même, est chassé sans ménagement du plan par le "tram". Mais jugé comme inutile voire intrusif par son personnage et exclu du film dans sa fuite les pieds de chevalet, par la manière dont il l'emporte, prennent alors un court moment la forme d'une étoile...

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 Sujet du message: Re: Top Akira Kurosawa
MessagePosté: 26 Oct 2022, 18:34 
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