Forum de FilmDeCulte

Ouais ouais, depuis Clara et moi, c'est un des rares mecs qui me titillent les extrêmités. Mais Colin - je pisse à côté de Bob - Farrell garde la côte.

Ah mais je dis pas, hein, il est beau gosse le Julien (aujourd'hui moustachu et maqué à Mélanie Laurent). C'est le "comme Bliss" que j'ignorais. On m'avait briefé, pourtant.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Il y fait référence dans ce topic justement.

ou alors il disait juste que Boisselier peut être subtile 'quand il veut'

Alors effectivement c'est assez tendu d'oser ce genre de film...C'est en permanence sur la corde raide, ca manque plusieurs fois de se casse la gueule (notemment tout le délire anorexie) mais je sais pas, j'ai été super touché par le thème et par l'histoire secondaire...En fait le twist final je l'avais assez vite anticipé (surement ce qcoté pessimiste que je cultive) mais ce qui m'a vraimentparlé c'est les rapports familiaux et tout ce que ca cache dans ce film. Le perso de Kad (excellente prestation je trouve) est enorme. Tout ce que cet homme est obligé de faire et surtout de passer son temps à se déprécier aux yeux de sa famille est une idée remuante. bref ca j'ai adoré...Aprés oui c'est français sur pleins de plans, musicaux ou mis en scène mais ca m'a vraiment touché...volà...

un beau 4,5/6

par contre y'a quand même un détail que je capte pas:

Je comprends pas du tout les bons avis recueillis par cette daube.

1/6

Je vais m'expliquer : j'ai eu l'impression de voir un film qui recherche de façon un peu trop consciente la pudeur et la justesse, mais sans véritable réflexion derrière, et qui passe totalement à côté de son sujet : le deuil. Car ce sujet est complètement évacué... Au profit de quoi? De la fausseté, de l'incohérence... Le film est à l'image du personnage de Kad Merad, complètement lâche : il tombe exactement dans les mêmes maladresses et les mêmes travers.

Bref, un téléfilm complètement formaté "qualité française" avec son scénario qui se voudrait subtil, mais très grossier dans sa psychologie de comptoir, et dont les twists sont tellement grillables dès la première minute qu'on ne fait que s'ennuyer. Et que dire de la morale finale à deux balles? L'amour peut aider à combattre le deuil... Ok, merci Philippe.

Bon bah à force de m'attendre à un téléfilm de merde je suis plutôt bien surpris, moi.

Ça a quand même une épaisseur, c'est réalisé sobre, c'est terne, mais Lioret sait clairement ce qui l'intéresse dans cette histoire, et du coup je trouve ça plutôt solide. En fait, le film m'a semblé à l'image de Laurent : jeu simple, direct, pas chichiteux, qui va droit au but (ça me confirme que c'est l'une des seules actrices françaises, avec Cotillard, a avoir ce jeu non cérébral dont on manque souvent en France). Idem pour le film : enjeux uniquement chevillés au cheminement mental de son personnage principal, quitte à donner l'impression d'un scénar au déroulé faussement hasardeux (l'hôpital, le petit boulot, les vacances : tout cela semble rentrer et sortir du film aléatoirement), peu de lieux et de personnages, permanence du style et unité de ton, aucune obsession de vérisme ou de naturalisme maniaque malgré un environnement qui s'y prêterait... J'ai bien aimé ce caractère simple et "entier", cherchant un peu naïvement mais salutairement à uniquement se concentrer sur les émotions basiques qui font l'architecture de cette histoire. Les échanges familiaux, l'atmosphère Kafka d'une maison où personne ne se se soucie de la disparition, je trouve ça bien mené.

Le gros problème du film, au-delà de quand même travailler une matière (la banlieue grisâtre, inactive, dépressive) faisant sans cesse planer l'ombre des travers éternels du cinéma français, c'est ce qu'il fait de son mystère. On se doute évidemment vite qu'il y a une couille, mais la façon dont Lioret aligne les twists finaux et très peu convaincante : ayant jusqu'ici eu la qualité de se concentrer sur l'enjeu primal, essentiel, émouvant (l'absence béante de son autre moitié), envoyant justement valser par le flou du récit tout ce qui pouvait venir la justifier scénaristiquement, Lioret semble soudain n'être intéressé que par son secret, HAHA, explication de pitch, c'était donc ça la raison... Bref, concentrant toute l'énergie du film sur le moyen plutôt que la fin. Gros effet douche froide, donc, et pour le coup là, en revenant au scénario comme seule ligne d'horizon, l'ensemble se fait si petit qu'on en revient méchamment au téléfilm. De manière générale, en même temps que son héroïne, le film s'épuise pas mal narrativement dans sa seconde partie. L'horizon proposé en alternative (Boisselier, super inégal je trouve) est pas bien réjouissant, et on finit par se demander ou tout ça va.

Voilà, du potentiel, je suis un peu curieux de voir ce qu'il a fait ensuite. Cette manière d'investir le champ d'un ciné vaguement social sans en faire le but de toute l'entreprise, je trouve ça pas mal.

Regard Welcome et Mademoiselle. Le premier, c'est du solide cinéma populaire, au passage la parodie de Groland est hilarante, le second est porté par une grande Sandrine Bonnaire après c'est clair que le sujet peut rebuter (l'aventure d'une vieille de 40 ans si je me souviens). J'ai jamais considéré Lioret comme un auteur mais plus comme un artisan qui essaie de renouer avec une certaine efficacité du cinéma populaire franchouillard.

Oui de toute façon j'en espère pas plus, mais c'est toujours intriguant de voir les cinéastes qui naissent dans cet entre-deux très serré. Le côté "gueule terne et sobre comme le reste, mais solide et focalisé sur des émotions basiques", j'avais aussi un peu cette impression là avec le film de Philippe Claudel, même si je le trouve complètement foireux, peut-être Giannoli aussi mais j'ai rien vu de lui... Disons que c'était une solution de voie intermédiaire que je trouve pas bête, et qui pourrait faire fleurir de belles choses sur le long terme.