Forum de FilmDeCulte

Du Paris des sixties au Londres des années 2000, Madeleine, puis sa fille Véra vont et viennent autour des hommes qu’elles aiment. Mais toutes les époques ne permettent pas de vivre l'amour avec légèreté. Comment résister au temps qui passe et qui s'attaque à nos sentiments les plus profonds ?

Version longue donc! Paradoxalement je ne suis pas fan de la collaboration d'Alex Beaupain (dont je trouve certains textes un peu torché alors que son dernier album est pas mal du tout, ou alors à petite dose comme le duo Preiss/Duris de Dans Paris) mais je trouve qu'Honoré n'a pas son pareil pour recaser des tubes récents qui ont émaillé notre jeunesse. Ici le Missing d'Everything but the Girl fait autant merveille que le Cambodia de Kim Wilde. Quant au film, le début est horrible parce que Ludivine Sagnier joue de manière épouvantable, mais ça se reprend très bien avec une Chiara Mastroianni qui trouve son meilleur rôle en fille à pédé condamnée à souffrir. Ajouter un côté foire espagnole avec Milos Forman qui cabotine à fond les ballons et un Michel Delpech débonnaire, et l'affaire est dans le sac.
4/6

Vu parce que Bridesmaids était complet.
Je me suis laissé un peu berner par les quelques critiques extatiques que j'avais lu ici ou là.
Alors c'est pas mauvais du tout mais c'est juste totalement anonyme. Ca se suit d'un oeil, les chansons sont pas mals (faut aimer la chanson française un peu précieuse à la Fleurent Didier) et il y a par moment un beau romantisme tragique. Mais bon c'est quand même interminable, laid et triste et puis Chiara Mastroiani je peux vraiment pas, je sais pas je la supporte pas c'est physique alors que c'est une bonne actrice. En plus j'ai passé tout le film à croire que Delpech était Maxime Le Forestier et j'avais pas reconnu Milos Forman (la fin du perso est juste lol d'ailleurs)...

Enfin bref, pas détestable mais j'en retiens quasiment rien.
3/6 généreux.

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CroqAnimement votre

Des chansons de Beaupain, Christophe Honoré, Ludivine Sagnier, un film choral français de 2h20, Deneuve mère et fille, "des histoires d'amour tristes et légères", tout ça ressemble bel et bien à mon pire cauchemar

Bon bah c'est pas si horrible que ça en fait...

Mine de rien Honoré a pris de la bouteille, et je trouve plus ici ce que je pouvais avoir parfois chez lui, c'est à dire du remplissage terne et honteux. Que ce soit par les confrontations d'acteurs, les situations, les lumières ou couleurs, il y a toujours quelque chose à manger, et même si c'est trèèèès long (structure qui enchaîne non stop, ça pourrait s'arrêter avant comme après), ça se suit assez agréablement, à partir du moment où on arrive à faire abstraction de la farandole de clichés qui fait de ce film une caricature ambulante du cinéma français.

Malgré la vie, l'aisance, et une certaine énergie (qui excusent le côté torché, l'imprécision, ou le cabotinage tous azimuts), je reste quand même toujours un peu gêné de voir Honoré faire le cinéma des autres, multiples cinémas en modèles alignés comme on ferait ses courses au supermarché. Ce n'est pas du pur et sage travail de copiste, mais on arrive jamais à se départir de l'impression que c'est un peu facile, d'autant plus que le scénario semble aller où il veut, comme il veut, sans raison apparente (à chaque évènement, on se dit qu'il aurait pu tout aussi bien arriver le contraire). Les musiques de Beaupain sont aussi méchamment anodines, le film aurait pu s'en passer sans problèmes.

Le passage d'une légèreté frivole à un monde de fantômes fait toujours son petit effet. Il y a de la tendresse et de la sympathie qui émane de tout ça. C'est donc plaisant à voir, pas vide, mais ce sera sans doute déjà oublié dans quelques mois.

Malgré la légèreté du ton, c'est quand-même un peu le pendant sombre des Chansons d'amour, la note d'espoir de la fin remplacée ici par une note assez mélancolique.

Sinon, j'ai beaucoup aimé. C'est vrai que cela fait peur au début, se dire qu'on va se taper 2H20 de Deneuve, Mastroianni, Garrel et Sagnier en chansons, ça effraie en effet. Comme si on allait voir une redite vieillote des Chansons d'amour. Mais Honoré a vraiment pris de la bouteille, et le sentiment d'urgence en moins, c'est un prolongement de son premier film musical mais en plus maitrisé et romanesque. Ce qui impressionne, c'est la générosité romanesque du cinéaste. Les bien-aimés est un enchêvetrement d'histoires d'amour sur 40 ans, des sixties aux années 2000 et suit les destins d'une galeries de personnages gravitant autour d'une mère et sa fille. C'est sur la longueur qu'on s'attache à ses différents protagonistes et que le propos d'Honoré gagne en profondeur.

Il y a un épisode formidable. A New-york, Chiara Mastroianni va retrouver l'américain qu'elle aime depuis 4 ans mais qui se refuse à lui. C'est le 11 septembre, l'avion est détourné sur Montréal où les 2 amants se rejoignent. S'en suit des séquences vaporeuses, assez fascinantes, surtout la fin dans le bar. Dans cet épisode, la patte Honoré fonctionne à merveille, mélange aérien de légereté et de gravité qui touche.

Comme également .

D'ailleurs j'ai été assez étonné par Milos Forman et le reste du casting. Le tchèque s'en donne à coeur joie dans une performance qui tire vers la farce. La scène où il débarque chez Deneuve pour demander sa main à son mari est hilarante. Il y a un genre d'humour pince sans-rire dans sa présence qui d'ailleurs rappelle assez l'univers de ses premiers films tchèques. Un peu plus de mal avec Deneuve (mais j'ai du mal avec l'actrice ces dernières années) par contre Garrel et Mastroianni sont très biens, Delpech assez étonnant, l'américain aussi.

On pourrait parler de l'utilisation de la musique, les passages chantés sont pas trop mal, mais c'est surtout l'utilisation de la BO comme la musique de Kim Wilde qui est intéressante et qui concourt à l'atmosphère du film. Je n'ai pas le souvenir qu'elle avait une part si importante dans les précédents films d'Honoré.

Fresque dense et romanesque, emballante pour ma part. Par contre le critique d'Excessif qui a descendu le film en disant qu'il n'arrivait pas aux chevilles des demoiselles de rochefort, c'est rigolo on va dire

5,25/6

Jolie surprise que ce Christophe Honoré, que j'ai préféré à son dernier. Alors c'est un peu long (surtout le deuxième acte), il faut aimer les chansons d'Alex Beaupain, mais il y a un sincérité qui fait mouche et la dernière partie m'a sincèrement ému.

4/6