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MessagePosté: 19 Déc 2007, 15:44 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
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Une bonne claque, en ce qui me concerne, mais effectivement surtout formelle.


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MessagePosté: 19 Déc 2007, 15:52 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Toujours pas vu ce film, mais Quand passent les cygognes est un de mes films préférés.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 19 Déc 2007, 16:12 
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Grosse claque pris au ciné. Formellement on atteint des sommets et pas seulement dans les mouvements de caméra impressionnants mais dans ce que signifie la mise-en-scène. Ici la caméra a un coté prosélyte communiste un peu lourdaud et gênant mais je trouve son utilisation assez extraordinaire.
5/6

Et effectivement Quand passent les Cigognes c'est un des plus beaux films du monde. Même génie formel sans la propagande derrière mais une sublime histoire d'amour. Un immense cinéaste ce Kalatozov dont j'aimerais bien découvrir d'autres films.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 19 Déc 2007, 17:32 
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Splendide. Un peu chiant par moments.
Mais splendide.
Mais un peu chiant par moments.


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MessagePosté: 17 Fév 2008, 12:23 
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Inscription: 20 Sep 2007, 09:31
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Enfin vu, de mes yeux vu, ce Graal de l'esthetico-branlette. Et c'est bien !
2h30 à la gloire de la revoluçion, des palmiers et des panaches de fumée. Des plans séquences hallucinants et une caméra grand angle extrèmement physique au service d'un film de pure mise en scène avec ses histoires simples et fortes (et naïves, ça oui).
Enfin ça tue quoi.

5.5/6


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MessagePosté: 19 Mai 2011, 03:12 
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Planète Cuba. Le film s'ouvre sur la mention de Christophe Colomb découvrant un monde étranger à tout ce qu'il a vu : le film nous amène effectivement dans un autre monde, celui d'un grand angle en mouvement qui donne l'impression de ressentir l'espace par 36 yeux, par toutes les pores, qui nous fait traverser un constant horizon arrondi de petite planète ; un monde pété de soleil, illuminé, comme en extase dès qu'une lumière vient envahir le cadre (les cannes à sucre, le feu, rhaaaa !) contre un ciel si sombre qu'il semble faire nuit en plein jour ; un monde conglomérat, mix violent de glorification de la nature, d'un fatras d'armes et de pauvreté, de personnages avalés par le mouvement d'ensemble d'un peuple, et d'un monde américain de sexe et de luxe (que Kalatozov filme avec un ambigu amour, d'ailleurs, ça me rappelle Demille qui condamnait les orgies romaines en les filmant en grand connaisseur). Des les premières secondes, nous sommes ailleurs : si le film est si aimable, si on peut partager son lyrisme, c'est déjà parce que la vision qu'il met en scène dépasse le manifeste du parti - la voix-off du pays, même quand elle débite des slogans, est par exemple une idée assez salvatrice : point de vue détaché et lointain qui englobe tout en son sein, aspect les plus laids y compris, et qui embrasse l'Histoire plus largement que ce que le récit décrit directement sous nos yeux.

Je cherche pas à faire de Kalatozov un rebelle qui aurait enfoui, en passager clandestin, une subversion au milieu du film de propagande : je note seulement que son lyrisme touche à des utopies plus larges que le programme communiste, et qu'on peut sans mal partager sa fascination. Souvent, devant une scène qui débute (la visite des policiers à l'imprimerie de tracts, par exemple), je suis un peu irrité, agacé, et à CHAQUE fois (excepté la fin, en fait), le film transcende la situation pour l'amener à un tel état de poésie et d'extase formelle qu'il te fait oublier toutes tes crispations : le regard est tourné vers le romantisme du geste, vers le panthéisme (la nature refuge, le fantasme d'une fusion à nouveau avec elle) ; ici, le politique n'est qu'un moyen pour y parvenir.

Même si la propagande reste globalement outrancière (attention, cubain, l'américain vient violer nos filles et nos compagnes...), je suis quand même assez surpris par ce qui obsède Kalatozov là-dedans : la légitimité de la violence. Répétant en boucle le même schéma ("je refuse d'utiliser la violence qui me dégoûte" > "l'ennemi que j'ai épargné s'en sert contre moi" > "j'ai eu bien tort"), le film semble vouloir à tout prix préparer notre regard à accepter que sa fibre lyrique s'appose à une armée en marche, à une armée qui tire. Il était pas loin d'y arriver, mais quelque chose cloche encore - peut-être parce que la voix-off, qui rattache par sa présence-même la violence de cette révolution au reste des visions de Cuba (qui en fait, à raison, une partie de son histoire à présent, de l'ADN de ce peuple, une part non négociable qu'il serait inutile de nier), se sent justement obligée d'argumenter dans le texte, révélant un gêne : parce qu'elle fait acte d'insécurité sur la question, finalement. Je trouve cet aveu d'échec un peu marrant ; là, pour le coup, je sens le cinéaste préoccupé derrière le projet de propagande, involontairement.

Bref, je divague. Le film est une claque de tous les instants, un carrefour entre 136 mouvances de cinéma, un trésor d'inspiration, une collier de visions étranges et ambitieuses dépassant de loin l'aspect politique (je trouve encore une fois que le film l'est finalement peu, politique, au-delà de sa couche superficielle : j'ai plus l'impression d'une ambition à faire le portrait d'une terre et de son peuple). Une forme qui dépasse également celle du film fier façon "tour de force" sec et limité à la prouesse, aspect qui ne correspond finalement qu'à quelques plans séquences particuliers (la procession, la piscine). Bref, ça restera une grosse découverte pour moi (je sais, j'arrive encore après la bataille).


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MessagePosté: 19 Mai 2011, 11:15 
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Tom a écrit:
(je sais, j'arrive encore après la bataille).

Putain ouais, 47 ans mec. T'es vraiment à la bourre !
Blague à part, j'aime bien tes - et en général - les déterrages de topics de films. Ca me parait tout à fait normal en fait.


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MessagePosté: 19 Mai 2011, 11:32 
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Oui voilà, exactement, je suis le déterreur du forum ! Tremblez...


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MessagePosté: 06 Avr 2015, 20:28 
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MessagePosté: 07 Avr 2015, 02:28 
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C'est la folie, ce film, quand même.

J'ai allumé la télé avec une grosse méfiance mais après un léger temps de scepticisme ("ok c'est une vidéo YouTube à la GoPro mais en mode 1964"), il est impossible de ne pas se laisser embarquer par la caméra de Kalatozov et de son chef op. Ne serait-ce que d'un point de vue purement technique, la mise en scène est épatante. On est avant la création de la Steadycam, on est dans un film fait par des communistes dans un pays pauvre, on a un réal de 60 balais à la barre et on a droit à des plans-séquences qui partent d'une teuf sur un toit et finissent dans une piscine SOUS L'EAU.

Mais la virtuosité ne serait rien si elle n'était pas porteuse et la forme se fait tour-à-tour enivrante - toute la scène de danse est d'une énergie cauchemardesque folle - puis lyrique - Pedro perdu dans son champ de cannes à sucre à la blancheur divine - puis effrayante - l'architecture de la ville qui accompagne le parcours d'Enrique le sniper contribue à un délire paranoïaque fort - puis épique - la procession filmée d'en haut.

Il y a quelque chose d'incroyablement alchimique dans la combinaison du grand angle, du N&B, de la caméra portée et des plans débullés, aboutissant à la création d'une incursion onirique dans ce Cuba à multi-facettes de la révolution. Le film n'est pas finaud (je me serai bien passé de la voix off) et s'étire un peu trop (le dernier segment était dispensable) mais la conviction intrépide qui anime l'oeuvre pardonne tout.

Je suis étonné que ce film n'ait pas été davantage pillé (je pense à Lubezki, notamment sur Children of Men et Birdman mais sinon y a qui?). Cela s'explique par la disparition virtuelle du film pendant près de 30 ans mais là ça fait 20 ans qu'il a été redécouvert, j'aurai cru son influence plus inévitable.

Ça peut changer : Rian Johnson a dit qu'il avait montré La Lettre inachevée, le précédent film de Kalatozov, à son équipe de Star Wars Episode VIII.
En tout cas, ça donne envie de jeter un coup d'oeil à sa filmo.

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MessagePosté: 07 Avr 2015, 08:45 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Très envie de voir La lettre inachevée.
Sinon je conseille le sublime Quand passent les cigognes, merveille de lyrisme et d'envolées romantiques.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 07 Avr 2015, 09:15 
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Film Freak a écrit:
Je suis étonné que ce film n'ait pas été davantage pillé (je pense à Lubezki, notamment sur Children of Men et Birdman mais sinon y a qui?).


J'ai commencé à entendre parler du film via Scorsese et Paul Thomas Anderson (dans Boogie Nights il refait la piscine, mais sans partir du toit).

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MessagePosté: 03 Mar 2016, 06:08 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23922
J'aurais pu écrire mot pour mot l'avis de Tom, donc je m'abstiens d'une critique, mais j'ai trouvé ça sublime à tous les niveaux. Et puis putain, la prouesse technique que c'est, ce truc...

Le seul truc scandaleux là-dedans, c'est que ce film finisse derrière la daube de Desplechiotte dans le top découvertes 2015 de Film Freak.

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MessagePosté: 03 Mar 2016, 09:55 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8358
Y a quand même un aspect qui n'est pas abouti selon moi, c'est la direction d'acteur. J'ai vraiment l'impression d'un cinéaste obnubilé par la technique mais pas vraiment capable de diriger ses acteurs. Jean Bouise y est particulièrement mauvais. Mais sur le plan technique, c'est absolument éblouissant, la scène d'ouverture fait passer celle de la Soif du Mal pour du travail d'amateur.


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MessagePosté: 03 Mar 2016, 09:59 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23922
Lohmann a écrit:
Y a quand même un aspect qui n'est pas abouti selon moi, c'est la direction d'acteur. J'ai vraiment l'impression d'un cinéaste obnubilé par la technique mais pas vraiment capable de diriger ses acteurs. Jean Bouise y est particulièrement mauvais.


J'ai pas du tout été gêné, au contraire, sauf effectivement, pour les "américains", dont il est évident que leur nationalité est tout autre. Et c'est surtout ça le problème, ils ne savent pas jouer en anglais.

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