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MessagePosté: 25 Mai 2009, 23:34 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
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J'ai découvert ça hier, un peu halluciné je dois dire. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre (mon premier Zulawski) si ce n'est que c'était un film intense sur la monstruosité que m'avait conseillé jadis un prof de fac. Comme ça vient de ressortir en DVD (quel dommage de ne pas avoir gardé l'affiche originale magnifique pour la jaquette) j'ai réparé cette lacune.

J'aime comme le film est en fait d'une banalité confondante a priori. C'est une histoire d'adultère. Adjani trompe Sam Neill qui devient fou et elle, prise entre deux (enfin plusieurs) amants perd également peu à peu le contrôle. De ce postulat classique Zulawski va monter crescendo dans une hystérie incontrôlable et débordante de tout les côtés. C'est un film où les sentiments des personnages s'incarnent directement dans leur chair. Quelle belle idée de cinéma. La tristesse et la colère ne sont plus des affects mais viennent directement se personnifier dans le corps des acteurs. D'où une incarnation des choses dans un extrême. Je crois n'avoir jamais vraiment vu ça au cinéma (peut-être chez Kinski parfois), des acteurs dépossédés d'eux-mêmes et devenus des monstres chimériques, des allégories de rage et de fureur en perpétuel hurlement. C'est souvent très beau et très touchant et les deux acteurs principaux sont vraiment hallucinants (ça fait bizarre de voir le Sam Neill de Jurassic Park ici) et surtout Isabelle Adjani, actrice qui m'énerve assez souvent parce que trop maniérée, trop icône, et qui là se dédouane totalement d'elle même et offre son corps au film et c'est magnifique. La fameuse scène du métro, dans tout son baroque, dans toute sa folie est un moment de cinéma vraiment rare et d'une beauté violente vraiment magnifique.
Et la mise en scène de Zulawski est vraiment au service de tout ça, en privilégiant des plans très long, très rapprochés aux personnages, des mouvements circulaires renversants, brutaux et aggressifs. Le tout dans des décors vides, désincarnés, sans réalité où le corps substitue tout. Excellente photo de Bruno Nuytten.
Après je regrette certains dialogues fumeux sur la foi et la chance qui alourdissent plus le truc qu'autre chose et cette répugnance de Zulawski d'aller véritablement dans le fantastique (il faut le voir en interview - le mec a l'air odieux d'ailleurs - s'offusquer que son film puisse être considéré comme un film d'horreur) ce qui gâche un peu toute la fin du film qui culmine pourtant dans un final sublimement baroque et romantique. Le scénario manque également un peu de cohérence (l'espèce de mystères sur les activités du mari, on s'en tape le coquillard, du même que tout la trame fantastique, in fine pas vraiment satisfaisante.

Mais ça reste une expérience de malade (j'aurais adoré voir ça en salle). Un mélange entre le Cronenberg des débuts et Angst de Gerald Kargl. La BO est géniale également.

4.5/6

Bien envie de voir d'autres choses du monsieur du coup !

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 26 Mai 2009, 06:17 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
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Pas revu depuis une éternité, mais ça m'avait mis une bonne claque dans la gueule (même si moi aussi certains petits trucs m'avaient agacé). En tout cas j'ai pécho le DVD, la révision est pour bientôt.


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MessagePosté: 23 Jan 2014, 23:30 
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Inscription: 03 Nov 2013, 23:05
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Autant le dire d'entrée je n'ai pas accroché mais intrinsèquement je n'ai rien de spécial à lui reprocher. Le film est vraiment dérangeant, pas vraiment dans ce qu'il propose de manière frontale mais plus vis à vis du traitement réaliste et la façon dont est raconté cette histoire, on est vraiment face à une œuvre qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains. L'histoire c'est du Zulawski de base sur fond de trio amoureux qui dégénère sauf qu'il l’amène vers le film d'horreur avec un monstre à la The thing (design de Rambaldi papa de Alien ou encore ET) avec une Adjani en amante, folle de ce dernier, qui le nourris et l'aide à devenir plus fort.
Il faut clairement accepter le voyage et ne pas chercher une quelconque explication rationnel car même si l'on trouve des pistes ici et la qui amène à comprendre certaines scènes, le tout n'a aucun sens et Zulawski n'essaye pas de faire une œuvre accessible. On est d'ailleurs dans un vrai no man's land, sorte de décors de fin du monde à la Children of men avec ses bâtiments en ruine et ses rues désertés, ici tout est la pour faire sentir son spectateur le plus mal à l'aise possible.
Adjani porte littéralement le film sur ses épaules et s'implique corps et âme dans ce rôle, on ressent vraiment la folie dans ses yeux et y a certaines scénes de "possession" ou on peut regarder ça d'un œil amusé mais le fait est que c'est foutrement dérangeant, d'ailleurs la scéne culte du métro faut plus que je la regarde fatigué car sur la fin je me sentais vraiment mal. Sam Neil est un poil en dessous mais n'a pas un personnage facile, espèce d'homme lâche à la limite du sous texte homo. D'ailleurs on ne peut se raccrocher à aucun personnage, tous sont détestable sans exception.
Un film atypique ou je n'ai pas honte de dire que je suis passé complétement à côté tout en reconnaissant ses qualités, je préfère largement "l'important c'est d'aimer" beaucoup plus accessible ou Zulawski prend du recul sur son propre travail, quoi qu'il en soit ce sera son dernier bon film car faut voir ce qui suivra, il enchaine les merdes depuis 25 ans le père Zulawski.

3,5/6


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MessagePosté: 07 Nov 2024, 14:25 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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Localisation: Fortress of Précarité
Oulala.

Dès le départ, avec ces premiers plans gris de Berlin-Est pris depuis une voiture, la musique et la typo de téléfilm, j'ai cru être devant un Derrick ou un film érotique du dimanche soir sur M6 et à peine ai-je eu le temps de m'acclimater que la mise en scène m'agresse avec cette caméra incapable de se poser une seconde, multipliant les mouvements amples, les travellings circulaires en courte focale, la Steadicam en grand angle, le tout pour mieux épouser un récit qui commence sur les chapeaux de roues de l'hystérie, qui était le maître-mot de la direction d'acteur.

Vraiment je me suis demandé assez vite ce que j'étais en train de regarder.

Et je ne peux nier que le film a quelque chose de fascinant dans son approche de cauchemar fiévreux nourri par les délires psychosexuels d'un couple en pleine séparation (mais faut quand même se farcir ad nauseam du drame en deux pièces-cuisine jouée à une fréquence audible uniquement des chiens), d'autant plus paranoïaque qu'on est en plein Guerre Froide, avec le Mur et ses soldats omniprésents, comme la menace d'un autre, autant l'amant que l'ennemi du pays (ici représenté par une sorte d'homme-bite tentaculaire).

Mais j'ai fait un rejet quasi-total.
Et ça, c'était déjà avant qu'Adjani, plus belle que jamais, se mette à faire de la tecktonik, à ranger les fringues sales dans le frigo, à déblatérer des monologues pompeux sur la foi et le hasard et à être la folle du métro.

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