Forum de FilmDeCulte

Une jeune suédoise de 20 ans arrive à Los Angeles dans le but de faire carrière dans l’industrie du porno. Sa détermination et son ambition la propulsent au sommet d’un monde où le plaisir cède vite la place au risque et à la toxicité.

Premier long de la réalisatrice qui adapte ici son court et signe un véritable numéro d'équilibriste. Un portrait sans fard mais sans vulgarité, ni tout rose ni tout noir, de l'industrie du porno. La mise en scène pop, avec cette excellente BO qui fait avaler des couleuvres (les chants liturgiques c'est too much mais d'un coup c'est accompagnés d'electro et ça se fait cohérent avec l'approche générale) , côtoie des moments plus durs, mais l'ensemble reste tonalement impecc, jamais moralisateur. Que ce soit dans les scènes de tournage ou de camaraderie ou tout simplement dans la caractérisation et le parcours de l'héroïne, et bien évidemment dans la façon de filmer les corps sans jamais objectifier, le regard de la réalisatrice fait vraiment la différence. C'est cette nuance qui fait l'intérêt d'un récit somme toute classique (c'est le même que Showgirls quoi, mais en réussi).

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J'ai cru que le titre était Pleasure Ninja.

C'est mon surnom. Un coup de bite et tu jouis direct.

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Mec qui va voir ça plus vite qu’un Nolan.

Faux, je vois les Nolan AVANT leur sortie.

Et là, c'est simple, c'est le seul film dont la durée et l'horaire correspondait au temps que j'avais ce matin entre le moment où j'ai déposé ma fille à la garderie et le moment où je devais récupérer mon fils à la maternelle.

99% du temps, c'est l'unique facteur décisif concernant quel film ou série je mate.

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Tell me something I don’t know. Justement, il me semble que c’est hyper rare que t’ailles voir un film à 14h00 (ou avant) le jour de sa sortie sans l’avoir vu en projection de presse.

Le mercredi est le seul jour où elle va à la garderie le matin parce que mon fils n'a pas école l'aprem.

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Excellente surprise. Comme dit le Freak c'est tonalement parfaitement géré. On s'attend à un récit d'ascension et de chute moralisateur avec dénonciation du monde interlope du porno, inévitable scène de viol, etc, et la réalisatrice évite tout ces pièges. Le regard est juste, équilibré, j'imagine parfaitement documenté (quelle authenticité ! quel casting de fou ! Tout le monde est saisissant de réalisme). Ça n'en fait pas des caisses sur la backstory ou sur les traumas de l'enfance, le personnage reste opaque.

Et j'ai aimé cette construction toujours divertissante où chaque scène de tournage est comme un set piece dans un film d'action, le moment que t'attend, toujours différent, avec même une scène finale qui sera le combat avec l'antagoniste.

Concernant le dernier plan, il trouve un bon équilibre entre résignation et espoir, c'est au poil.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ultra programmatique, pas novateur pour deux sous (on en a vu combien des histoires identiques d’arrivistes près à toutes les avanies pour arriver au sommet, pour se rendre compte qu’une fois le but atteint le jeu n’en valait pas la chandelle ?), images chic et tocs dans le plus pur style hyper formaté sundancien, je ne vois pas bien en quoi il y aurait lieu de s’ebaubir. Et puis, je veux bien que le milieu soit fidèlement représenté, mais dans ce cas rien ne sert de nous montrer des braquemarts si on est incapable de filmer une felation ou une pénétration, parce qu’en l’espèce je n’ai jamais cru à aucune des scènes hard.

Je suis entre QGJ et Lohmann, je trouve aussi qu'il y a une forme d'hypocrisie comme toujours quand on parle de porno. Pour en parler il faut le montrer on ne peut pas vraiment passer outre et là oui on montre deux bites mais pas le reste du coup ça sonne presqu'un peu faux (le seul vrai bon film sur le porno que j'ai vu c'est le doc génial sur HPG). Je suis d'accord pour dire que c'est assez classique finalement et pas très original même si la réalisatrice évite les pièges (genre elle arrive chez le vieil agent, tu es sûr qu'il va lui faire une Weinstein et pas du tout). Je me serai bien passé de la sous intrigue complètement nulle entre sa copine et l'acteur porno qu'elle pousse dans la piscine par contre.

Non finalement ce qui m'a gêné c'est presque la vision déjà datée du porno. Je suis pas un spécialiste mais à l'heure de PornHub, Chaturbate et de Onlyfans, cette vision d'une industrie qui fonctionne avec des agents sans qui tu ne peux rien faire m'a paru presque hors sujet (c'est peut être le cas j'en sais rien). Pareil pour cette espèce de mythe où il faut que la meuf soit la plus trash possible pour devenir une star, je suis pas certain que ce soit si vrai que ça aujourd'hui vu la diversité du monde du porno.

Et puis je vais faire cette remarque que personne n'ose faire de peur d'être cancelled, l'actrice a un joli visage mais elle a littéralement pas de seins. Impossible qu'elle réussisse dans le porno, en tout cas dans cette version du porno "professionnelle". Sinon beaucoup aimé la musique de Para One et Léonie Pernet notamment.

3-4/6

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CroqAnimement votre

Art Core is the new QGJ.

Sinon pas vu le film mais ta remarque sur Onlyfans et cie, est-ce qu'il n'y a pas aussi une professionnalisation galopante dans ces moyens en théorie amateur de faire du porno?

Ah oui sans doute mais le film n'en parle jamais, ne l'évoque même pas. On parle vite fait d'Instagram mais à part ça, le film pourrait représenter le porno des années 90 ce serait quasiment pareil.

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CroqAnimement votre

Si, une de ses colocs lui fait faire une vidéo et lui explique qu'elle peut la découper et la vendre par morceaux.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Certes mais c'est trop léger. Aujourd'hui toutes les actrices ont un Onlyfans et c'est ça qui leur rapporte le plus je crois. D'ailleurs j'ai fait une recherche sur Evelyn Claire, la sosie de Dita Von Teese très jolie dans le film et vraie actrice porno et elle promeut pas ses films ou ses scènes sur ses réseaux sociaux mais son Onlyfans.

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CroqAnimement votre

Autant je peux admettre que le milieu du porno soit une zone grise entre consenti et subi, autant je ne sais pas quoi retirer de ce film au traitement mi-figue mi-raisin’esque sur un personnage qui se contredit tout le temps dans ses actions.


Faux, c’est ni plus ni moins un récit de rape and revenge, certes sans avouer son nom puisqu’on reste dans l’eau tiède,