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The Prize en anglais

Une remise de prix du Nobel se trouve perturbée par des manoeuvres soviétiques.

Un peu étrange de voir ces divertissements de qualité supérieure qui aujourd'hui tendent à être relégués dans l'oubli et sont à cheval entre le Hollywood de l'époque classique et une veine plus pop qui s'amorçait tout juste. Citons Charade, sorti la même année, qui se passe à Paris plutôt que Stockholm comme c'est le cas ici, un peu plus coloré dans mon souvenir. Ce dont me fait douter un coup d'oeil sur le trailer. Paul Newman à la place de Cary Grant, The Prize est d'ailleurs scénarisé par Ernest Lehman, auteur de La Mort aux trousses quatre ans plus tôt avec lequel il partage de nombreux points communs.
Tous films que je qualifierais de kennedyesque, qui mêlent une forme de jeunesse qui reste old-school, catholique, loin des turbulences et de la contre-culture de la fin de la décennie, d'aspect sophistiqué, un peu obsédé par le cul.
Un avis, - plutôt tiède comme la majorité sur imdb - va regretter ainsi le mélange de comédie légère et de thriller sérieux, un autre va dire que l'espèce de badinage sexuel du film était ce dont l'époque, particulièrement réprimée, avait besoin. Le film est d'une sophistication d'un autre temps, qui s'exprime peut-être avant tout dans la direction artistique, les robes et costumes tous plus impeccables les uns que les autres, par l'entremise d'une mise en scène discrète au possible, privilégiant largement plans d'ensemble ou moyen, la qualité de la photo, et des acteurs, comme qui dirait, dans des fauteuils (toujours un plaisir de revoir le terriblement charismatique Edward G. Robinson).
C'est beaucoup trop léger par contre pour emporter une adhésion plus que polie et momentanée : le pur produit de divertissement middlebrow où la sophistication des talents se trouvent un peu gâché dans une sorte d'inanité, un peu à l'image finalement du personnage d'écrivain rebelle, pseudo-subversif de Newman, qui reçoit le Nobel comme à contrecoeur avant de rentrer dans le rang. Gérard Oury joue le français de l'étape.

Pas vu celui-ci, j'aime bien Newman en général mais j'ai jamais exploré sa filmo. Tu as vu le diptyque tiré de Ross McDonald : Détective Privé / La Toile d'araignée ? Le deuxième est pas mal du tout, je trouve.

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Ce qui est étrange avec Newman, c'est cette façon justement de se tenir entre deux époques. Cela se reflète dans ce rôle là, où approchant de la quarantaine, il a l'air entre deux âges, mais pourrait aussi bien être remplacé par un Gregory Peck ou un Cary Grant, si on compare aux films du même genre de l'époque. On retrouve ce côté vieux-jeune dans Le Privé dont je disais il y a un moment:

J'approuve.
(ah oui, rectif ; Détective Privé, pas Le Privé, nos lecteurs auront etc...)

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