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L'histoire d'une famille italienne depuis la fin des années 60 jusqu'au début du XXIe siècle. Au centre des événements, deux frères, Nicola et Matteo Carati. Jeunes, ils partagent les mêmes rêves, les mêmes lectures et les mêmes amitiés. Matteo, le littéraire, aussi brillant que tourmenté, contraste avec Nicola, un jeune homme calme et souriant, qui se destine à la médecine.


Prix un certain regard + rafle de césars italien. Par contre, je préviens tout de suite les curieux ça dure 6 heures mais jamais le temps ne semble trop long tellement l'effet feuilleton fonctionne à fond. Saga familiale qui se déploie donc des années 60 aux années 2000. Si il y a un point noir, c'est peut-être la mise en images de Giordana qui est un peu trop sobre dans sa première moitié (certains diraient télévisuels) mais qui fait preuve de plus d'ambition dans sa seconde moitié où le cinéaste joue la carte de l'émotion à fond.

Ce qui est intéressant c'est la manière dont le film entrecroise 4 décennies d'histoire italienne aux destins familiaux. Que ce soit les brigades rouges, l'avènement de la psychiatrie, la lutte contre le mafia et la corruption, le film brosse de manière délicate l'évolution sociale et politique de l'Italie. A ce titre le sujet est passionnant et ne néglige pas la classique saga familiale avec cette ronde de sentiments, ces vies qui se font et se défont, ces drames et joies.

Servis par des comédiens tous excellents, le film se centre surtout sur les deux frères Carati. Nicola qui semble le plus ouvert au monde, médecin voyageur babacool et partisan de l'antipsychiatrie et Matteo qui se cogne à la vie et se referme sur lui, abandonnant ses études, épousant une carrière militaire et policière et surtout la solitude. Paradoxalement, Matteo est peut-être le plus ouvert et le plus sensible des deux. Un inadapté à la vie qui se terre dans la tristesse et s'entoure de livres. Le personnage le plus intriguant et le plus attachant du film.

Attachant est sans doute le mot qui définit le mieux Meglio gioventu. Aucun personnage n'est délaissé, le film leur accorde tous une certaine ampleur sans qu'aucun soit délaissé où en dessous d'un autre. Au final on s'attache à chacun, Giordana entremêle chacun de leurs destinées pour les rendre plus complexes et riches émotionnellement parlant. A travers chaque parcours individuel c'est l'Italie qui se raconte.

4,5/6