Forum de FilmDeCulte

Vient de découvrir Nomads de McTiernan, comment dire, c'est extrêment daté années 80. Scénario de McT himself qui permet de démontrer si besoin était que c'est un véritable auteur, a la thématique soutenue (la communication, les langues etrangères, le milieu hostile, le choc des civilisations). Au niveau de la mise en scène on retrouve quelques plans pur McTiernan mais dans l'ensemble c'est pas très folichon, j'ai d'ailleurs du mal à croire qu'a peine deux ans sépare Nomads de Predator, même si c'est pas le même budget (Nomads petit film independant, Predator gros film de major) la différence dans la maitrise formelle saute aux yeux. Interessant à découvrir en tout cas pour les fans du maître, mais plus le temps passe plus ca risque de lui être fatal (la musique de Conti ringarde style années 80). Bref, une déception quand même.

Nomads : 2/6

Moi c'est surtout au niveau du scénar que ça pêche. La thématique tout ça je suis d'accord mais c'est un peu flottant dans l'histoire, on comprend pas très bien ou ça va. C'est sûr que ça a aussi son charme mais des trucs comme la fin, par exemple, c'est n'importe quoi.

Formellement ça a viellit mais ça reste vraiment pas mal, la scène où le type se fait balancer du toit j'accroche carrément.

Premier film bancal mais avec du caractère.

Oueeyyyyaaaaa c'est chaud.

Le problème n'est pas tant que ce soit daté (moi j'aime bien la zique de Bill Conti), même s'il est difficile de retrouver les mouvements amples de McTiernan dans cette réa de clip de Bonnie Tyler (à croire que le prod de Predator voyait vraiment son film comme un film d'horreur cheap du même niveau que ce Nomads), exception faite de rares fulgurances emphatiques (la scène sur le toit citée par jiko, avec ce ralenti IDENTIQUE à celui sur Gruber dans Die Hard et Schwarzie dans Last Action Hero).

Le problème vient effectivement de l'écriture qui n'a AUCUN SENS.
On commence du point de vue du Dr. Flax, une jeune femme appelée à s'occuper d'un mec couvert de sang et délirant en français (magique Pierce Brosnan dont le français est un charabia littéralement incompréhensible et l'accent français quand il parle anglais fait davantage italien). Dans un dernier soubresaut, il lui susurre un truc à l'oreille et crève. À partir de là, elle va avoir des visions de ce qu'a vécu la victime, Jean-Charles Pommier, ces derniers jours. Elle pète un câble, elle est alitée. Donc très vite, on bascule complètement dans son point de vue à lui, comme un flashback donc, et c'est lui qui devient notre protagoniste. Puis dans le présent, Flax se barre de l'hosto et sa meilleure amie se met alors à la chercher. On est donc alors dans son point de vue à elle pour certaines scènes. Flax disparaît complètement et on alterne entre ce qui est arrivé à Pommier et la quête de la copine. Puis l'histoire de Pommier arrive à terme et on retourne auprès de Flax (qui parle à sa copine au téléphone et lui dit "c'est bon je vais bien", et la copine disparaît alors de l'intrigue) qui revient uniquement pour un climax tout pété.

Ce triple point de vue est méga maladroitement agencé en plus d'être complètement inutile.
Le transfert de mémoire de Pommier à Flax n'apporte strictement rien au récit et encore moins au personnage féminin, complètement indéfini (je parle même pas de la copine). Pourquoi ne pas avoir opté pour une structure plus classique en restant exclusivement avec Pommier? Techniquement, c'est lui le vrai protagoniste, un anthropologue qui se met à enquêter (globalement SANS RAISON, à part qu'ils ont taggé la porte de son garage et qu'il y a eu des morts dans la maison qu'il vient d'emménager) sur une bande de loubards et, après les avoir vu tabasser un mec et parce qu'ils vivent dans la rue ou dans leur van, déduit qu'ils sont des "inouats", en référence à un mythe esquimau sur des mauvais esprit.

Au-delà de tous les soucis narratifs du film, l'autre handicap c'est que McTiernan ne parvient évidemment jamais à incarner ces antagonistes pour transcender le ridicule inhérent à la vision de ces mecs en cuir qui tourmentent les héros, notamment à la fin (qui n'est pas sans rappeler l'arrivée, également muette, des Wendols dans Le 13e guerrier).
Et puis il y a ce dernier plan nanardesque qui achève le tout.
Le film ne vaut donc que pour voir les thématiques chères à l'auteur (mentionnées par Narrateur) à l'état embryonnaire.

_________________

Malgré que je sois un gros fan boy de McTiernan je ne peux qu'acquiescé à ce que dit FilmFreak. C'est le film le plus faible du cinéaste avec Medicine Man. J'ai revu cette semaine Basic qui est bien meilleur que dans mon souvenir.

Lol. Putain, faudrait faire un florilège des noms à la con pour les persos français des films hollywoodiens.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Revu Basic ce soir aussi, 2e vision seulement plus de 10 ans après la découverte en salle et mon avis est resté le même. C'est super ludique dans la première heure mais la succession de twists de la 2e partie est gavante. Réa folle cela dit.

_________________

Film que j'ai vu il y a deux ans et dont je n'ai à peu près aucun souvenir. A part notamment ce plan final effectivement ridicule.

_________________
CroqAnimement votre

Mes amis ci-dessus ont tout dit. S'il est marrant de voir en effet une des thématiques principales de McTiernan déjà là à l'état brut (ainsi que quelques détails cosmétiques marrants comme la chute de Gruber avant l'heure ou bien cette femme divorcée qui a quitté la côte est pour Los Angeles), la maladresse de certains choix esthétiques, entre la zik de Conti ou l'accent de Pierce Brosnan/JEAN-CHARLES POMMIER (d'ailleurs les sous-titres étaient de Marine... Poirier !) nuit sévèrement à l'ensemble.

Par contre, s'il est vrai que le sympathique pitch est traité de façon exagérément confuse - triple mumbo jumbo entre transfert de souvenirs qui rencontre du body swap qui rencontre LA PERSONNE AUX DEUX PERSONNES ; sautes temporelles/physiques incompréhensibles ; home invasion final qui s'arrête tu sais pas pourquoi - il faut reconnaître au film un certain trouble. Ce switch de personnage principal et cette histoire d'amour éclatée donne au film un côté presque nicholasroegien.

Et l'autre truc dont personne ne parle c'est cette idée géniale d'utiliser le désert urbain qu'est Los Angeles comme territoire de fantastique "nomadique" peuplé d'esprits comme pourrait l'être le Sahara ou la banquise. J'avais jamais vu la ville traitée de la sorte. C'est vraiment la spécificité cool du film et ça fait d'ailleurs un peu penser à IT FOLLOWS.

Bref, découverte malgré tout assez plaisante.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

J’aimerais le voir mais... J’ose pas.
(Et a chaque fois que je dis ça, je repense à Bob qui me sors « j’aimerais bien mais j’ose pas... Mais essaye... Mais j’ose pas, Lionel... Lionel j’ose pas. »)

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Pour te motiver tu devrais lire la critique de Vincent Mal au bras.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Lol je vais aller lire la critique de ce vendu.
Il me fait moins rire depuis qu’il dit que des conneries sur Twitter, je le trouve presque malaisant, Vincent.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

(N’empêche, ce batard a quand même passé une semaine dans le ranch de McT)

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Ah non mais c'était juste pour name-dropper la blague hein.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Aaaah ! mais je suis sûr qu’il en a écrit une !

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)