Tom a écrit:
les ex-soixante-huitards, ou même des gens moins vieux, et ils ont tous eu, à leur époque, des personnes qu'ils pouvaient admirer, (...) quelques figures géantes, figures paternelles/maternelles si on veut, d'avoir l'impression que le monde possède quelques piliers.
(...) Des personnes au-dessus des effets médiatiques
D'après mes parents, les soixante-huitards n'avaient pas plus que nous de consensus autour de leaders d'opinion incontestables. Il y avait différentes chapelles, chacune avec son messie. De plus ces personnalités devaient leur popularité à des "effets médiatiques", tout comme aujourd'hui. La seule différence, c'est que les médias qui les fabriquaient (des médias écrits) sont aujourd'hui en déclin ou moribonds.
Tom a écrit:
chez les politiques comme chez les artistes, ou quoique ce soit d'autres (éditorialistes, journalistes, diplomates, scientifiques, philosophes "célèbres"...)
Notre génération consacre de moins en moins de temps aux médias écrits. Editorialistes, journalistes et philosophes ne sont plus sur l'écran radar des moins de 30 ans. Les médias qui monopolisent l'essentiel du temps des français aujourd'hui, c'est la télé (où les programmes ayant un minimum de fond ont disparu) et Internet. Et pas de l'internet de réflexion. Facebook, Youtube etc.
Tom a écrit:
Robert Badinter (sénateur), Caroline Fourest (éditorialiste), Alain Bergala (théoricien du cinéma), Tony Benn (homme politique), Jared Diamond (biologiste, physiologiste et géonomiste me dit wiki). (...) Je vois du monde au portillon pour devenir ce genre de figure par le futur
Je pense plutôt qu'on va vers une génération sans totems. Seule une infime minorité de la population (minorité elle même issue d'un groupe déjà minuscule, celui des gens ayant une fréquentation professionnelle ou semi professionnelle de l'écrit) conservera un culte pour des penseurs charismatiques.
Tom a écrit:
il vous en reste, vous ?
Si un penseur est un généraliste, il y a peu de chances qu'il connaisse le fond des choses. Savoir comment les choses fonctionnent vraiment, c'est le privilège des professionnels, des experts. Bien sûr, si un penseur se cantonne à un domaine, il est peut être un expert. Peut être même ne roule t-il pas pour un groupe de pression ou un objectif de reconversion qui rendrait ses avis sujets à caution. Mais il n'y a pas de raison qu'il détienne des vérités qui auraient échappé à ses milliers de confrères. Enfin, un penseur peut avoir des qualités de vulgarisateur. Mais je ne me vois pas idolâtrer un simple vulgarisateur.