Forum de FilmDeCulte

Un tueur à gage est sur le point de s’éteindre dans un hôpital de Buenos Aires. Prenant conscience du peu de temps qu’il lui reste, il décide de s’échapper et entreprend une fuite vers le nord à travers l’Argentine. Habitué au voisinage constant de la mort, il avance tranquillement vers elle, voyageant sur les routes secondaires, « dans une longue errance qui tient beaucoup des romans de chevalerie », selon le réalisateur du film.

Un anti-road movie gavé de morphine qui n'est rien d'autre que du kaurismakisme sudiste. Le film agace d'emblée par l'utilisation de sa voix off qui annonce ce que vont se dire les personnages. Je me demande comment on peut encore penser que ce procédé plus poussif tu meurs puisse insuffler une poésie au récit. José Sancristian, qui a gagné le prix d'interprétation à San Sebastian, sauve les meubles mais n'empêche pas tous les deux tiers du film de s'enliser dans une ironie de phase terminale. La suite, où le vieux serial killer arrive à la fin de ses doses de morphine et en est réduit à une biture de came (crystal, cocaïne...) pour tenir encore debout, réveille un peu Rebollo de son insolite chiantissime pour basculer enfin vers l'inattendu et le bordel général... Mais c'est un peu tard.
2/6