Vote pour Un taxi mauve et The Village.
Un taxi mauve, c'est un peu limite de voter pour sans voir comment ça marche avec le film (j'ai un peu peur, pour tout dire, du beau thème posé sur générique et basta). Comme souvent chez Philippe Sarde d'ailleurs, compositeur qui pourtant m'intéresse pas des masses, mais je suis souvent surpris en m'attardant à l'écoute sur la qualité de la composition. J'avais déjà eu ce genre de surprise pour son thème du Jeune Werther, par exemple... Ce thème est vraiment bien, même si très honnêtement je suis pas très sûr de ses capacités sur le film-même.
Le Village, qui me fait marrer parce qu'effectivement avec vos oreilles, en repassant sur la BO, je me dis que c'est effectivement définitivement de la soupe. Je sais pas trop comment le défendre autrement : c'est à chaque minute ce dont le film a besoin, c'est d'une complémentarité totale avec ce qu'explore chaque scène. Je pense à la tournure mi-émerveillée mi-angoissée que prend la musique dans The Bad Color, par exemple, puis la gravité un peu préoccupée, plus sobre, sur laquelle embraye le morceau, qui me semble résumer un peu tout le film à lui seul. Ou le End Title qui assume le romanesque chromo avec une telle foi que ça en devient efficient (d'ailleurs toute cette scène, déclencher les violons au moment où les mains se touchent, rien que ça c'est suicidaire quand on y pense). Et puis j'aime l'idée de mettre autant en avant un soliste sans qu'on sache exactement ce qu'il interprète (quelle est cette "troisième place" qu'il prend avec autant d'insistance dans le film), qui vient incarner quelque chose de non verbalisé à l'écran, de l'ordre de la pureté du romantisme qui naît sans crier gare du film d'horreur, comme le seul et unique élément fantastique du film en un sens.
Pour le reste, Les Orphelins Baudelaire me laisse un peu froid. C'est du bon ouvrage, comme tout le monde sur ce film : le thème est sympa, y a quelques moments inspirés à l'image (Curious Feeling of Falling), mais ça reste sans grande surprise. Bizarre par contre, je la trouvais très "texturée" cette BO, dans le thème notamment - je veux dire au-delà des nappes. Bon, j'ai pas trop l'oreille pour reconnaître les sampes de l'orchestre, donc sur ce point je suis pas une référence.
The Social Network c'est ce dont le film avait besoin (l'idée de ce type de musique pour ce type de sujet), ça reste un rapport intelligent. Mais je vois aucun moment où ça fait des étincelles au-delà de ce rapport premier ; à part peut-être à la musique du début (Hand Covers Bruise), qui positionnait le film assez bizarrement, assez intelligemment (au moment même d'une humiliation), comme un ensemble de promesses à venir, mais qui donnait aussi cette impression d'un truc qui sourde, qui émerge de cet univers universitaire comme engendré logiquement par lui... C'était pas mal, bien vu, mais le reste de la BO est roupillant.
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