Forum de FilmDeCulte

Paul Sheldon, romancier et créateur du personnage de Misery dont il a écrit la saga est satisfait. Il vient enfin de faire mourir son héroïne et peut passer à autre chose. Il quitte l'hôtel de montagne où il a l'habitude d'écrire et prend la route de New York. Pris dans un violent blizzard, sa voiture dérape dans la neige et tombe dans un ravin. Paul Sheldon doit son salut à Annie Wilkes, infirmière retraitée qui vit dans un chalet isolé. Annie est justement une supporter inconditionnelle de la belle Misery.


Ambiance étouffante pour ce huit clos dans une maison paradoxalement perdue dans l'immensité de la forêt. La mise en scène de Rob Reiner sobre et efficace fait monter la tension, la distille subtilement jusqu'à la fameuse scène du sabot, climax émotionnel paralysant.
Le film est bien entendu porté par Kathy Bates, incarnant cette infirmière aux milles visages et humeurs, tantôt adorable, tantôt effrayante. Mais James Caan n'est pas en reste.
Le scénario est sans faille, ce que j'aime tout particulièrement au cinéma, l'histoire est donc crédible et permet une identification plus efficace. Merci Stephen King, que je n'ai jamais lu encore, qui aborde ici une réflexion intéressante sur le métier d'écrivain, pouvant être corrompu par son environnement direct : agent, éditeur et indirect: les lecteurs, acculant parfois l'écrivain, le forçant à la performance, à dénaturer ses écrits et à fuir la page blanche.
Un superbe moment d'angoisse : 5.5/6

_________________
On a frôlé la fissure anale...

Revu la semaine dernière avec ma fille de 14 ans et on peut dire que ce film n'a pas pris une ride... C'est un modèle d'équilibre, oscillant entre humour, tension, suspens et violence. Les acteurs sont absolument impeccables, Caan et Bates évidement mais les seconds rôles également.

Avec Stand by me (du même Reiner), c'est la meilleure adaptation de King que j'ai vue (mais je ne les ai pas toutes vues... Un possible sujet de top éventuellement).

D'ailleurs, il semblerait que King se serait inspiré de faits réels : Agatha Christie et Sir Arthut Conan Doyle auraient reçus des menaces de mort après avoir sacrifié leur personnage fétiches (Poirot et Holmes), Doyle ayant même dû ressussiter son héros de manière fort peu cohérente.

_________________
On a frôlé la fissure anale...

Un des films en apparence lambda que tu crois être le seul à avoir vu dans ton adolescence et dont tu as totalement oublié le nom mais qui t'a marqué profondément.
Difficile de me remémorer les détails et les thèmes abordés mais l'angoisse est mémorable.
Un des rôles majeur de Kathy Bates avec Dolores Claiborne.
Au moins 4.5/6 selon mes souvenirs.

_________________
Vous ajoutez à ça, le bruit et l'odeur...

Enfin découvert. J'avais peur de m'ennuyer un peu en mode "Huis clos vieux de 28 ans", et finalement ça marche du tonnerre. L'écriture (sacré William Goldman) est tellement admirable dans sa simplicité, sa gestion des implants, ses décrochages qui te caractérisent un perso secondaire en deux phrases...

Kathy Bates est vraiment géniale, je suis pas étonné que ce soit resté dans les annales. Ses bascules entre innocence wholesome et flippe sont super, et bien appuyées par une photo de Barry Sonnenfeld encore sous bonne influence coenienne (les courtes focales notamment).

Le défaut selon moi tient à James Caan, plus bryancranstonien que jamais, auquel je m'attache trop peu.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ah bah voilà un classique que tu n’avais pas vu !

Revu y'a pas longtemps aussi, franchement il poutre toujours autant. Une des meilleures adaptations de King, dans le haut du panier.

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

oui

Y en a tellement: La Soif du mal, To be or not to be, Les Bronzés font du ski...

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Revu pour la seconde fois seulement après je ne sais combien d'années et je reste sur la même impression : ça fait le taf, c'est carré, mais c'est sans surprises. Chaque rebondissement est devinable, littéralement. Kathy Bates FTW.

Et je ne cesserai d'être épaté par le run incroyable d'un anonyme comme Rob Reiner de ses débuts à 1995, quasi que des films cultes :

1984 This Is Spinal Tap
1985 The Sure Thing
1986 Stand by Me
1987 The Princess Bride
1989 When Harry Met Sally...
1990 Misery
1992 A Few Good Men
1994 North
1995 The American President

Jamais entendu parler de The Sure Thing (Garçon choc pour nana chic) et North c'est pas top mais le reste est quand même giga coté. Perso j'adore Stand By Me et A Few Good Men. Le reste est très solide (toujours pas vu Spinal Tap!).

A partir de 1996, c'est quasi que des comédies dramatiques random.

_________________

Spinal Tap c'est fabuleux.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

Apparemment, c'est plus marqué de l'empreinte de Christopher Guest, qui a fait d'autres faux docus (sur un concours d'animaux, sur un groupe de folk etc...) que de celle de Reiner. Mais jamais vu aucun de ses autres films, faudrait tenter.

_________________

Aucun Reinet n'est marqué de l'empreinte de Reiner, je pense. Il a eu des boss au scénario (Goldman, Sorkin) mais après, il fait bien le taf à la rea.

_________________

Et à la direction d'acteur, qui sont toujours exemplaires dans ses films.

_________________
Netflix les gars, Netflix.