Après s'être disputé avec sa mère, Milo sort de son lit pour s'excuser. Mais alors qu'il s'approche de sa chambre, il voit celle-ci se faire enlever par des extra-terrestres. Réussissant à entrer dans leur vaisseau spatial, le jeune garçon se retrouve sur la planète Mars. Quelque peu désemparé au départ, Milo fait bientôt la connaissance de Gribble, un enfant humain comme lui qui vit dans des zones désertées, et de Ki, une alien qui accepte de les aider. Ensemble, ils partent à la rescousse de la mère de Milo, et le temps presse... Art Core se rabat sur les films qui matchent en termes d'horaires à l'UGC d'Issy, moi ce sont des films de 90min max présents sur les plateformes que je peux caler sur ma pause de 20min et finir sur ma pause dej et dont je me fous assez pour les couper en deux.
Et j'avais depuis longtemps une relative curiosité pour ce film d'animation Disney, évidemment pas un du "Canon" mais une production ImageMovers aka Robert Zemeckis, comme l'était sa trilogie de Noël ainsi que le sympatoche
Monster House, réalisée ici en l'occurrence par Simon Wells, marquant son retour à l'animation et à la réa après que le ratage de son passage au live (
La Machine à explorer le temps, adapté de son arrière-grand-père HG en 2002) l'eut obligé à redevenir
story artist chez DreamWorks Animation (dont il avait pourtant co-réalisé le premier film,
Le Prince d'Egypte aka le meilleur film d'animation de tous les temps).
Le film se traîne une réputation catastrophique. Mal accueilli par la critique et le public, il n'a fait que 39M$ dans le monde contre 150M$ de budget. C'est la pire perte financière pour Disney, le 4e plus gros flop de l'Histoire (en prenant en compte le perte nette d'argent ajustée selon l'inflation) et surtout, ça a causé la fermeture d'ImageMovers Digital, l'annulation du remake de
Yellow Submarine par Zemeckis (peut-être pas un mal) et semblablement la fin des films intégralement en performance-capture (
Tintin est sorti plus tard la même année et reste le dernier de son espèce).
D'ailleurs, le fossé d'un point de vue technique entre le Spielberg et le Wells est incroyable.
Milo sur Mars (son titre français lors de sa sortie DTV) essaie de contourner les soucis d'
uncanny valley qui plombaient les Zemeckis en évitant un
character design réaliste mais accouche simplement d'humains aux visages difformes qui semblent souffrir de défauts congénitaux. Les mêmes en vrais seraient des membres de la famille de Leatherface.
Les martiens ne sont pas mieux, comme une version numérique lisse et palote d'E.T. ou des fourmis de
Fourmiz avec des dreads.Y a pourtant Doug Chiang (les prélogie et postlogie
Star Wars) à la direction artistique mais ça reste très générique dans les décors de bases et de vaisseaux.
La trame en soi avait de quoi être mignonne, une fable sur le besoin d'une maman et sur l'amour via l'éducation, et il y a même une ou deux scènes vaguement hard de mort de mamans, mais l'exécution est tout aussi fade que l'esthétique, et se fait même douteuse dans le fond. En effet, la société martienne est une gynocratie misandre où les bébés femelles sont élevés par des robots (infusés de la mémoire de mamans kidnappées sur Terre mais seulement celles qui "tiennent" leurs gosses) et les bébés mâles envoyés vivre dans les déchets parce qu'ils
"ne pensent qu'à danser et jouer" laissant les femelles travailler sans avoir à élever les enfants (contrairement aux bonnes mères au foyer qui sont enlevées et tuées une fois leur mémoire absorbée) et les héros renversent ça en trouvant une peinture rupestre d'une cellule familiale en mode "une famille c'est un papa et une maman" (même si les dialogues prennent bien soin de ne jamais genrer et de juste dire "des parents" et il y a d'ailleurs un couple humain/martienne, certes non-consommé mais clairement ça va ken après la fin du film).
Donc voilà, le bide n'a rien d'étonnant. Ça pue un peu dans la forme comme le fond.
Depuis, Wells est une fois de plus redevenu
story artist pour Dreamworks, m'amenant à continuer de m'interroger sur le miracle de certains films d'animation et l'impossibilité relative de l'autorat dans cet exercice. Qui, des trois réalisateurs du
Prince d'Egypte, est l'architecte de la réussite du film? Simon Wells (qui avait co-réalisé
Fievel au Far-West,
Les Quatre dinosaures et le cirque magique et réalisé
Balto)? Steve Hickner (qui n'a co-réalisé que
Bee Movie par la suite)? Il semblerait que ce soit Brenda Chapman (
story artist de la Renaissance Disney,
artistic supervisor en
story sur
Le Roi Lion et future réalisatrice dépossédée de
Rebelle de Pixar). Elle est passé au live y a 3 ans avec
Come Away, un bide à mauvaises critiques, faudrait que je me fasse violence.
Merci à ceux qui ont lu jusqu'au bout.