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Maigret enquête sur la mort d’une jeune fille. Rien ne permet de l’identifier, personne ne semble l’avoir connue, ni se souvenir d’elle. Il rencontre une délinquante, qui ressemble étrangement à la victime, et réveille en lui le souvenir d’une autre disparition, plus ancienne et plus intime…


Enfant, j'adorais regarder les épisode de Maigret avec Bruno Cremer et j'ai apprécie les quelques romans que j'ai pu lire de Simenon. Donc la nouvelle d'une adaptation avec Depardieu ne pouvait que m'enthousiasmer. Commençons tout de suite par l'interprète de ce nouveau Maigret. Déjà bon point, sans trahir l'esprit de Simenon, Depardieu campe un commissaire très différent de celui de Cremer. On sent un homme blessé, discret et à la parole économe. Il y a aussi un côté force tranquille et profondément humain. Le Maigret de Leconte ne juge pas, il est compréhensif et compatissant avec tout individu qu'il rencontre. On le sent aussi abîmé par la vie et il montre beaucoup plus de fêlures que celui de Cremer. Il en serait presque à plaindre les coupables. Même si le personnage est très différent de celui campé par Cremer, pour ceux qui ont lu du Simenon, c'est très raccord avec l'esprit du romancier. Depardieu est très sobre mais bon. Sans surprise, il habite et se fond de manière excellente dans ce rôle. Il faut avouer qu'il est assez émouvant. Bon perso, j'ai une petite préférence pour mon Bruno Cremer mais ce que propose ici Depardieu est pertinent et intéressant à plus d'un titre.

Concernant l'intrigue, l'identité du coupable (assez facile à deviner) n'est pas ce qui intéresse Simenon. Ca va être sa recherche et tout le portrait d'un Paris et des douleurs humaines que va rencontrer le commissaire au cours de son enquête. A ce titre, le film de Leconte est une bonne adaptation. La mise en scène est sobre et élégante. Ca fait le job. Après j'ai beau aimé Leconte et surtout sa veine mélancolique et sérieuse avec Le mari de la coiffeuse et Ridicule, soyons clair, le Maigret de Leconte est plaisant mais pas au niveau de ces deux films qui font partie de ses meilleurs. Plus modeste dans ses enjeux mais se dégustant comme un bon vieux Cognac au coin du feu. Et surtout ce qui fait plaisir, c'est de voir que l'oeuvre de Simenon passe très bien les époques et n'est pas démodée, même 90 ans après la parution du premier Maigret. Alors oui il y a une petite patine old school mais c'est justement cet effet hors-mode qui donne un certain charme au film de Leconte. Bref, le film est convaincant dans l'ensemble mais ne vous attendez pas non plus à une claque. Par contre, ça m'a redonné envie de mater les épisodes avec Bruno Cremer.

3-4/6

Le générique de ces vieux Maigrets, c'était vraiment le pendant mélancolique et sans chauffage central de celui de Derrick.

Les romans de Simenon sont bouleversants, bien souvent. Depardieu dans le rôle, ça a quelque chose d'évident. Bien tenté.

Sinon bonus point à ta critique qui contient un chouette jeu à boire à chaque mention de Bruno Cremer.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

J'avoue que Bruno Cremer dans le rôle de Maigret, ça a marqué mon enfance. Et la musique de la série était vraiment top. Après tous les épisodes ne se valaient pas mais tu avais quelques perles.

Sinon c'était Auteuil qui était initialement prévu pour jouer Maigret. Je ne sais pas ce qui s'est passé pour qu'il vire de la distribution mais, même si j'aime l'acteur, le choix de Depardieu est plus judicieux.
https://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2019/03/05/30004-20190305ARTFIG00136-daniel-auteuil-endosse-le-pardessus-de-maigret-sous-l-oeil-de-patrice-leconte.php

Niveau voix Daniel Auteuil est trop haut perché, il a une voix de comptable.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Puis tu n'as pas le côté obèse de Depardieu qui a du mal à monter les escaliers.
Au passage, il y a une scène où il fait une excellente blague sur la pipe (pas ce que vous pensez les esprits mal tournés).

Sinon Libé ça devient de la merde

Je passais devant l'UGC Lyon Bastille pile au moment où la séance aller commencer, j'ai tenté.

Au début on se dit vraiment qu'on est devant la caricature du gros film français poussiéreux et stuffy (scénario de Jérôme Tonnerre, photo d'Yves Angelo, montage de Joëlle Hache, tous ces noms du passé...). Mais bien vite Leconte désarçonne avec son récit atone à l'ambiance fantomatique: mono-choix de lumière blafarde, décors quasi vides de figurants... (y a une gare routière à la fin sans aucune vie, c'est de l'ordre du plan conceptuel)

Tout ceci va étrangement bien avec la démarche pataude et la présence éteinte d'un Depardieu vaguement touchant par le biais de l'effet Koulechov. Abyssin n'a pas tort, ce commissaire empathique et fragile n'est pas désagréable à suivre, tout comme l'enquête, facile et traitée avec détachement, prestement menée (1h28).
Cependant, l'ensemble parait au final trop désincarné et en surface. La mise en scène de Leconte est parfois surprenante mais aussi hasardeuse (les recadrages au fil de l'eau pour donner de l'imprévisible, hm bon...), et les intentions sont voyantes et surlignées sur la fin

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Avec du recul, je pense vraiment que l'intrigue passe au second plan et que c'est un film sur le personnage de Maigret et sa rencontre avec Depardieu. Le film vieillit bien chez moi, je le trouve attachant. C'est pas au niveau des meilleurs Leconte (Tandem, Ridicule et Le mari de la coiffeuse) mais juste en dessous. Après, c'est pas difficile vu les daubes et trucs inoffensifs qu'il a fait, mais c'est clairement le film de Leconte le plus intéressant des dix dernières années.

Pas chez moi.Là je suis d'accord.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Franchement, j’attendais rien d’un film de Patrice Leconte sur le commissaire Maigret et j’ai été agréablement surpris.

L’ambiance délétère dans laquelle baigne le film - avec toutes ces références à la névrose, la prostitution, la déviance sexuelle - est assez surprenante pour une production dont les composantes sentent la naphtaline.

Et Depardieu traverse cette fange de façon magistrale, en flic en fin de carrière, revenu de tout et surpris par rien.

Une excellente surprise

Une manière polie de dire qu'il s'emmerde, le Gégé
Je plaisante, je n'ai pas vu le film.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

En parlant de Gégé, la première scène le montre ausculté par un docteur, tout comme sa première séquence dans LES VOLETS VERTS, autre adaptation de Simenon avec l'acteur qui sortira prochainement.
Je me demande si y a pas la même scène dans ROBUSTE aussi.

T'as l'impression que chaque film est désormais une nécrologie en puissance.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Depuis qu'on le voit mort sous peu.... il nous enterrera tous.

C'est vraiment un film qui mise tout sur son atmosphère sombre et triste et son acteur. L'intrigue y est volontairement accessoire, pour pas dire qu'on s'en fout. Il y a des trucs qui fonctionnent bien comme la mort passée de la fille de Gege qui pourrait aboutir à du pathos un peu lourdaud et là c'est suggéré par petites touches de manière intelligente. Je suis pas à fond mais le film a un quota sympathie indéniable.