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À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter pour rejouer sa vie et la comprendre.

Il y a au milieu du film (que je peine à qualifier de documentaire tant il tente de créer quelque chose de l'ordre de la fiction) un plan très court, absolument magnifique dans lequel Mona Achache est blottie dans les bras de Marion Cotillard, celle-ci jouant la mère jusque dans les vêtements, les bijoux, le parfum... Tout le dispositif est là : on parle de comprendre cette mère disparue, de retracer sa vie, ses doutes, ses traumas, mais il me semble que le but premier de la réalisatrice est de prolonger de quelques instants (huit jours, soit la durée du tournage avec l'actrice) la présence de la mère, de vivre quelques moments de plus à ses côtés. Cette idée absolument bouleversante aboutit aux meilleures scènes du film, dont une fin d'une belle simplicité en forme de réconcilation.
Il y a plein d'autres très belles choses dans ce film, comme cet appartement recréé dans une usine et qui fonctionne comme un cerveau empli de souvenirs (avec ces photos aux murs et ces feuillets qui pendent au plafond), ces déambulations de l'actrice dans les rues de Paris ou New York projetées sur les murs, la belle scène de transformation de Cotillard (*), la notion de transmission d'une malédiction qui touche les femmes de cette famille, l'interview dans laquelle Cotillard joue en playback...
C'est un film pétri de belles idées, certaines assez osées, d'émotion également, auquel on pourra sans doute reprocher un certain maniérisme, notamment lorsque Mona Achache se met en scène. Pour l'accepter, il faut vraiment accepter aussi, comme je le disais plus haut, l'idée que l'on ne soit pas face à un documentaire. Ce qui m'a demandé quelques petites minutes d'adaptation quand même, et risque d'en rebuter certains.

4.5/6

[* : objectivement, Cotillard est bien... Mais sa voix est insupportable et c'est encore pire ici.]

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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