Amené par hasard à voir ce petit film français sorti dans à peine 15 salles…
Barbara est réalisatrice et travaille dans le milieu carcéral depuis plusieurs années. Elle prépare un film écrit et interprété par des détenus de longue peine dans une maison centrale de la banlieue parisienne. Deux fois par semaine, Barbara se rend à la Centrale où elle réalise avec les détenus, des entretiens qui serviront de base à l’écriture de leur scénario. Mais Barbara rencontre Michel, un détenu du groupe. Leur histoire d’amour la conduit à transgresser la loi.C’est marrant, quand on retrouve le petit film naturaliste français. Genre on s’était pas vu depuis longtemps. Comment va ? Et qu’il a presque pas changé, à peine, quelques plans moyens en moins par là, une lumière un poil plus saturée ici. Qu’il pourrait tout aussi bien sortir des années 90, 80, et qu’on verrait pas la différence…
Bref, il est comme toujours bien meilleur que le cauchemar qu’on s’en fait : les films tous pourris tous torchés, ils sont finalement assez rares.
C’est même pas désagréable à suivre, d’ailleurs…
On peut prendre plaisir au fait que ce soit calme. Mesuré. Tranquille…
On peut aimer le champ libre que ça laisse aux acteurs (une panoplie de seconds rôles
déjà vus quelque part mais dont je sais pas le nom excellents + une Noémie Lvovsky assez salvatrice vu la morgue de l’ensemble).
On se dit que ça nous laisse le temps d’apprécier les timbres de voix, la texture de la pellicule, tout ça, la finesse du petit travail de dentelière.
... Et puis on se rappelle que c’est quand même un film naturaliste français.
Avec son récit qui trie rien, qu’on ne va surtout pas aller saturer d’ellipses, pensez…
Sa religion du son direct qu’on ira jamais travailler un poil.
Ses citations cinéphiliques, noms de films et de réal en vrac, sorties n’importe comment de la bouche de n’importe qui.
Son final à base de regard caméra et cut au noir sur-signifiant.
Sa musique à l’accordéon qui nous délivre cette même pensée philosophique profonde transmise de film français en film français à travers les âges : « C’est la vie… ».
Son repli maladif sur son histoire-vraie-autobiographique.
Son dispositif réflexif sooo sérieux qui dit moins de vérités sur le cinéma que n’importe quel bon film enthousiasmant.
Et surtout, surtout…
Son "éthique" incompréhensible qui s’interdit de mettre toute séquence, toute scène, tout plan en avant, de créer un peu de grandeur, d’extraordinaire, d’aller chercher plus loin que la retranscription à symboles.
J’ai vraiment pas envie d’être méchant avec ce film.
Franchement, il est tellement évident que tout le monde dessus s’y est donné à fond, a cherché à faire du mieux possible, à donner le plus de lui-même, à tous les postes. Ce n’est pas torché, ce n’est pas démotivé, c’est pro et abouti dans le projet que ça se fixe. Mais c’est juste que je comprends pas le but…
Je ne comprends pas que quand on te dit « tu vas pouvoir faire un film », le rêve qui prend forme dans ta tête puisse avoir ce visage-là… Je pige pas.
Je-sais-pas-comment-noter-ce-genre-de-truc/6
et définitivement l’heure d’aller mater un Doctor Who…