Harry White a écrit:
C'est aussi un pays où des films comme Camille Claudel 1915 ou L'inconnu du lac font chacun plus de 100 000 entrées en 2013. Deux films majeurs, de deux auteurs majeurs, vus par plus de 100 000 personnes. C'est pas rien. Un pays où 1 million de personnes vont voir La vie d'Adèle et 250 000 Jimmy P. Un pays où ces films sont produits et voient le jour. Qu'on aime pas ces films, c'est une chose,... ne pas reconnaître l'exceptionnelle singularité d'un pays et donc d'une population qui suit des films comme ceux-là, c'est dommage, non ?
Singularité dans la médiocrité ? Dans la pauvreté ? Ou dans le manque de variété, peut-être ?
Puisque je suis sympa, je vais prendre 2012 et 2013, pour ne pas qu'on dise que j'ai pris une année, exprès.
Combien de films de SF ? Combien de films de fantasy ? Combien de films d'espionnage ? Combien de films politiques ? Pas sociaux, hein. Politiques (Oui, c'est pour toi, Kassovitz) Combien de fresques historiques ? Combien de films fantastiques ? Combien de films d'actions ? Combien de comédies musicales ?
Où est le cinéma, en France ? Où sont les producteurs ? Qu'est-ce qu'ils font ?
Sur plus de 250 films par an, on a même pas droit à UN film dans chacune de ces catégories. Et encore, je suis resté sur la quantité, je n'ai même pas évoqué la qualité, dans le cas où des films en dehors de la sphère comédie/social/intello seraient sortis.
Moi je vais te dire, il y'a un pays en Europe qui mérite d'avoir l'argent que nous avons (d'ailleurs, je dis nous, mais je n'y ai pas touché, hein) c'est l'Espagne. Voilà un cinéma inventif, varié, divers, qui mériterait qu'on s'y attarde, mais certainement pas le cinéma français, dans sa forme actuelle.
Quant au système, je ne vais pas revenir dessus, l'ayant déjà fait 1000 fois. Mais on va pas se mentir, là aussi, c'est pas très glorieux.
Donc, non. La France n'a rien d'exceptionnel en terme de cinéma, elle a juste de l'argent pour en faire, c'est tout. Faut arrêter un peu. Le patriotisme est une chose, le chauvinisme en est une autre.
Harry White a écrit:
seul l'intervention d'un prophète ou d'un génie puissamment armé de commandements[/i] peut sauver la France et son cinéma. Cette idée là est bien plus désespérante que la bêtise de Boon...
Vu l'extraordinaire passivité des pouvoirs publics et de l'industrie, il faudrait sérieusement commencer à y songer. Et ça n'a rien de désespérant, bien au contraire. Faut juste que des cinéastes novateurs émergent, et provoquent un changement. Ca s'est déjà produit avec la nouvelle vague, on peut recommencer.