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aka The Knack... and how to get it



Deux amis, Colin et Tolen occupent le meme appartement londonien. Colin est complexé par le succés irrésistible de Tolen auprés des femmes: Colin a le "knack". L'irruption de Nancy dans l'existence des deux amis, va provoquer le premier échec de Tolen et le début de l'espoir pour Colin.[Premiere]

Ce que pratique Lester à cette époque est dur à qualifier entre new wave et cinéma "pop / pré-clipesque" (beurk pour l'apellation) paraissant (mais bien faussement je crois) inconséquent. Le truc auquel j'ai le plus pensé ici c'est aux Petites Marguerites, même si ça n'a rien à voir au niveau du geste politique derrière. La critique de la mysoginie paraît d'ailleurs plutôt ambigüe au final (la dernière partie pourrait faire grincer des dents, s'amusant autour d'un viol fantasmé)... Le film puise finalement dans la perspective d'un absurde anarchique qui reste assez radical derrière la boy meets girl, tout en se révélant un peu l'ancêtre de toutes ces comédies contemporaines qui questionnent l'angoisse virile.

Réalisé par Lester entre ses deux opus pour les Beatles, cette Palme d'Or 65 (prix rare pour les comédies) est dans une totale poursuite stylistique d'A hard day's night, avec certaines figures de styles poussées au paroxysmes... Il y a comme une imagerie publicitaire parfois exploitée jusqu'à l'absurde, notamment dans le génial générique d'ouverture, cauchemar jazzy et papier glacé associé à un John Barry génial. Mais le film possède bien d'autres cordes non-sensiques, que ça soit dans dans sa longue ballade avec un squelette de lit à travers les rues londoniennes, plus proche d'un Pierre Etaix, que dans la séquence sado-maso improvisée sur fond blanc totalement délirante, où encore la manière dont Lester organise en fil rouge le chaos permanent dans l'immeuble des trois co-locataires... Ce "knack" semble prendre en permanence 1000 directions, du burlesque le plus classique au Giallo roman-photo, et c'est franchement réjouissant.