Forum de FilmDeCulte

Après l'obtention de son diplôme, Jane annonce à son copain Grover qu'elle part étudier l'écriture à Prague. Plutôt que de l'accompagner, Grover décide d'emménager avec une bande de copains qui, comme lui, restent coincés à la fac. Aucun d'eux n'a envie de prendre une décision importante qui pourrait changer sa vie, et en même temps, aucun n'a le désir de finir comme Chet, étudiant professionnel qui tient un bar tout en poursuivant sa trentième année à la fac.

(dispo sur Mubi)

Ce petit film de passage vers l'âge adulte est d'abord un poil irritant dans sa présentation des personnages qui composent la bande de potes, dans la mesure où aucune de leur facétie, de leur language codé n'est drôle. Le film est parcouru de scénettes et de moments d'une absurdité en apparence peu féconde.

Mais c'est précisément le but: saisir ce que la jeunesse peut créer de codé, de communautaire, d'autarcique, qui rend une bande hermétique aux intrusions et à la compréhension extérieure... Et on s'attache malgré tout assez vite à ces nigauds qui ont du mal à tourner la page des années étudiantes, qu'ils n'ont pourtant pas adorées. On est nostalgiques avec eux d'une époque pourtant marquée par les doutes et des échecs, qu'ils sont tentés d'embellir dans une forme de légende qui s'intitulerait "notre super bande de potes" alors qu'en fait c'était aussi pas mal la lose.

Bref, j'ai trouvé que le film, adossé à un casting solide (le DR Faye Miller de Madmen! le loser de Metropolitan de Whit Stillman, Will Ferrell bien sûr), saisissait admirablement ces sentiments mêlés. Et il ajoute une touche supplémentaire avec cette intrigue de séparation amoureuse entre deux des protagonistes, assez touchante dans ses flashbacks aux teintes sépia). Décidément, Baumbach pour moi ça marche à peu près une fois sur deux, pas si mal après tout.

Vu y a quelques années, t'as bien saisi le truc. Par contre je suradore la fin, elle est parfaite.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

tu ressembles au mec de droite non ?

Découvert aussi du coup (il est sur netflix).
Douce sensation de se laisser bercer par ce cousin oublié des portraits générationnels des années 90, quelque part entre du Linklater, Reality Bites et les films de vibe minimaliste de Jarmusch ou Smoke de Wayne Wang. On peut même ajouter Tarantino et Kevin Smith pour les dialogues de geeks à base de pop-culture.

C'est marrant de retrouver cette écriture typique de l'époque et ses dialogues à base de rien, est-ce que l'art de glander a seulement disparu de la fiction ou bien de la réalité aussi ?

Ah je savais pas qu'il était sur Netflix je vais le tenter.

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CroqAnimement votre

Les vrais cinéphiles sont ceux qui sont allés le dégotter en DivX 600mo il y a des années.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Honnêtement, très bonne question!

Vous avez tout dit.
Incroyable à quel point le film semble oublié alors qu'il aurait parfaitement sa place entre les films cultes de Linklater et en effet Reality Bites. Le film saisit admirablement bien cette période charnière qui fait suite aux études et qui demande à ce que l'on décide de sa vie à venir. Et ce que je prenais d'abord pour la représentation de bourgeois oisifs agaçants s'est vite transformé en une profonde mélancolie de cette jeunesse qui ne sait littéralement pas comment avancer et qui stagne en utilisant l'amitié comme une espèce de béquille à moitié toxique. Casting génial et improbable, tous inconnus qui n'ont quasiment rien fait d'autre (à part peut-être Parker Posey, le toujours très sympa Eric Stoltz [j'aime beaucoup son rôle d'ailleurs]) et parfaite encapsulation de la fin d'une époque, alors qu'Internet n'avait pas encore révolutionné la jeunesse. Le film avance comme une chronique qui épouse un peu la glande des personnages et ça fonctionne très bien. L'histoire d'amour est touchante et là encore teintée d'une immense amertume du mec qui l'a laissée passer par pure fainéantise. C'est très bien dialogué, les personnages sont attachants (le geek avec son affiche de The Killer de John Woo) et il y a un vrai truc un peu triste qui traverse le film je trouve (le passage d'Elliot Gould qui représente un peu tout ce que le personnage craint de devenir). Vraiment à redécouvrir.

Bon par contre la relation entre le mec de 22 ans et la nana de 16 ans aujourd'hui ça fait bizarre #pointeur

4.5/6

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CroqAnimement votre

Je suis allé vérifier me disant que je l'avais raté mais il est pas dans le film

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CroqAnimement votre

Ca passe encore dans le contexte surtout qu'elle n'a pas du tout l'air sous emprise .
Pour moi c'est surtout d'apprendre à un moment qu'ils ont 22 ans qui m'a choqué, alors que leurs gueules en accuse 5 de plus et leurs styles au moins 10.

Oui mais même sans ça, aujourd'hui ce serait carrément impossible, alors que là c'est même pas problématisé, quand elle lui dit le mec trouve ça normal.



Oui clairement mais ça donne au film un petit côté intemporel. On dirait l'élève de The Holdovers en fait.

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CroqAnimement votre

ah merde j'ai l'air con. Je pensais que c'était Elliot Gould. En fait y a un autre film du même nom où WIll Ferrell joue.

Titre assez étrange d'ailleurs, y'a pas beaucoup de kicking ou de streaming dans ce film.

Blague ? C'est une expression imagée pour ta réaction quand on te force à faire quelque chose que t'as pas du tout envie de faire.

https://www.ldoceonline.com/dictionary/ ... -screaming

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Liam Engle: réalisateur et scénariste