Forum de FilmDeCulte

Tenancière d'un saloon, Vienna embauche Johnny Logan comme musicien, un homme qu'elle a connu autrefois. Ils vont être en proie à la haine d'Emma Small, jalouse de Vienna et de sa relation avec le héros local, le "dancing kid", qu'elle croit à l'origine de la mort de son frère lors d'une attaque de diligence.

La tagline ne ment pas car contrairement à ce qu'indique le titre, il n'est pas vraiment question que de Johnny Guitar mais plutôt de Vienna, icône progressiste de l'Ouest confrontée au puritanisme et au McCarthysme d'Emma, interprétée par Meredith McCambridge. Les deux ne pouvaient pas se blairer hors caméra et ça transpire bien comme il faut à l'écran, plus naturellement chez McCambridge dont le personnage de furie pyromane lui permet de se mesurer à une Joan de concours, plus sensible qu'à l'accoutumée malgré son look de cow-boy ultra chatoyant.

Parce que chatoyant, Johnny Guitar l'est, Nicholas Ray se gavant visuellement, trucolor au poing, pour un résultat baroque qui joue beaucoup sur les couleurs (l'utilisation du vert, la robe blanche de Vienna au piano, ses chemises de Lucky Luke passé au Mir Express...). Je ne connais pas assez le genre pour la ramener (Julilo en parlera peut-être mieux que moi) mais j'aime bien la manière qu'a le film d'utiliser des codes prétexte (les confrontations de saloon, le hold up...) pour quelque chose de plus décalé, axé sur la romance contrariée de Vienna et Guitar ainsi que sur sa confrontation féminine, et le renversement sexuel qu'elle implique. Les dialogues sont brillants également.

5/6





Johnny Guitare en VF.

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Doll, it's a heartbreaking affair

J'ai pas trop compris la question, mais ça vient sûrement du fait que je n'ai vu que quelques bouts de Johnny Guitar... Il fait partit de mes must be seen depuis un moment... Il vient de sortir en DVD?

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Probable, je ne me tiens jamais au courant des sorties DVD. Je le rajoute dans ma liste des 50000 DVD à acheter dès que j'ai le temps et l'argent...

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Le z2fr est épuisé depuis un moment déjà...

Non en fait c'était pas une question, c'était juste que j'avais le sentiment que le film posait des purs codes de western pour aller déborder largement ailleurs (Hal 5 parle de film noir par exemple) mais comme je suis pas spécialiste es western je veux pas me la jouer encyclopédie non plus.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ha OK, pardon...

*hop, je retourne à mon dossier Clint...*

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ça sort du cadre du western oui, mais ça donne une confrontation un peu trop caricaturale voir manichéenne à mon gout. Vous me direz que c'est propre à de nombreux westerns, il est vrai, mais ça sert d'habitude des rivalités mises en scène de façon plus épiques ou spectaculaires qui font qu'on l'accepte plus facilement. Ce Johnny Guitar m'a quand même bien plu car il reste au fond assez efficace et surtout -comme ça a déjà été dit- très bien écris.

En fait, même si je n'ai vu que 2 de ses films (avec La Fureur de Vivre), j'ai simplement l'impression que le cinéma de Ray ne me parle pas plus que ça, sans toutefois me déplaire vraiment. Enfin je ne compte pas en rester là, évidemment !

en fait Johnny Guitar, c'est peut-être un mélodrame plus qu'un western. C'est les sentiments qui sont mis en avant.
Sinon, tu as raison de ne pas t'arrêter à ces deux films pour le cas Nicholas Ray parce qu'il te reste pas mal de pépites à découvrir dans sa filmographie et que La fureur de vivre, ce n'est pas un de ses meilleurs films.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

C'est pas un de ses meilleurs films mais il est très beau (Nat Wood !)... En revanche je trouve Johnny Guitar extraordinaire, un chef d'oeuvre pour moi.

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Rho putain...




Film parfait.

Charogne, c'était un message-cadeau de trois ligne.

Comme par hasard ça tombe sur un film où je serai très intéressé que tu développes.

(plusieurs fois essayé Ray et je me suis retrouvé à la porte de son cinéma à chaque fois)

Tu l'as vu ? Parce que les deux autres films vus de lui (La fureur de vivre et Traquenard) m'ont absolument pas marqué ni passionné (bon, vus jeune, mais quand même). Celui-là n'a vraiment rien à voir, tu peux foncer.

Sinon développer, je sais pas trop quoi dire d'autre que ce qui se pose d'évidence, et qui doit être décortiqué en long et en large partout : le baroque des situations, les couleurs qui brûlent l'image et le jeu des éléments, la terreur communicative du lynchage (avec tous ces types en noir et blanc, impression que le film est une grande aventure au cimetière), la tension non-stop tellement forte qu'on a l'impression que le visage de Crawford va exploser sous la tension... Ça va virer au listing. Mais si y a rien à dire c'est plutôt bon signe, hein.

Oui, je l'ai vu y a un an ou deux, et j'avais été enthousiasmé par son intro bluffante pour ensuite me sentir de plus en plus à l'écart de sa progression narrative, déçu par l'évolution de personnages d'abord iconisés à outrance (Crawford irradie de quelque chose d'assez inouï dans son costume d'homme), pour être ensuite être humanisés dans une dimension étonnamment sobre (le baroque se retrouve à l'image et dans les situations mais pas dans les caractères, pour moi). Un peu comme si le film oscillait entre un jeu sur les archétypes à la Hawks et une fresque naïve à la Ford, sans vraiment parvenir à arriver au bout de l'une ou l'autre de ces pistes.
Mais en même temps, le film a une singularité dans son esthétique et sa tonalité que je n'ai pas vraiment réussi à cerner, d'où l'impression de passer au moins en partie à côté. Ça m'a fait le même effet plus récemment avec La fureur de vivre, même si je l'ai trouvé globalement moins intéressant (et franchement poussif sur la fin).

Je te dis, je vais pas en parler bien, bon.

J'avoue pas trop sentir ni Hawks ni Ford : le ton du film relève je trouve d'autre chose, d'une approche étrangère au genre. J'ai en gros reçu ça comme un western romantique (au sens du courant artistique, du moins si je cerne bien ce en quoi il consiste).
Quelque chose aussi de tragique, de Shakespearien, avec les duels qui se dénouent dans les mots, dans deux ou trois décors où on se partage le monde. Et je ne trouve pas que ça perde son incandescence en avançant - je pense par exemple à la fin derrière la cascade, dans cette architecture naturelle si particulière, avec les hommes en noirs dispersés et immobile en contrebas, qui laissent leur femme escalader en tête avec sa folie... Le côté flamboyant je le ressens surtout par le mariage du western et de ce type de traitement-là.

Je sais pas si ça peut aider à mieux cerner la personnalité du film, mais c'est ce que j'en retiens.

Y a vraiment quelque chose de ce registre, oui, mais seulement à l'image, dans les tableaux. Mais je ne l'ai pas retrouvé dans la dramaturgie. Les héros romantiques (et aussi shakespeariens, dans une moindre mesure), engagent des conflits d'un ordre supérieur, d'une violence métaphysique beaucoup plus tranchée que Crawford ou Hayden qui veulent finalement juste se poser dans un coin tranquille.



Cette fin m'a totalement perdu, justement, dans son rythme et dans son outrance, ça m'invite à le revoir.