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Troisième et dernier volet de la "trilogie de Calcutta". Le premier film L'Adversaire dépeignait un glandeur frustré, le deuxième Company Limited croquait l'aveuglement d'un self made man.

Celui-ci, intitulé THE MIDDLEMAN à l'international, narre les galères d'un jeune diplômé qui, face à la pénurie de boulot, se réinvente en intermédiaire commercial, refourguant à qui du papier, à qui du détergent, et empochant sa petite commission au passage. Tout ceci se fait au grand dam de son père, d'une caste élevée, et bien vite notre héros va se compromettre.

Du propre aveu de Satyajit Ray, c'est son film le plus cynique. Et il y a de quoi. D'abord mordant et ironique dans sa description d'un marché de l'emploi totalement bouché, le film se fait sur la fin carrément tragique. Le retour au noir et blanc réinjecte chez Ray une esthétique cinéma-vérité pour raccorder avec les précédents films de la trilogie, en plus d'appuyer les ténèbres de choix de lumière marqués.

Le film dure 2h11 mais passe quand même relativement vite grâce à un récit qui ne s'arrête jamais, malgré un bref embourbement vers les 3/4 du récit (les premières étapes dans la quête de la prostituée idéale).

Mais en tous cas j'ai franchement apprécié. Le film a un équilibre bien ajusté entre acerbe et empathique. Et puis respect pour un gars qui parvient à enchaîner des films dans des genres aussi variés. Il sort du film d'enquête/aventure LA FORTERESSE D'OR et te fait ça juste après...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste