Forum de FilmDeCulte

J'ai déjà dit tout le bien que je pense que ce génie de l'animation ici: http://www.filmdeculte.com/alaune/mondomulloy.php

Jusqu'à présent, seul le premier volet de la trilogie Intolerance avait été montré dans nos salles, dans la compile Mondo Mulloy. En août sort donc le tryptique. Et c'est toujours aussi brillant, aussi drôle, aussi malpoli, aussi acide et aussi doigt-d'honneuresque.

Dommage que les copies n'aient pas été restaurées. Le 1er volet, notamment, commence sérieusement à souffrir des outrages du temps, avec des scratchs un peu partout... et comme en plus c'est celui fait avec le moins de blé, ça nuit parfois un peu à la lisibilité de l'image... mais en même temps, comme c'est le plus réussi des trois, le plus étonnant, le plus violent, le plus premier degré, bah ça compense.

J'avais déjà vu le deux, qui est moins acerbe, plus dans l'humour et la mécanique de narration, quand le premier est chouette parpaing à la gueule des conventions. Mais ça reste très largement jouissif (plus dans l'esprit fable à morale détournée de la série Cow-Boys, ou des Dix Commandements, que dans le fuck you all du 1er volet).

Et donc j'ai découvert le 3è, réalisé avec une (relativement) plus grosse équipe, un peu plus de moyens, une plus grande assistance numérique... Ca se ressent à l'image, qui est plus composée, plus complexe, avec notamment une plus grande profondeur de champ et une utilisation neuve des arrière-plans (géniale course-poursuite avec des flics qui, ne trouvant pas les fuyards, finissent par se mettre eux-mêmes sur la gueule, par réflexe). Pour ce qui est de la trame, on retrouve tout ce qui faisait déjà les précédents courts de Mulloy, avec la folie religieuse, la veulerie, la déshumanisation des rapports, la bêtise panurgesque, l'extrême violence... Et un Elvis qui chante en allemand.

Perso, j'adore.

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Une bobine de film est retrouvée, montrant la vie d'extra-terrestres: les Zogs. Ceux-ci sont en de nombreux points semblables aux humains, si ce n'est que la tête et les organes sexuels sont "au mauvais endroit". L'assistance qui découvre le film est outrée par l'existence d'êtres aussi scandaleux.


Je sais pas Zad si tu es toujours sur tes positions de 2007 (ça nous rajeunit pas...) mais, si je suis tout à fait d'accord sur la nature plus "pure" du premier épisode (plus cash, plus brut, sans circonvolutions, réduit à l'essence du doigt d'honneur), je trouve aussi que c'est le plus vain. Il y a dans cette trilogie une façon de se penser subversif que je trouve presque dâtée, voire idiote. Quand on torture un des personnages en lançant des dessins animés de Disney, qui est choqué ? Le public visé ? Déjà conquis à la vision de Mulloy. Le spectateur découvrant ça par hasard ? Ça lui en touchera une sans faire bouger l'autre... C'est vraiment pisser dans un violon. Si je reconnais à la manière des films (notamment le premier) quelque chose d'hargneux et de colérique qui dépasse le tract anti-impérialiste de lycéen, je trouve que tout ce qui relève de la satire directe a quelque chose d'au mieux anecdotique, au pire de misérable.

Heureusement la trilogie n'est pas que ça, c'est même très vite dépassé en un sens. La fable (quand bien même on en devine vite le bout) adoucit un peu la charge pour la tirer plus volontiers vers l'absurde, vers un n'importe-quoi-t-esque plus poétique, qui conserve sa dimension satirique sans pour autant en faire le clou du spectacle. Je pense à des scènes complètement con comme la scène de fuite dans le parc en carton, avec le faux animal qui "peut mordre" et les policiers qui se tabassent entre eux à l'arrière-plan, le tout en arrivant à te mettre réellement dans le mood de la scène romantique en cours avec ces personnages dessinés de manière si peu conciliante, si ingrate... Le film en devient moins directement parodique, il se fait plus mêlé, plus riche. C'est finalement ce qui est le plus surprenant : on a l'impression que Mulloy se découvre un vrai talent de conteur au cours de l'entreprise, avec cette narration singulière qui enchaîne scène sur scène avec cette étrange nonchalance, comme quelqu'un te raconterait l'air de rien à l'oral une histoire disproportionnée.

Après je trouve qu'on est parfois pas loin de virer à la "pastille TV" : par la facilité occasionnelle des collages visuels (qui s'aggrave encore plus quand le troisième épisode perd son côté brut et artisanal), par le côté "enchaînement de gags parodiques" un peu facile que prennent certains passages... J'ai un peu du mal à toujours y voir une vraie expérience de cinéma. Mais dans l'entre-deux charal/tendre, méchant/lunaire, il y a un ton qui fonctionne bien, et qui dépasse le pamphlet initial qui personnellement m'endort.


Le DVD (ED Distribution) : ça va mais il a un petit problème, les caches d'animation sur le côté sont visibles, c'est discret mais un peu moche (où c'est comme ça à la base ?).

Tom qui chronique un film appelé Intolérance le jour de son laïus sur les jeunes.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Et si tu rajoutes à ça que Zad était jeune quand il a écrit sa critique...

(et pardon de n'avoir que ça à dire sur ta critique, mais je ne connaissais même pas l'existence de ces films. Et en plus je n'ai rien vu du tout depuis un mois, c'est un peu la misère)

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Pas trop le temps non plus, du coup je suis entrain d'épuiser mon stock de films courts.... Ha ils vont avoir de la gueule nos tops antiquaires 2015 !

Et je te parle même pas de mon top 2015...

Mais ça va, j'ai déjà vu de belles choses cette année, je pourrais déjà faire un top 5 antiquaires solide.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

C'est très bien les Mulloy, j'avais vu Good-bye Mister Christie en salles qui est très bien. Il a un style cartoon absurde et trash très personnel qui vaut le coup d'oeil.