Forum de FilmDeCulte

Enfin rattrapé ce film très mal distribué que j'avais raté en salles en début d'année. Et plutôt très déçu. J'en avais une idée assez fausse en fait. Je m'attendais à un documentaire extrêmement formel sur le corps humain et ce n'est pas vraiment ça ou plutôt ce n'est pas que ça. En fait on peut séparer le film en deux parties, d'un côté les scènes "loin du corps" où le duo de cinéastes filment les pensionnaires de l'hôpital, filme des territoires (ce qui semble être le sous-sol) et ces parties là je les trouve très désagréables. D'une part de par un filmage que j'ai trouvé proche de l'insupportable, ils sont extrêmement proches de leur sujet, étouffe les personnages avec leur caméra collée aux visages, surtout les personnages qui perdent un peu la tête, on sent une complaisante excitation à saisir leur folie dans une mise en scène qui les enferme totalement dans le cadre, qui semble presque dire "vas-y montre nous comment tu es fou, vas-y". Aucun hors-champ, aucune possibilité pour eux d'exister de plein-pied, de les relier à leur environnement, aux autres patients. On veut juste voir des fous être fous.

C'est dommage parce que le reste est passionnant et fascinant. Une plongée dans la technologisation de la santé avec des scènes qui te scotchent tant on semble maltraiter les organes avec des appareils issus de films de science-fiction qui au contraire le répare. Que ce soit le plan de l'oeil, les différents plans "internes" où des pinces et des ciseaux viennent retirer les choses néfastes et évidemment la dernière longue scène où l'on tente de remettre droite une colonne vertébrale et où les chirurgiens semblent effectuer un travail tenant presque plus de la charpente que de la médecine. Tout ça c'est fort et c'est vrai que ça donne une image de la médecine assez surprenante, à la fois brutale et très sophistiquée. Comme cette scène d'accouchement par césarienne qui retourne bien le bide par les geste assurés mais brutaux du médecin (mais la suite de la séquence qui montre les premiers instants de l'enfant retombent dans cet horrible filmage ultra proche, le bébé vient de naître et on semble lui enfoncer un caméra dans le visage, ça m'a également beaucoup dérangé).

Bref c'est assez rare mais je crois que j'ai eu un peu un rejet face à l'éthique documentaire du film. J'ai vu un film ignoble il n'y a pas si longtemps, Orozco the embalmer, qui suit le travail d'un thanatopracteur colombien officiant dans un quartier d'une grande pauvreté. C'est un documentaire insoutenable, proche du mondo mais qui au moins assume sa fascination absolue pour la chair morte et le cadavre. Ici c'est plus trouble, plus évanescant mais je ressens ce même désir pulsionnel pour le bizarre, le glauque, le dégoûtant et absolument pas pour l'humanité qu'il y a derrière (bizarrement le premier plan en contient un peu avec le dialogue hors-champ d'un médecin qui parle de ses patients alors que dans le plan on assiste, de manière floue, au nettoyage d'un patient alité). Et c'est forcément (très) problématique. Je serais curieux d'avoir l'avis de Zad sur ce film.

Hier soir j'étais à 3/6 mais en fait ce serait plutôt 2/6

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CroqAnimement votre

Déjà-vu confond les GODZILLA, moi je confonds ce film et Notre corps.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Les deux ont une scène de césarienne.

Oublié d'ailleurs de parler de la scène de la bite .

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CroqAnimement votre

Parle.

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Un long très gros plan sur un pénis se faisant martyriser a base d'énorme tuyau dans l'urètre avec jet de sang quand on l'enlève pendant qu'hors champ les docteurs s'engueulent sur les conditions de travail.

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CroqAnimement votre

Lourd.

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Le précédent Caniba était déjà extrêmement ambigu.

Oui je me souviens des discussions à l'époque mais ça m'étonne pas du tout. Là il y a clairement un côté voyeuriste complaisant volontairement choquant. Pas très noble dans l'intention.

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CroqAnimement votre

ça a l'air horrible, je suis fragile pour ce gens de trucs médicaux, je me souviens d'un Brackage sur ce sujet, j'ai pas tenu 5min..
(le pire truc que j'ai lu c'est la description d'une chirurgie du nez dans V. de Pynchon).