Forum de FilmDeCulte

Etre père en 2010. Après Chongqing blues de Wang Xiaoshuai, Un homme qui crie qui Tchadien Mahamat-Saleh Haroun aborde de nouveau la question de la filiation dans un monde en perpétuelle évolution. Ancien champion de natation à l’orgueil certain, Adam vit une relation complice mais aussi conflictuelle avec son fils Abdel. Des jeux d’apnée à la place convoitée de maître-nageur, le père n’entend pas passer la main à son enfant, malgré l’amour paternel qu’il lui porte. Adam pourrait vivre en paix avec sa douce épouse et son fils, mais le vent de l’Histoire ne souffle pas dans son sens. Jugé trop vieux pour garder sa place au bord du bassin, celui qui est surnommé champion par tous les habitants de la ville, l’homme est confronté à un dilemme. Faut-il sacrifier son fils à l’autel de la guerre pour retrouver son honneur perdu ? Faut-il accepter l’injustice du temps qui passe ?

Dans le dossier de presse, Mahamat-Saleh Haroun, qui avait été récompensé du Prix spécial du jury à Venise en 2006 pour son précédent long métrage, Daratt, saison sèche, cite comme modèles Hou Hsiao-hsien et Yasujiro Ozu. Les scènes en intérieur, dans la maison familiale, sont parmi les plus belles du film, quand le cinéaste capte les silences et les tourments du personnage principal, qui n’ose affronter la réalité du départ de son fils, prétextant se sentir mal… Fantôme qui hante le récit et provoque la douloureuse décision du père, la guerre civile n’est pas le sujet du film, mais une réalité permanente qui influe la vie de ceux qui la subissent, comme l’explique Mahamat-Saleh Haroun dans le dossier de presse. La fin – sublime et touchante – permet d’oublier les longueurs. Et Youssouf Djaoro, en père indigne, ferait un très beau prix d’interprétation.

4/6

Dans la catégorie des rumeurs pré-palmarès, celles où vous savez Captain N semble avoir perdu tout sens commun (Kilometre zero palme d'or!), on a eu droit cette année à prix exceptionnel pour Carlos (genre le camouflet qui ferai autant plaisir à Jcob et Frémeaux que de se retrouver coincé dans un ascenceur avec Patoche - 4 prix sinon rien - Chereau) et double palme pour Apich et Haroun, soit le film qui réinvnte l'infini des possibles vs l'épure totale sur un scénar de timbre poste avec inserts world via des proverbes d'Aymé Cesaire. Ne soyons pas chien, en tassant bien, y avait de quoi en faire un bon court métrage de huit minutes.
1/6

Bon, je serais un peu avec DPSR sur ce coup-là... On voit les intentions, louables, le film est pas dégueu, etc. mais.... On lutte surtout contre l'ennui. Dieu que c'est long... Effectivement, j'ai eu l'impression de voir un court métrage étiré à 1h27. Autre réserve, certains acteurs laissent un peu à désirer... Bref, pas ma came.

2/6

J'ai vraiment du mal à comprendre le prix cannois.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Saleh Haroun est toujours un grand metteur en scène, son film a une élégance folle, mais le hiatus est trop énorme entre la forme ultra-subtile et le scénario complètement cousu de fil blanc, lourdaud au possible, pour que ça ne casse pas.

Dommage, on s'emmerde un peu, quoi, à voir un immense metteur en scène perdre un peu son temps...

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