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Quelle déchéance depuis The Ritual et The Night House, représentatifs de ces trop rares films d'horreurs aux personnages bien écrits (la veuve du second, avec son deuil agressif) et aux trouvailles horrifiques stupéfiantes (les hallus et la créature du premier). Pour revenir sur les échanges au sujet d'Halloween Ends, Bruckner montrait là deux fois de suite qu'il pouvait miser sur une longue exposition, charnue et pleine de sens, à laquelle s'intégrait, avec fluidité et efficacité, ces éléments d'horreur de qualité.

D'autre part, la série des Hellraiser marque une des très rares occurrences où un romancier, Clive Barker, réussissait le passage à la réalisation, qui plus est pour adapter sa propre œuvre en forgeant au passage une vision personnelle qui s'est fondue sans mal et durablement dans la pop culture, même si elle s'est à force nanardisée jusqu'au DTV. Doug Bradley, la boîte, les chaines, l'oscillation aussi malaisante que galvanisante entre body horror, déchéance psychosexuelle et dark fantasy... C'est fort. J'aime beaucoup les deux premiers, même celui dans l'espace.

Pourquoi le reboot, alors ? Si c'est pour proposer le premier "bon" épisode de la franchise depuis longtemps, c'est raté. On est vite confronté à un mur de ringardise, entre le méchant riche joué par un ancien BG d'Urgences et le personnage principal de jeune femme toxicomane pénible, qui navigue en pilote automatique d'un endroit à un autre, d'une future victime à une autre, sans jamais de tension.

Les premières mises à mort se font en hors champ alors qu'on est là pour ça, les autres sont complètement underwhelming... Et les créatures tiennent plus d'une idée de l'étrangeté très lisse, limite post-Marvel en mode "mutants dark", que de la saleté maléfique et suintante des originaux. Pinhead est une femme à présent, avec une voix bien androgyne. L'idée n'est pas mauvaise du tout, hommage cohérent à l'univers queer de Barker, mais ces aiguilles générées par ordinateur comparées à celles en dur de l'époque... Bref, les Cénobites tranquilles.

Ah oui, et ça dure deux heures.

J'ai halluciné quand j'ai vu le nom du réalisateur à la fin.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

C'est assez rare que je me dise devant un film que c'est un peu une belle occasion manquée. J'ai trouvé que les possibilités du scénario

Que tout le design du film était réussi, des cénobites à la boîte en passant par les décors, on atteint à une beauté trouble qui me rappelle les délires d'un Altered States de Ken Russel. Au final c'est pas loin d'un navet mais avec une autre écriture sur les persos, direction d'acteurs et mise en scène de certains passages de transition (le film demande 50 sauts de foi sur le comportement des acteurs), ça aurait pu être un bon reboot.

Pinhead est jouée par une femme transgenre, Jamie Clayton. J'ai trouvé là encore cette nouvelle mouture du personnage très réussie, et les aiguilles ne sont pas en 3D.

Putain mais je veux le voir moi ! Ça ne sort nulle part ?

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Netflix les gars, Netflix.

Sur Hulu

Autant pour moi pour les aiguilles, l'absence de saleté me les a fait les jeter avec l'eau du bain. Oui pour les sauts de foi dont je me suis passé, tous les personnages étant bien des niveaux en dessous des deux précédents films de Bruckner malgré le même niveau d'exposition. Dans l'ensemble, c'est du Hellraiser lissé à l'extrême et prêt à être re-franchisé au goût du jour.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Comment le pourtant généralement plus inspiré David Bruckner a pu pondre ce reboot complètement aseptisé et vulgarisé qui transforme le film d'horreur psychosexuel pour adultes de Clive Barker (que je trouve au demeurant moyen) en un bête simili-slasher interminable?

Quelques idées (évoquées par Cyniquotron) surnagent mais quel gâchis.

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J'ai revu le IV, Bloodline, par curiosité. Il a beau avoir été concassé au point d'être alansmithee-sé (personnages qui disparaissent, d'autres exploités jusqu'à la nausée par pur remplissage etc.), il y a plus d'idées et de propos sur la franchise en dix minutes de décadence 90's que dans tout ce reboot : le concept préquelle et suite, les trois temporalités (18ème/20ème/22ème siècle), le vaisseau spatial conçu comme boîte géante... Du coup même le coup de la baraque dans celui-là m'a fatigué dès le début.

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Looks like meat's back on the menu, boys!