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Un road trip où le chat Fritz fera la rencontre des hippies, de la communauté noire, d'extrémistes terroristes ou encore de flics racistes. Le tout lui permettant de développer son goût pour les drogues, le sexe et la politique.

Premier dessin animé pour adulte, Fritz The Cat est d'abord un formidable laboratoire d'images sensationnelles. Références au Pop Art, au trips avant-gardistes et à Tex Avery, le film accumule les séquences inventives ou tout se meut et bascule et où les couleurs ne se fixent jamais, contrairement aux lignes de bd volontairement statiques qui insufflent au décor une certaine monotonie qui va bien avec le traitement thématique.
La froide violence des échanges et une société incapable de contrôle et de changement se confrontent donc avec une ambition de liberté de mouvement, de découverte.
Notre Fritz le chat fera donc un voyage naïf initiatique qui permet à Bakshi de dénoncer au passage la stupidité et la violence policière, l'aveuglement religieux, le communautarisme sans issue ou encore les débordements fascistes d'une population rurale. Il se permet de détourner les grandes figures comme Vanishing Point (un biker dont la ligne de mire est une seringue de drogue), les films noirs (Humphrey Bogart est un porc salace) ou encore le road movie (qui se termine dans un fast-food) et la fin du film rappelle étrangement A Clockwork Orange.
Quelques séquences ratées et une simplification parfois facile, mais le tout est très généreux et fait beaucoup de bien, surtout aujourd'hui où l'on a le sentiment que le film ferait encore jaser.
A noter une petite incursion extra-belliqueuse urbaine qui rappelle les SF apocalyptiques japonaises des années 80.

5/6