Forum de FilmDeCulte

Et quand enfin il oppose à ses réals Aronosfky des deux derniers films parce qu'il a su "filmer de vrais corps"... bref.

Si ça peut te donner une idée, le titre de l'article c'est "Les experts (de la poudre aux yeux)".

Le pire c'est que l'angle par lequel il attaque mérite d'être traité (et que ça fait toujours du bien de recroiser un article théorique dans les cahiers). Ça se pose en fait en suite de son article Film Capitalisme , qui traitait d'Inception et de The Social Network.

Delorme a pas de rigueur, entre autres parce qu'il attaque le film en attaquant son public, qu'il caricature tout entier à l'image des ados qui voient en Fincher et Refn des réals "cool" - les autres peuvent aller se toucher. Quand il écrit des trucs comme "Le cinéma a besoin d'air, et la maîtrise peut être le pire de ses défauts", ou "On ne retient de l’œuvre de Kubrick que l'ostension formelle et l'épuisement des genres", il a littéralement dix ans de retard. Des réals comme le Fincher post-Zodiac sont justement ceux qui ont travaillé cette nouvelle esthétique sur-maîtrisée, qui en ont creusé les ambiguïtés et les subtilités, qui ont déplacé les enjeux à la surface de l'image en évidant sciemment la chair émotionnelle des films pour en faire des objets numériques étranges et nouveaux. Et qui posent les premières briques d'une nouvelle voie à emprunter.

Quand Delorme pose la jeune hackeuse en nouvelle figure héroïque en faisant mine de ne pas voir le désenchantement total, malade, qui frappe cet exemple d'"héroïsme" contemporain - quand il dépeint la jouissance pour la violence/ vengeance sans citer le "may I kill him ?" poli et enfantin qui plus loin dans le film reconnaît cette violence et l'observe comme une étrangeté... et bien il est juste malhonnête. Ou encore quand, pour Drive, le perso de Gosling est cité comme un "demeuré" et celui de Mulligan comme une "potiche", ou qu'il prend la scène du masque au restaurant en la citant comme exemple d'un film qui contemple son propre vide humain et émotionnel... mais qu'il attaque tout de même film comme un truc classieux et gadget inconscient de ce trait qui le caractérise (alors que bordel, la scène est là, elle existe, il faut mettre un texte explicatif à l'écran ?).

Et quand, clou du spectacle, il oppose à ses réals le modèle Aronosfky des deux derniers films parce qu'il a su "filmer de vrais corps"... bref. Impression que les cahiers sont à la masse, vraiment. Et il faut qu'il se bottent le cul, car il n'y aura plus grand monde a aimer une fois qu'Oliveira et Resnais auront clamsé.

Delorme, dans le dernier Cahiers, écrit un article groupé sur Millenium, Drive et La taupe, et va se faire pleeeeeeeeeeeiiiin d'amis.

Bon sinon, le premier numéro de So Film est sorti et c'est vraiment pas mal. On retrouve le ton bien particulier de "So Foot", avec une focalisation sur le milieu cinéma et non sur les films, de la même façon que "So Foot" se concentre sur le monde du foot et non les matchs ou l'actualité proche. On trouve donc des itw croisées de HPG et Rozier ou de Beauvois et Podalydès, de longues itw de Ricky Gervais

une "enquête" assez drôle sur l'industrie du cinéma nigériane,

Dommage qu'ils aient cédé à l'obligation du "Cahier critique", inutile et fade, puisqu'on a rameuté pour ça des critiques bien connus comme ... Burdeau

C'est surtout le cahier critique qui craignait. Interviews et dossiers, y avait de quoi manger (avec des trucs assez couillus, genre de gros dossiers / compte-rendu sur des festivals de second rang, des choses du genre).