Karloff a écrit:
et l'inconnu du lac, 3/6
L'audace je veux bien, mais si j'aime bien la forme, ça me raconte pas grand chose.
A vrai dire je suis étonné par le fait qu'aussi peu de personnes aient quité la salle (peut-être les bites), que le film ait reçu une telle standing ovation (peut-être le microcosme cannois), mais aussi qu un magazine grand public comme Premiere lui donne quatre étoiles (mais aussi au Sorrentino).
Au-delà de ça, je pense que le film est clairement appelé à devenir culte dans les milieux gays alors que c est vraiment un tout petit film, avec trois unités de lieux (le lac, la plage de galets, le bois), pour ceux qui cerneront la misère sexuelle derrière l'épicurisme ensoleillé de ces mecs à poil et des scènes de cul explicites. D'un côté, il y a ce côté orgiaque et libertaire, mais surtout derrière cette pulsion de mort. Dans les résumés du film, on peut lire que le personnage principal est séropositif alors que ce n'est jamais clairement dit dans le film, même si tu le vois baiser sans capote. Pour moi c est un film jumeau de la chatte à deux têtes de Nolot qui se passait dans un cinéma porno peuplé de travelos, mais dont la glauquerie n'excluait pas la mélancolie.
Sinon j'ai vu le Farhadi, dont je pourrais dire la même chose que tous ses précédents films, à savoir que le mécanisme scénaristique très théâtral repose sur des lâchages de bribes de scénario toutes les dix minutes, comme des mini-twists dont on étudierait les effets sur tous les personnages. Du coup, on peut trouver ce procédé, ce système censé clâmer sa profondeur et sa complexité, juste une façon un peu laborieuse, un peu privilégiée de pouvoir prendre son temps. Du coup chez moi, je finis toujours par marcher au forceps, après avoir trouvé ces automatismes de départs un peu pénibles et répétitifs avec tous ces persos qui parlent en hurlant, d'une voix blanche ou dans un demi sanglot.
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