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Khāneh doust kojāst (خانه دوست کجاست) en VO



Un écolier s'aperçoit, alors qu'il se prepare à faire ses devoirs, qu'il a rapporté chez lui par erreur le cahier d'un camarade de classe. Celui-ci risquant d'être renvoyé s'il ne rend pas ses devoirs sur son propre cahier, le garçon part à sa recherche, sans savoir où son ami habite...


Un petit truc, déjà.
J'ai vu ce film en séance enfants.

...

Un film de Kiarostami (vous savez, ce cinéma que même les adolescents n'arrivent pas à voir), en iranien sous-titré, auquel on amène gaiement des enfants de 7 ans. C'est le genre d'initiative béate qui te donne envie d'être de droite : faut-il pousser l'aveuglement collectif à ce point, se chanter tous ensemble la même comptine culturelle éblouie, pour croire que des gamins sachant à peine lire vont avoir une illumination, récepteurs purs d'un cinéma qui l'est tout autant, et qu'il vont prendre leur pied ? Évidemment que non. Les gamins (que j'ai trouvé très patients) ont soit passé la séance à s'occuper à haute voix, façon "ah tiens là c'est une vache ; pourquoi il va à droite ; regarde il marche", soit on fait bonne figure en silence jusqu'à n'en plus pouvoir, attendant que leurs parents les sortent. Je me suis retrouvé tout seul dans la salle... A ce stade, ça confine au délire pur et simple.


Le film maintenant... J'avais pas vu de Kiarostami depuis le bac où il était au programme (avec le gavage que ça implique), et j'ai été surpris de voir que mes réticences de l'époque n'étaient pas dues à mon âge : même si je suis bien plus sensible à ce que cette façon de filmer peut avoir de beau "en creux", ce sont grosso-modo toujours les mêmes. Celui d'un certain hermétisme devant un cinéma de captation théorique (voire complaisante : répéter obligatoirement chaque question et réponse dix fois) qui ne peut du coup avancer narrativement qu'à coup de symbolismes. Je me souviens que j'avais cherché, au Lycée, à lire un peu sur son cinéma, et je trouvais très convaincant ce qu'on en décrivait. Même à la vision, il n'est pas dur de sentir qu'il y a là une pensée de cinéma cohérente et précise, qui va au bout de son idée. Mais ça ne change rien au fait que les effets de cette esthétique me semble pauvres. Je finis devant l'impression d'un cinéma sec, qui ne me fait pas partager une milliseconde l'envie qui a pu le pousser à empoigner la caméra. Ça se suit sans désintérêt, mais j'en ressors froid.

Avec Et la vie continue, le seul qui m'avait vraiment ému à l'époque, Où est la maison de mon ami ? est sans doute son plus beau film, très largement au-dessus du reste. Et j'en viens à me demander si la raison n'en est pas tout bêtement liée à ce qu'il filme : un enfant. Ça fait fleurir tout son cinéma, et devant le mélange de fragilité, de courage et de peur qu'implique naturellement ce premier âge de la vie, devant ce visage qui raconte déjà en soi une histoire, la fidélité austère et auto-disciplinée par laquelle Kiarostami s'échine à attraper le réel prend enfin sens. Car en n'appuyant jamais ce que l'histoire du garçon peut avoir de tragique (en n'étant jamais lyrique, en fait), son style d'une retenue à toute épreuve fait effleurer l'émotion sur la longueur. A la fin, on en est à retenir son souffle, et il suffit d'une dernière image si bien trouvée pour que tout se déverse.

Regarder l'unique scène dont l'enfant est absent (le pénible passage aux portes) permet de se rendre compte à quel point ça modifie le film du tout au tout. Kiarostami en tire un film en forme de labyrinthe (la ville à la topographie indéfinie), où les monstres sont remplacés par des adultes absents, rendus intelligemment obtus et inatteignables quand il ne servent pas (mais c'est rare) à servir une caricature pathétique (le grand-père et l'éducation) ou à faire passer le petit message convenu sur la mort de l'artisanat. Toute la dernière partie, à la nuit tombée, qui va d'autant plus dans le sens d'un village fantomatique et mystérieux, est le plus réussi du film.

Vraiment joli film, beau et touchant, j'en suis ressorti ému. Ça restera le meilleur Kiarostami pour moi, je pense, mais ça enterre aussi un peu la possibilité de voir un jour ce cinéaste me remuer complètement.

Dans ton cul (Robert Hospyan - 2011).

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Je peux pas décrire en quelques ligne l'effet incroyable que ce film aussi beau que simple a produit sur moi.

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Aaaaah bah je me doutais bien que le vendu à Oliveira kifferait Kiarostami...

*un top Abbas ?*

Je vois pas trop trop le rapport je t'avoue...
Mais oui, toppons Abbas !

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= C'est pas du Michael Bay.




Je m'occupe du top.

"Copie conforme" m'a vacciné. Je ne sais pas quand je tenterai à nouveau Kiarostami.

Tu veux dire que c'est pas des tâcherons ?

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Tu devrais tenter celui-ci.

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Ca ne prend pas, monsieur.

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C'est super différent quand même (bon je sais pas si c'est en bien, mais voilà, si c'est ça qui te stoppe, sache que ça veut pas dire grand chose).


Tu veux qu'on se regarde Five, Tetsuo ?

Hé hé...

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J'ai mis 3/6 à Transformers 3. C'est une année de clémence et de bonté.

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Oui, le Christ s'est même penché sur Michael Bay cette année.

Ok, je viens en fait seulement de piger que les deux jeunes acteurs de ce film sont ceux que recherche le cinéaste dans le tremblement de terre de "Et la vie continue"... Faudrait que je le revois, ça doit être d'autant plus fort après avoir vu le premier.