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Premier et seul film de Kiarostami que j'ai vu, et je ne sais pas pourquoi j'en ai pas vu d'autres, j'ai trouvé ça absolument génial kafkaïen mais sans le côté froid, j'ai le souvenir d'un film hyper tendre qui n'a pas peur du silence et des cadres et une lumière à tomber.

J'devrais le revoir et en profiter pour voir ses autres.

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Bah comme je venais de m'en rendre compte, Et la vie continue en est quasiment la suite directe, et il est excellent, donc si tu veux repartir sur un autre de ses films...

Cool, j'y jetterai un oeil.

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Oui, c'est vraiment un film qui capte les angoisses de l'enfance, d'autant plus terribles qu'elles paraissent insignifiantes aux yeux des adultes. La dernière scène est l'une des plus tendues que j'ai jamais vu.

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N'écoutez pas Film Freak

Pas vraiment. Dans Et la vie continue, le cinéaste et un enfant recherchent un enfant disparu, qui avait joué dans Où est la maison de mon ami. Dans Au travers des Olivier, le réalisateur raconte une histoire survenue sur le tournage de Et la vie continue, si je me souviens bien. Ca donne une jolie trilogie.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Oui j'ai pas été assez précis : il reconstitue la recherche qu'il avait fait quelques mois avant, où il était parti essayer de retrouver les deux acteurs, qui sont en fait frères dans la vie. Et on recroise dans le film pas mal d'acteurs de Où est la maison de mon ami ? qui "jouent" ce qu'ils sont dans la "vraie vie". C'est assez vertigineux.

Par contre, je ne sais pas ce qu'il est réellement advenu des deux jeunes acteurs.

Le film est visible gratuitement sur MK2 Curiosity - y a même pas besoin de s'inscrire. Tu cliques, c'est tout.

De Kiarostami je n'avais vu que LE GOÛT DE LA CERISE à 16 ans et j'avais pas accroché plus que ça. Mais la faible durée de cet autre film, son excellente réputation, et le fait qu'il était dispo gratos et sur un temps limité m'a fait tenter. Et je dois bien reconnaître que, tel Tom il y a dix ans, le film m'a mille fois plus parlé. En effet, l'enfant porte tout. Parfaitement casté, incroyablement dirigé, il porte le film et canalise constamment l'émotion. Rien que sa petite dégaine trappue de Hobbit rend tout son périple infiniment difficile et touchant.

Le film capte le réel sans tomber dans les chausse-trapes du cinéma-vérité: pas de caméra-épaule "pour être au plus près du personnage" mais des plans simples, directs et composés, avec parfois de belles ou marrantes idées de mise en scène (le mec-buisson, l'enfant caché derrière la porte, les pieds derrière le drap...). Et puis pas de world cinema non plus: on colle au regard d'enfant, dans son aventure à lui, sans chercher à faire "un voyage à travers les strates de la société iranienne" comme dans un quelconque film Télérama des années 2000.

Bref, j'ai trouvé ça merveilleux de bout en bout et avec une dernière scène sublime. Chef d’œuvre.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je te conseille la lecture de ce que Jerzy a écrit sur son blog à propos du film, c'est lumineux : http://mainoptique.blogspot.com/search/label/Kiarostami

Merci pour le lien !
Ca faisait un bout de temps que je voulais le voir et j'ai saisi l'occasion (lien valide jusqu'à aujourd'hui 17h).

Et j'ai trouvé ça très fort, pas autant que toi peut-être, mais qu'est-ce ça fait du bien. On s'attend effectivement à l'exploration sociologique convenue mais le film déjoue habilement nos attentes, privilégiant toujours le regard à hauteur de son protagoniste (jusqu'à l'extrême parfois, avec les répétitions des questions de l'enfant aux adultes comme le dit Tom) dans cette exploration labyrinthique (la répétition des lieux, les allers-retours, c'est tellement juste) ne refusant pas la beauté graphique (très belle lumière notamment dans les scènes nocturnes, hé ouais Puck).

Ce que je trouve très fort, c'est la captation des enjeux énormes perçus par l'écolier: la nécessité viscérale ressentie d'aider son ami contre une injustice à venir, comprenant que le professeur n'acceptera pas l'excuse de l'échange fortuit de cahier. A partir de là, l'enfant doit accepter la logique et les contraintes des adultes, s'y plier pour ne pas rompre, mais développera sa propre stratégie de survie pour contourner ces règles et finalement triompher, dans cette scène finale à la tension extrême ponctuée par un dernier plan qui m'a littéralement filer la banane. Une belle découverte.

Je voulais le voir aussi depuis quelques semaines dans le cadre de la rétro Mubi et j'ai donc fait ça hier soir après avoir vu remonter ce topic.

J'ai beaucoup aimé aussi cette quête à la fois petite et immense, à hauteur d'enfant, ce qui ne veut sûrement pas dire pauvre en significations. L'écriture est d'une simplicité apparente charmante mais derrière, il se passe constamment des choses.

C'est l'histoire d'un enfant qui pour trouver sa vertu doit s'élever contre les habitudes viciées des adultes. Sa candeur et sa loyauté envers les règles dictées par les adultes ne l'empêchent pas d'être opiniâtre et de conclure que l'impératif moral vis-à-vis de son ami est supérieur. Une fois engagé dans cette quête, il doit mobiliser toutes ses ressources déductives d'enfant pour trouver le chemin.

Lorsqu'il parvient, la nuit depuis longtemps tombée, devant la maison de son ami, et qu'il repart sans donner le cahier, j'étais vraiment surpris. Mais il m'a donné la leçon: bien sûr que toquer à la porte à une heure pareille, par temps d'orage, aurait rendu les choses plus compliquées, son ami n'aurait pas pu faire ses devoirs de toute façon; le héros décide donc de tout prendre en charge, une option que l'on (en tout cas moi) n'avait même pas envisagée. Un film qui consacre la créativité de l'enfance.

Moi j'ai compris que le vieux l'avait amené devant la maison qu'il avait déjà vu, qui n'était pas celle de son ami, et que du coup il devait renoncer à cette quête et développer une autre stratégie (et se défaire ainsi de l'aide des adultes).

Vu aussi il y a quelques semaines et j'ai beaucoup aimé également. Pas grand chose à rajouter à ce qui a été dit. Le film est tout simple mais paradoxalement assez ample et d'une richesse surprenante. J'ai beaucoup aimé la lente évolution vers la nuit qui fait passer le film dans un univers plus proche du conte.

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CroqAnimement votre

Aaah... peut-être!

C'est une vraie découverte de la vie pour lui, il finit par apprendre à travestir la réalité pour protéger un être cher.

Ecouter et dépendre des adultes l'a mené, par mauvaise volonté de ceux-ci ou par incompréhension sincère, au même point, même s'il y est amené par des chemins différents. Il est donc obligé de trouver son propre chemin pour atteindre son objectif.

Au final, son ami a fait son exercice de son côté, le professeur ne vérifie d'ailleurs à peine le contenu du cahier... L'apprentissage scolaire est sauf, les règles des adultes sont respectées (en apparence, car elles peuvent être injuste), son ami est sauvé d'une punition absurde et l'amitié en ressort renforcée. On est dans la fable sans trop en faire dans la morale ou sans désigner grossièrement les gentils et les méchants, c'est assez cool.

Le tant regretté (par certains) Tom a écrit bien des choses intelligentes en ces murs mais ce paragraphe est l'un des plus bêtes qu'il ait pondu. Je trouve ça aberrant. Et je trouve désolant que personne n'ait réagi dessus.
Je ne vais pas mentir, c'est pas demain que je vais montrer le film à mon fils de bientôt 7 ans, mais sanctionner la démarche (celle du cinéma ou des parents) me consterne au plus haut point. Il faut pas sous-estimer les enfants. Parmi ceux-là même dont Tom présume le désintérêt pour le film, comment peut-on oser prétendre qu'il est impossible que le film les ait impacté d'une manière ou d'une autre? Je me rappelle qu'en CE1 ou CE2, l'école nous avait emmené voir un film iranien au cinéma du quartier et j'ai beau ne pas me rappeler le titre du film ni même l'intrigue, une scène m'est restée tout comme ma réaction (les pleurs) devant une autre. J'avais 7-8 ans.
Certains ne devraient pas parler de cinéma, Tom devrait s'y cantonner.

Concernant le film, vous avez tout dit ou presque.

De Kiarostami, je n'avais vu que Le Goût de la cerise qui, à 14 ans, m'était passé au-dessus de la tête quand il ne m'avait pas endormi. Mais j'ai trouvé celui-ci assez remarquable. Déjà parce qu'il illustre comme peu d'autres films la formule toute faite du "film à hauteur d'enfant", rendant parfaitement compte de l'injustice que l'on peut ressentir à cet âge - face aux adultes à qui l'on peine à expliquer ce qui nous anime, face aux situations qui nous sont imposées - et de l'importance que peuvent revêtir des tâches semblablement anodines aux yeux des autres.

En cela, le parcours du protagoniste prend effectivement des atours de conte, avec son périple qui tient du "dolorisme mignon", le héros se voyant constamment obligé d'accomplir sur son méandre de chemin tel ou tel devoir demandé par un adulte. Le film a beau ne pas jouer ouvertement la carte du projet sociétal, la portée politique du récit le traverse de part en part avec cette enfance étouffée (pas un seul gamin qui sourit, qui s'amuse) vue comme seul espoir, seule lueur d'humanité et d'entraide et d'abnégation dans un monde d'adultes qui n'écoutent plus et sont devenus synonymes de diktat, même dans une classe sociale aussi défavorisée (les gamins arrivent le matin en classe déjà crades de partout).

L'écriture surprend (l'absence de structure, l'ellipse de la punition), la mise en est toujours à la distance idéale, et tout ça culmine dans la dernière scène où j'étais, pour reprendre les mots de ma femme, "aussi tendu que devant la scène des douches de Schindler". Et ce dernier plan, mashallah.

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