Forum de FilmDeCulte

Un entomologiste délaisse son épouse au profit de l'étude des insectes. Celle-ci, frivole, attire l'attention de l'ami de son mari...


Deuxième Stiller, et toujours ce ton étrangement distant, comme libéré d'identification ou de subjectivité : ça ne concorde plus vraiment question dates, et pourtant on a l'impression que l'esprit du cinéma en tableaux perdure d'une façon ou d'une autre dans ce style-là, au-delà de ce qu'on pourrait pêcher de concret (peu de gros plans, par exemple). Plus simplement, pris en parenthèses entre la farce lourdingue et la fable didactique (certes peut-être subversive, mais ce n'est pas une qualité en soi), l'essentiel d'Erotikon tient dans cette observation froide des relations amoureuses et de l'adultère, au point qu'on en viendrait à oublier qu'à son niveau dramatique le plus factuel, le film raconte l'histoire d'un amant qui tombe amoureux - et qui grippe ainsi la mécanique parfaitement réglée d'infidélités détachées.

Autant la longue ouverture et le final me gonflent gentiment (tout ce qu'on peut rapprocher de la provoc crâneuse du titre, en somme), autant la grosse partie centrale (les scènes au manoir, entourant le malin passage à l'opéra) fonctionne très bien, dans une finesse acide se logeant quelque part entre Renoir et Lubitsch. Ce qui me frappe quand même, c'est l'austérité qui frappait déjà l'imagerie pourtant offerte du Trésor d'Arne, et qui se refuse là encore de jouir du décorum de la noblesse : toujours ce côté concret et dépassionné dans l'approche, un peu brut aussi, qui se double au final d'une impression de sur-lisibilité. L'image est toujours asséchée et dégraissée, volontairement, et c'est ce geste curieux, bizarrement contrit, qui accroche le regard et empêche au final l'ennui - qui menace souvent de s'installer (car c'est quand même bien naturaliste en diable, malgré le rythme encore une fois extrêmement bien manié, et les acteurs irréprochables).

Bon, très théorico-entortillé ce petit topo, mais pour ma défense c'est un cinéma de mise à distance qui appelle de lui-même à ce type de réctions. Dans l'avancée toujours plus lyrique et maniérée qui semble caractérisée la timeline du muet, Stiller fait décidément figure de bug surprenant. Vais essayer de m'en choper d'autres.

Hey, est-ce que t'as un blog ou tu classes tes critiques?

Toujours intéressant de te lire.

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"marre du retour infini de ce topic"

Ah bah non justement, c'est le forum mon blog. Ça me permet de garder une trace de ce que je vois (et à ce rythme, de pas oublier les films), et ça wikipediase, comme dit Z.

Sinon, en cherchant un peu des textes sur Stiller (y a pas grand chose), je suis tombé sur deux excellents articles d'un type de Critikat (que tu connais peut-être Tetsuo), surtout celui sur Le trésor d'Arne en l’occurrence, qui a très bien choppé la particularité du film : http://www.critikat.com/Le-Tresor-d-Arne.html

Merveilleux. Merci!

Ouais, je connais Tetsuo. Il me semble qu'il est l'un des seuls, avec toi, a s'intéresser au cinéma pré-1960.

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"marre du retour infini de ce topic"

Non, non, je disais à Tetsuo que peut-être il connaissait ce rédacteur, vu qu'il bosse aussi à Critikat (le texte est pas de Tetsuo).


Ah si, y en a plein, c'est juste qu'ils se bougent pas le cul pour écrire

Aaah d'ac! J'avais vu une virgule là ou il n'y en avait point.



Ouais, moi le premier. Mais j'ai l'impression que si je me mettais a écrire des textes sur des films de Murnau, personne ne les lirait ici.

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Ah bah faut voir les textes, mais a priori hésites pas (répondre je sais bien qu'on a tous la flemme, mais lire c'est faisable, quand même !)