Forum de FilmDeCulte

http://www.dvdclassik.com/Critiques/int ... rtrand.htm

Pour avoir un aperçu de ce que pense et interesse le monsieur dans le cinéma actuel (et à quoi pourrait ressembler une nouvelle édition de 50 ans de cinéma américain).

Pas mal, mais encore une fois, on ne peux pas être d'accord sur tout. Batman Begins ou Hulk sont des réussites à leurs manières, et leur écartement d'un cinéma traditionnel est forcément difficile à observer.

J'ai moi même du mal à voir ces films comme des réussites malgré leur ambition manifeste...malheureusement ça ne fait pas tout et contrairement à ce que tu dis, ce qui les plombe (surtout pour le Nolan) est ce rattachement au pires clichés du cinéma hollywoodien actuel. Quand au Ang lee, il vieillit très mal, je ne sais pas si tu l'as revu. Un ratage assez atypique.

et moi je préfère le cinéma de Big John à celui de Tatav'!!

Alors moi il y a quelque chose qui me fascine pour Hulk.

J'ai toujours été un peu dérangé par les scènes entièrement numériques comme dans Spiderman, Hellboy ou les Blade.
Alors que la plupart de ces scènes sont trés réussies et se trouvent generalement au coeur des thèmes des films ( le corps et sa puissance, la découverte des possibles...), je peux pas m'empêcher de me demander où est le réalisateur ? Qui est-ce qui filme ?

Parce que d'accord, le réalisateur supervise le tout (et encore c'est pas sûr ), mais bon, les mouvements de caméra, le jeu de l'acteur et ses gestes, tout ça c'est l'ordinateur qui le gère et la cohorte de programmeur derrière. Pas beaucoup de place pour la subjectivité.

Hors, dans Hulk, j'ai été très ému par les gestes et attitudes du géant vert, j'ai trouvé beaucoup d'humanité dans ses mouvements, dans l'imprécision de ses déplacements. J'ai compris dans l'édition DVD que c'est Ang Lee lui même qui a mis la combinaison de motion capture pour créer les gestes de Hulk, alors que d'habitude c'est un acteur, un cascadeur, voir un danseur qui se charge de ça.

Alors voilà, la beauté de ce film c'est qu'il répond à la question de la subjectivité dans les films Hollywoodiens. C'est paradoxalement à l'interieur des scènes les plus mécaniques que Lee injecte sa personnalité, c'est dans les scènes les plus virtuelles, celles qu'il ne filme pas, que le réalisateur peut habiter son film, que ses propres gestes et son propre corps fusionnent avec ceux de son personnage. Où l'on constate que les scènes les plus artificielles sont le lieu de l'expression la plus personnelle, un mouvement d'épaule, un déséquilibre, un geste inattendu.

Hulk, pour cette raison ( et l'esthétique un peu kitsh très sympas de l'essemble, et la jolie musique de Elfman ), est pour moi un film précieux.

alors ça, c'est le genre de déclaration qui me donne envie d'arracher les boules de celui qui l'affirme : PUTAIN MAIS BON DIEU, L'ANIMATION 2D/3D est un ART est n'est JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS confié à des programmeurs. Putain, c'est comme si on disait que les films était tous réalisés par les ingénieurs de KODAK.

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"I'm so cool you could keep a side of meat in me for a month! I'm so hip I have trouble seeing over my pelvis!"

Parfaitement !
Qu'est-ce qu'il y connaît, l'autre patron de bistrot, au boulot de charpentier ?

Pourtant c'est souvent vrai aussi. Et les animation 3D ressemblent souvent à des cinématiques de jeu vidéo, rien d'artistique la dedans, on se contente de reproduire un savoir faire souvent très pauvre.

Enfin, la place du réal dans les equipes de 3D me semble bien floue tout de même. Peut être que tu as des précisions sur le sujet...

est-ce à dire que toute les cinématiques de jeu vidéos n'ont rien d'artistique ? Là tu m'en bouches un coin....

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Ben non, c'est une généralité évidemment. Enfin bon la grosse majorité des cinématiques reste très médiocre, c'est pas ce que je préfère dans un jeu vidéo.

D'ailleurs je cherche de mémoire une cinématique vraiment belle et j'en trouve pas. Je suis ouvert aux exemples éclairés.

D'ailleurs quand on dit qu'une séquence dans un film ressemble à une cinématique de jeux vidéos c'est souvent un reproche. Les gens derrière ça utilise souvent des effets faciles et grossiers...Quand aux responsables des effets spéciaux et de l'implication du metteur en scène, ça doit dépendre de la personne qui est aux commandes. Mais sans parler de sfx, les séquences de cascades, ou parfois des pans entiers de scènes d'action, sont réalisés par une seconde équipe.
Par exemple, j'étais étonné d'apprendre de la bouche de McTiernan que la séquence de l'attaque du camps dans Predator avait été entièrement réalisé par une seconde équipe, plus habituée à travailler sur des séries comme l'Agence tous risques.

Je trouve que par leurs traitement narratif, laissant une grande place à l'évolution négative du héros, ces deux films sont particulièrement intéressant. Hulk et Batman sont deux personnages nourris par leurs soifs de vengeance, de haine. Nolan le présentait bien, Batman est probablement pire que ces ennemis, il est le meilleur élève de la confrérie adverse et se nourrit de la peur qu'il exerce pour appliquer une justice sélective. Hulk en revanche est victime tout du long, et sa colère est celle d'un enfant, le rapport est clairement établie tout au long du film sur cette analogie. Celà, en soi, crée une différence notable, ne serais-ce qu'avec les films de Burton où les motivations de Batman passent vite à la trappe.

De plus, les films esthétiquement sont conçu dans un moule qui jamais ne leur convient, ça aussi ça me plait. Voir Hulk de ang Lee, c'est voir le plus beau faux-blockbuster, où l'action semble ne rien avoir à faire là.
En revanche, Nolan lui affiche clairement son désir de spectacle, et y place un personnage qui cherche à tout prix à échapper à cette considération. la scène du "dawn good télévision" est judicieuse, le film ironisant sur la position de spectacle au sein du film, et de l'incohérence du personnage dans ce cas de figure. Tu as aussi la scène avec le gosse sur le même fonctionnement.

On a ainsi deux films atypiques, par deux metteurs en scène qui n'ont ps l'habitude des gros budgets. Ce ne seont pas mes films préférés de chaque réal, mais s'ils sont ratés, c'est pour mon bonheur personnel. Il y a beaucoup d'autres raisons, mais bon...

Je suis d'accord avec ça puisque c'est ce que illustre clairement le film



Là à mon sens tu extrapoles. Ta notion de faux blockbuster me semble tenir sur des motivations très floues. Je n'arrive pas à voir ce que c'est.

faux blockbuster= film produit et réalisé dans deux optiques différentes, dont le réalisateur ou un autre élément crucial cherche délibéremment à échapper à sa condition de film commercial.

C'est comme le faux genre (film de genre qui porte les traits du mélange dans un désir d'échapper aux codes de ce dernier), si tu veux.

Le faux genre je comprend mais le "echapper à sa condition commerciale" j'ai beaucoup de mal à le voir dans Hulk ou Batman. Tu veux dire que Ang Lee ou Nolan n'ont pas voulu attirer des spectateurs?