Forum de FilmDeCulte

Ce Nora Hamzawi vehicle écrit et réalisé par son frère fait le portrait d'une trentenaire parisienne déprimée. Oui, ils ont osé.

Bon, je fais du mauvais esprit mais pour ma part c'est pas le genre de pitch qui m'effraie - sinon pourquoi y serai-je allé le premier jour ? Au contraire, j'aime bien les chroniques du quotidien.

Malheureusement, il faut bien reconnaître qu'on est devant un résultat pas franchement réussi. On a l'impression d'un film qui oscille constamment entre la chronique mumblecore qu'on a essayé de rendre plus sexy pour se conformer au marché, et le truc à la BRIDGET JONES mais tourné sans le sou. Drôle d'entre-deux où on a du mal à savoir ce qui tient du parti-pris casse-gueule assumé ou du foirage.

Hamzawi apporte son réalisme quotidien au film, elle est bien comme d'hab, on a l'impression de voir une vraie fille de la vraie vie ; et en même temps elle bosse dans une maison d'édition de romans affriolants qui a des locaux absolument flambant neufs et gigantesques (en mode film avec Anne Hathaway) ; à côté de ça Eleonore se rapproche intimement de son patron quinqua mais il est joué par André Marcon ; en parallèle t'as la mère d'Eleonore qui lui bousille sa vie et qui s'avère le personnage central souterrain du film qui est jouée par Dominique Reymond, mais tu sens bien qu'ils auraient pas été contre qu'Isabelle Huppert dise oui...

Bref, film clairement fauché qui s'avère un mix bizarre entre des moments de quotidienneté/humilité/réalisme d'un côté (certains assez réussis, tout n'est pas raté) et des absurdités qui n'existent qu'au cinéma de l'autre (cette romancière/chanteuse sexy jouée par Joséphine de la Baume, d'où ça sort ? Et cette Eleonore romancière qui rédige sur une machine à écrire, non mais sérieux... D'ailleurs le fait qu'elle soit elle-même romancière mais a un taf de bureau à la maison d'édition n'est jamais exploité).
Ajoutez à ça une voix-off qui apparaît de façon sporadique et non-justifiée, et on se retrouve avec un film boiteux. C'est dommage car j'étais partant pour aimer.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

En effet c'est un "Hamzawi movie", écrit et réalisé par le frère, interprété par la soeur.
Gros sentiment de déjà vu, un énième film de trentenaire un peu paumée, incomprise par sa famille. Il y a un ton assez décalé et parfois marrant, mais dans l'ensemble c'est mou du genou et puis ça ne raconte rien (quasi aucun enjeu). Ce n'est pas affligeant ou désagréablement nul, mais c'est tellement petit et modeste qu'on n'en retient quasi rien. Le meilleur du film, c'est la relation avec André Marcon (acteur toujours irrésistiblement génial), qui fonctionne bien. Leur duo, une drôle d'alchimie, fonctionne bien, et c'est chouette, vite fait. Mais c'est tout.

Je l'ai déjà oublié.

2/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je me faisais la remarque pendant la séance que FRANCES HA n'a pas d'enjeu non plus, et pourtant ça roule vachement mieux... Peut-être à cause du chapitrage à base d'adresses qui donne une vague colonne vertébrale au film de Baumbach.
Parce qu'après on pourra dire que c'est le charme de Gerwig qui fait tout, mais Hamzawi, dans un autre registre (plus dépressif, moins farfadet) n'a rien à lui envier en termes de spontanéité.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Avec ses nombreuses scènes de ralenti, ou celle insupportable du rêve, pour se donner un genre et étirer le film jusqu'à une durée plus acceptable d'1h25...



Oui, on se demande quelle maison ils ont pris pour modèle. D'ailleurs, là aussi ce n'est jamais exploité : son boss et elle ont des peines de coeur/cul, mais il n'y a pas la moindre interaction avec les bouquins. Le thème de la maison d'édition n'est là que pour un "gag" lors de son embauche.



Et qui ne sauvegarde pas son livre !!!!! Je n'en peux plus de tous ces abrutis qui lancent des appels sur Twitter parce qu'ils n'ont pas sauvegardé leur livre ou leur thèse, sur lesquels ils bossent depuis cinq ans !



J'étais persuadé qu'elle allait remplacer le manuscrit perdu par le sien... Puis non, il ne se passe rien.

Sinon, c'est quand même super mou. Il y a un panoramique au début, qui part de son bureau à celui du patron, et qui dure... genre 20 secondes ! Et cette durée ne sert strictement à rien.

Ah, et le personnage de la soeur, qui n'est QUE conne, dont le caractère ne se résume qu'à ça (contrairement à celui de la mère, un peu plus fouillé)...

Le pire, c'est qu'on a quand même du mal à haïr le film, car ça reste assez sincère, par moments drôle, plutôt bien joué.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J’aime quand tu postes.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste