Forum de FilmDeCulte

En fait, il faut voir la dame de fer comme un film sur le veuvage et alzheimer.
La politique niet. Que Meryl streep joue une personne du parti travailleur ou du parti conservateur, c'est pareil. Le film est assez irritant sur le passage de la guerre des Malouines. Sujet traité en 5 minutes, avec une narration catastrophique, tirant vers la farce vulgaire et incapable de raconter le truc de manière intéressante. C'est très représentatif du calvaire qu'on endure pendant 1H45.

J'ai pas trouvé ça si catastrophique que ça. Ce n'est pas l'exemple du film sans propos ni mise en scène parce qu'il y a quand même un certain travail sur la vieillesse, la jeunesse, l'existentialisme... et ce, aussi dans l'atmosphère qui entoure ces scènes vides, un peu spectrales, de Thatcher recluse dans son appartement, et non pas simplement dans l'interprétation - exceptionnelle et émouvante il est vrai - de Meryl Streep. Toutes les scènes de politique sont à côté de ça méchamment molles, sans intérêt, en bref ratées, et il n'y a que la scène de la colère de Thatcher contre un Tory pour redonner un peu de peps au film. Ce ratage du traitement politique en dit long sur les intentions de la réalisatrice qui, à l'instar de nombreux libéraux, n'éprouvent pas le besoin de revenir sur une doctrine qu'ils estiment naturelle et dans le sens de l'histoire. On ne s'étonnera donc pas que le travail de Thatcher au 10, Downing Street ne soit pas vraiment abordé, si ce n'est par le prisme du courage et de la volonté d'une femme, qui, je n'en doute pas, étaient réels. Tout au plus a-t-on droit à quelques diatribes sur les "socialistes", dont les représentants, les Travaillistes, sont d'ailleurs ridiculisés à l'image, caractérisés par leur poltronnerie et leur veulerie. Et surtout à cette scandaleuse séquence où le document toujours choquant aujourd'hui des manifestations réprimées dans le sang est accompagné d'une musique punk complètement déplacée, voire insultante (Phyllida Lloyd aurait-elle aimé se trouver sur ce cheval policier qui galope littéralement sur le visage d'un manifestant?).

2/6

J'espère que tu trouveras un jour réponse à cette question.

C'est clair qu'il y a des intentions et un certain propos,on ne peut pas dire le contraire. Mais disons que le traitement de ces thèmes par la réalisatrice de Mamma mia ça me laisse songeur. A la sortie de la première scène, on se dit cruellement que ça pourrait déboucher sur quelque chose d'intéressant si un autre réalisateur avait été à la barre.



J'ai du m'assoupir à ce moment là (chemin de croix pour moi ce film, j'ai failli^^) mais dans le même genre, c'est le traitement rock et un peu comédie de la guerre des malouines qui m'a aussi choqué. En fait, ce que tu pointes c'est un des problèmes du film, traiter des fait sérieux de manière déplacée. On a l'impression que Llyod traite de manière plus sérieuse (mais ratée) la vieillesse de Thatcher que des faits qui ont portés à conséquence et sur lequel elle ne devrait pas "s'échapper". La musique n'est pas mauvaise mais son utilisation...

Je me demande aussi la part de la cinéaste dans ce naufrage. Quelle est la différence entre le scénario original et celui qui apparaît à l'écran. Surtout sur le traitement des scènes politiques et la répartition présent/passé.

Bon bah j'ai rien d'original à ajouter à ce qui a été dit ici.
Le film n'est intéressant que lorsqu'il touche à l'intime, à savoir la vieille Thatcher prise dans les hallucinations de son veuvage sénile, étant donné qu'il s'agit des seules scènes où la réalisatrice de Mamma Mia (qui a quand même gagné un vrai chef op cette fois) semble savoir ce qu'elle veut raconter et comment le mettre en scène. Parce qu'évidemment, dès que le film traite de politique, c'est incroyablement torché (même d'un simple point de vue de biopic, on ne saisit rien à cette ascension donc même le féminisme revendiqué du récit passe à l'as), avec un traitement assez ridicule de l'épisode des Malouines, où, au final, comme pour le reste, Thatcher est montrée comme une victime.
Trop facile. On est un peu dans de l'hagiographie quand même mais j'ai l'impression que c'est plus maladroit que malhonnête, tant Lloyd semble ne rien comprendre à la question politique, et du coup ces séquences s'appuient sur un montage à base de jump-cuts et autres effets de style volés à Oliver Stone qui fait parfois illusion (quand elle s'énerve contre Giles de Buffy là), mais la mise en scène ne suit pas.
Reste Meryl Streep qui elle, par contre, m'a vraiment épaté.

2/6

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