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Le Crocodile de la Mort, Tobe Hooper



Un vieux gars s'occupe d'un motel perdu dans les bayous, avec son pote le crocodile qui, de temps à autre, croque un truc qui passe.

Tourné après Massacre, le film partage des liens évidents dans la peinture de bouseux dégénérés, avec cette fois, à la place des décors naturels et du gros soleil bouillant, du studio et de la lumière flashy artificielle de partout, qui fournit une atmosphère assez étouffante. La traduction française est trompeuse puisque finalement il est plus question de la folie du gardien du motel que des dents du croco, avec sa description souvent lourdingue (les gens sont fous, ils grommellent tout seuls). Un rythme assez bizarre aussi, parfois bien mou et étrangement distendu (la petite fille qui reste caché 30 ans sous la maison, avec les plans successifs qui la montrent aller là puis là puis là). C'est très cheap et très très B, pas déplaisant.

A noter la présence d'un jeune Robert Englund *déjà dans les sales coups*, Carolyn Jones (la Morticia de La Famille Addams, la série) et de la réplique reprise par QT: "My name is Buck and I'm ready to fuck" *oh!*.

3/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Je l'ai revu parce que le Ti West à la con m'y a fait repenser, ici Tobe Hooper livre un de ses meilleurs films - certes dans sa filmo y'en a pas beaucoup de bons, Massacre I indétrônable, et le II, celui-là, et peut-être son Lifeforce, le reste...

Totalement cinéma d'exploitation tourné en studio, totalement expérimental par certains de ses aspects - la musique, mi-bruitiste mi-folk amplifiée, et la bande-son dans une insistance de coassements et de hurlements, jusqu'à la scène dans une chambre entre Marilyn Burns, William Finley - acteur fétiche de De Palma - et Kyle Richards petite fille, où on atteint à des sommets de malaise théâtral inédit dans ce genre de cinéma...

La photographie est de tous les excès colorimétriques sur pellicule. La multiplication des plans effectivement "moches" et sombres sur la petite fille planquée sous l'hôtel sur pilotis participe à une forme d'étouffement du spectateur. C'est un des films à l'ambiance la plus poisseuse, la plus malsaine que j'ai jamais vu.

Qu'on ne me parle pas de culture du viol à son sujet car c'est exactement l'inverse, une monstration sans fard de la violence humaine et masculine, de la contre-culture pour distribution honteuse (le film a d'ailleurs été interdit et coupé même aux États-Unis).

Le casting est au-delà du prestige, tou.te.s les protagonistes ont des gueules et des présences hallucinantes (dans des registres variés). Il y a un sacré lot de vulgarité, de nudité crue, de violence gore, et une ineptie dans l'accumulation des morts, dévorés par le croco monstre peu visible et un peu ridicule, qui le rend irrécupérable même dans l'actuelle retournement dans l'éloge critique sur la pop culture (contre la préciosité d'une culture plus élitiste).

Ce Crocodile de la mort (Eaten Alive! ou Death Trap, etc.) court après Psychose et Les dents de la mer, sans y atteindre parce que boucherie d'exploitation de fait divers - Joe Ball aka l'homme alligator, mais quelque part je le préfère à ces films, sur un plan esthétique, parce que j'ai très mauvais goût!

5,5/6