Forum de FilmDeCulte

Du cirque au théâtre, de l'anonymat à la gloire, l'incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu'il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l'argent facile, le jeu et les discriminations n'usent leur amitié et la carrière de Chocolat.

SHOW CACAO, SHOW SHOW CHOCOLAT

Il y a six ans, avant sa Palme d'or pour La Vie d'Adèle, Abdéllatif Kéchiche avait raconté l'édifiant destin de Saartjie Baartman, surnommée la Vénus Hottentote, son corps transporté des foires aux monstres aux bocaux de formol de l'académie des sciences. C'était d'une violence morale éprouvante, d'une noirceur et d'une rage absolues... La critique n'avait pas aimé, le public n'était pas venu. Que l'on se rassure: Chocolat est à Vénus Noire ce que l'oeuf Kinder est au cacao: une sucrerie légèrement écoeurante de bons sentiments, que l'on déguste sans déplaisir et que l'on oublie presque aussi vite pour ne retenir que le sujet. L'empressement d'une partie de la presse et du public confirme son goût pour certain "confort" dans la représentation...

La première heure est assurément la plus réussie, quand le film raconte autre chose que sa fable sur le racisme, l'amitié naissante d'un clown blanc (James Thierrée, la vraie révélation du film), et d'un Auguste (Omar Sy, plus à l'aise dans la comédie que dans la tragédie, on y reviendra). Le duo fonctionne aussi bien à l'écran que sur scène et l'on approche un monde finalement peu exploité par le cinéma français, celui des artistes forains. A Paris, le récit se fait beaucoup plus conventionnel, surtout que le scénario abandonne Footit dans les bas-fonds de la capitale pour se concentrer sur Chocolat et sa trajectoire classique du biopic à l'Américaine - The Rise and Fall, la gloire puis la chute -, avec, bien sûr, le sujet de la représentation et de la considération des noirs au début du XXè siècle et au-delà... Ce n'est jamais déplaisant mais la mise en scène très fonctionnelle de Roschdy Zem donne au film des allures de téléfilm HBO - peut-être le nouvel étalon du cinéma français populaire. Impossible de ne pas voir dans le film une approche méta de la carrière d'Omar Sy, dans ce désir de passer du rire à la tragédie shakespearienne, du clown à Othello. Hélas, le manque de nuance de son jeu - il ne suffit pas de rouler des yeux pour être tragique - fait fondre progressivement l'intérêt de Chocolat jusqu'à son déchirant et très réussi épilogue.

3/6

Oui voilà, c'est trèèèès classique... Reconstitution impeccable, mise en scène basique, scénario basique aussi (rise & fall based upon a true story)... Mais malgré cela, la moyenne est atteinte, et ce grâce aux deux comédiens, tous deux très investis et convaincants. Omar Sy arrive à étendre sa palette de jeu, je le trouve très bon. Grâce aussi au bel hommage rendu à l'art circassien: on voit de vrais numéros en entier. Chapeau bas à James Thierrée, excellent lui aussi, qui a lui-même (re)créé tous les numéros de clowns. Et grâce aussi à ce final réussi qui m'a fait pousser ma larmichette...
Et puis, il fallait raconter cette histoire, pour le personnage que c'était, et pour ce que ça raconte sur l'époque et son racisme ordinaire.

4/6 c'est peut-être un poil généreux en soi, mais le film, bien que très (trop) classique, est tout à fait appréciable. J'ai passé un bon moment. Notons aussi l'apparition savoureuse des Podalydès en Frères Lumière.

Et c'est vrai que par rapport à Venus Noire... (lol pour la comparasion Kinder Chocolat)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Tout ce qu'on voit dès la bande-annonce en fait.

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Netflix les gars, Netflix.