Forum de FilmDeCulte

1849. Kullmyrliden, nord de la Suède. Rongé par la misère et les dettes, Alexis met fin à ses jours. Ayant hypothéqué sa maison, il laisse sa femme et sa fille Tea à la merci d'Ol Karlsa, négociant du village. Génération après génération, la famille lutte pour subsister et payer le fermage, mais l'argent ne saurait satisfaire l'appétit dévorant du fils d'Ol Karlsa, Karl Orsa, pour les femmes de cette maison...


Un des derniers films de Widerberg, adapté d'un chef d'oeuvre de la littérature suédoise, et j'ai trouvé ça sublime. L'histoire pourrait prêter à un misérabilisme lourdaud, tellement les malheurs s'accumulent sur cette famille de "pauvres" mais le regard de Widerberg est décisif dans l'espoir et l'humanité qu'il imprime à l'écran. Mélodrame rythmé et plein de vie, ce qui est assez fascinant c'est le rôle de la superbe mise en scène tout en ellipses, au couteau, qui retranscrit de manière intense cette saga de cette famille qui s'enfonce littéralement dans la misère. C'est incarné, constamment à vif et on est pris de multiples fois par l'émotion.

Il y a de la douceur dans le cinéma de Widerberg. On l'a souvent désigné comme le chef de file de la nouvelle vague suédoise, mais cette référence française est trompeuse. A l'apparence très simple, remarquablement construit, c'est un cinéma unique qui vit et prend aux tripes. Le chemin du serpent est très noir en apparence, il y a des scènes très dures, mais par ci par là surgit des moments de pur bonheur qui touchent en plein coeur. Au milieu du malheur surgit l'espoir et c'est déchirant, même si il est fugace. Widerberg a un amour de ses personnages et de ses acteurs, mention pour Stina Ekblad apparue chez Bergman et qui est ici magnifique. Widerberg c'est d'ailleurs un peu l'anti Bergman, deux conceptions du mélodrame suédois opposées mais d'une richesse formidable et qui se complètent parfaitement.

Tentez absolument surtout que c'est disponible sur Netflix.

ooooh

je le note pour mon prochain Festival de Cannes

Et c’est vraiment une belle (re)découverte ce Bo Widerberg. Il faut féliciter Netflix qui en a mis 4 dans son catalogue. Si l’opportunité de découvrir le polar suédois te branche, mate L’homme de Majorque.

Ah cool pour Netflix ! Je vais le tenter.

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CroqAnimement votre

C’est même 7 Widerberg qui sont dispo sur Netflix. Rétro à la rentrée.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Mais pas Elvira Madigan dommage .

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CroqAnimement votre

Tu as les noms? A part les 4 déjà présents (L’homme de Majorque, Le chemin du serpent, Amour 65 et Le pêché suédois), je n’arrive pas à trouver les noms des 3 autres qui vont être rajoutés.

J’espère qu’il y aura Un flic sur le toit qui vieillit très bien chez moi. C’est vraiment un must du polar de l’époque.

Désolé erreur de ma part. C’est bien 4 (les trois autres sont renvoyés par le moteur de recherche à cause d’homonymes)

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Après c'est pas impossible qu'ils en rajoutent dans les prochains mois. Netflix a signé un partenariat avec l'Institut de film suédois d'où le fait que pas mal d'anciens films suédois restaurés ont atteri sur la Netflix.
Vu Le péché suédois, je vais ouvrir le topic. C'est pas mal du tout mais c'est un premier film avec les défauts inhérents. Loin des gros morceaux du bonhomme.

Un peu déçu après la claque reçue par Elvira Madigan. Ici on est dans le mélo doloriste et tragique où s'enchaîne pendant deux heures une plongée dans la misère et le désespoir. La grande force du film c'est en effet sa gestion des ellipses. On ne s'appesantit jamais sur la douleur, pas d'effusion de larmes, on passe très vite (parfois même trop) sur les évènements entourant cette famille qui subit toute l'horreur possible de l'univers. Le tout s'incarne parfaitement dans le rôle de Stellan Skarsgard (tout jeune je l'avais pas reconnu au début), espèce de faux gentil qui est en réalité un ogre immonde qui tient sous son joug tout le destin d'une famille, où sa solitude face à cette famille chaleureuse malgré les épreuves se transforme en une méchanceté sans limite. Il y a cette répétition terrible où on le voit arriver dans la maison et où à chaque fois, on sait qu'il va apporter le malheur.
Un beau film, dans ce cadre singulier d'une Suède enneigée perdue au milieu des bois, comme un conte d'une extrême noirceur. Mais je m'attendais à plus lyrique, plus fort et finalement plus émouvant. Je recommande malgré tout, j'aime beaucoup la fin et je regrette pas du tout de l'avoir vu.

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CroqAnimement votre

Pareil et il est génial dans ce rôle de connard ultime.


La fin est effectivement top, surtout que je me suis demandé comment Widerberg allait réussir à sortir de cette ellipse maléfique sans décevoir. Ca me paraissait compliqué plus le film avançait et, même si ça fait un peu deus ex machina, le cinéaste s'en sort magnifiquement. Bon après ça devait être dans le roman original mais à l'écran ça reste très fort.

Sur l'émotion, il y a vraiment des scènes qui m'ont beaucoup touché dans la dernière heure

Content que tu l'ai maté, c'est vraiment un film qui mérite d'être découvert, d'autant plus qu'avant son passage sur Netflix, sa diffusion était quasi anonyme (tu ne trouves aucune critique sur des sites spécialisés).