Je continue quand même à penser que la découverte par toute génération de cinéastes des films open matte en 4/3, à la TV, a un rôle à jouer dans cette nouvelle utilisation.
Je cherchais depuis une heure une discussion que j'avais lu un jour sur DVDclassik je crois, concernant l'open matte et Kubrick. Je l'ai pas retrouvée (mais ils ont tout un tas de topic sur la question, c'est quand même un forum ultra-fourni !). C'était à l'époque où l'on ne savait pas encore quel format était voulu par Kubrick entre 1.37 et le 1.85, et il y avait débat. L'un d'eux avait argumenté en faveur du 1.85 en montrant qu'en découpant du 1.85 dans TOUTES les images du film, ont enlevait à chaque fois des zones vides/inutiles.
Effectivement, si tu prends une scène d'
Eyes Wide Shut et que tu y découpes un cadre 1.77 :
... il y a que dalle dans les bandes noire.
Le mec comparait ça avec le 4/3 de je ne sais plus quel film classique, et montrait que dans le temps, le 4/3 fonctionnait différemment, occupait tout le cadre. Je sais plus quel film il avait pris, mais prenons ça :
Tarzan, l'homme singe (1932)On voit bien que ça occupe non seulement tout le cadre, mais aussi que la composition n'est pas centrale (et là en arrêt sur image ça fait plan surcomposé, mais en fait c'est très lâche, très anodin, très "normal" comme plan).
Si tu t'amuses à faire la même chose, c'est à dire à découper du 1.77 dans les cadres 4/3 antérieurs de l'histoire du cinéma, tu remarques que souvent ça ne marche pas.
Que ce soit dans un film classique :
La Valse dans l'ombre (1940)Dans le cinéma moderne...
Rome ville ouverte (1945)Les petites marguerites (1966)Même chez Ozu, étiqueté "cinéaste du vide", ça marche pas tout le temps !
Printemps tardif (1949)Je me demande si cette sensation "arty" qu'on a devant le 1.37 actuel ne vient pas de là : un 4/3 rempli de vide (de par l'influence des 4/3 open matte), qui fonctionne un peu comme le faisait le cinemascope empli de vide à son apparition...
Vais aller vérifier sur les films récents ce que ça donne.