Forum de FilmDeCulte

les films français des années 70 c'est quasi systématiquement un délire, mais là je crois avoir vu le peak : le film le plus dégueulasse visuellement de l'histoire du monde.

la pellicule est dégueu, la photo est immonde, les plans sont pauvres et moches, les décors ne sont absolument pas cinégéniques et sont mal filmés, sous couvert de réalisme j'imagine on te met une vieille robe de chambre dégueu dans le cadre, les couleurs sont absolument immondes - autant dans la vie que captées par la pellicule que dans leur association, ils vont vraiment te mettre la teinte le plus dégueulasse de vert à côté d'un bordeau immonde - le tout naturellement dans cet océan de gris et de marron de l'époque.

immonde à un point qui en devient comique.

mais, pour le coup, ça correspond presque au film ?
qui est super tristoune.

une petite tristesse, c'est pas une grande tragédie, c'est une petite comédie de moeurs un peu triste.
un journaliste quadra de rtl, fraîchement divorcé, qui s'ennuie et est seul, appelle des numéros au hasard le soir et tombe sur une dame qui joue un peu le jeu - elle est plus entourée dans la vie mais ça ne lui va pa et elle a besoin d'amour. alors ils entament cette relation au téléphone, lui en mythonnant sa vie, elle en croyant ce mensonge. puis ils se passent 2-3 trucs, ça vaut le coup de découvrir parce qu'il se passe quasi rien et ça va a 2 à l'heure donc si en plus on est spoilés...

mais c'est joli. il y a quelque chose de son époque : le confort matériel des 30 glorieuses, l'essor des divorces, marielle qui se plaint que la révolution sexuelle ne soit pas arrivée jusqu'à lui. et puis il y a quelque chose qui semble extremement contemporain jusqu'à être troublant : les gens qui s'inventent des vies où ils sont plus beaux, intelligents, excitants à travers des réseaux. la quête du toujours mieux dans les relations humaines, chaque personnage rejette quelqu'un de bien réel en face de lui parce qu'il poursuit une chimère insaisissable. il y a ce lien entre solitude et individualisme. le tout avec un ton de comédie de moeurs des années 70.

c'était ce que c'était hein. ni marielle ni girardot ne sont en grande forme. francis veber a ecrit un scénario (tiré d'un livre) avec plein de jolies choses et d'idées sympathiques mais qui tire clairement à la ligne, avec des blagues un peu plaquées, en hésitant un peu entre le fond assez dur et la volonté d'un ton un peu artificiellement léger. la mise en scène est répugnante.
mais c'était profondément touchant, et ça ferait un remake très intéressant - j'ai pensé à avignon, une relation de comédie romantique basée sur un mensonge mais ici le mensonge se construit à travers les réseaux et la quête du toujours mieux et du toujours plus.