Say Anything... (1989) John Cusack est parfait pour l'écriture du cinéaste, qui est déjà plutôt habile et parvient pendant la première moitié à éviter les clichés du genre et à créer deux protagonistes attachants, des persos secondaires sympas, et à dresser un portrait juste et amusant de la jeunesse de l'époque (qui n'a pas vraiment changé). Malheureusement, la deuxième partie tombe précisément dans les stéréotypes que le scénario avait su éviter pendant 45 minutes, avec une sous-intrigue par ailleurs hors sujet et complètement nulle (la fraude fiscale du daron). La dernière scène est mimi.
Singles (1992) Difficile à trouver frais aujourd'hui ce film de trentenaires célibataires sur les méandres du dating game, avec ses gimmick style "perso qui s'adresse à la caméra" et chapitrage du récit, tant ce genre et ces effets de style ont été usés jusqu'à la corde depuis ("j'attends combien de jours pour l'appeler?" - "il a attendu 4 jours pour m'appeler, qu'est-ce que ça veut dire?"). Par ailleurs, l'éclatement narratif dessert le film. Trop de personnages qui ne bénéficient pas du même approfondissement, récit en vignettes décousu, caractérisation parfois grossière... Il reste de bons moments, de bonnes répliques mais Crowe ne maîtrisait pas encore l'équilibre entre "trop écrit" et naturel sincère.
Jerry Maguire (1996) J'avais adoré à l'époque mais j'étais beaucoup moins à fond les dernières fois que je l'ai vu. C'est un peu le film-prototype du cinéaste (le héros mi-win mi-lose qui se remet en question, le love interest un peu marginal, la galerie de persos secondaires très comic relief, tout son côté très écrit mais néanmoins efficace) et, en cela, il est plus réussi qu'Elizabethtown mais, aujourd'hui, We Bought a Zoo me touche davantage. Un des meilleurs rôles de Cruise.
Almost famous (2000) Celui-là, c'est l'inverse. La première fois, j'avais été un peu déçu mais depuis, notamment avec le Director's Cut, c'est devenu mon préféré. Le coming of age story sied parfaitement à l'écriture de Crowe qui, avec cette autobiographie, se fait plus sincère et plus touchant que jamais. D'autant plus que c'est celui de ses films qui sort le plus de la "formule Crowe". Je suis d'accord avec Castorp : certainement son film le plus ambitieux et le plus réussi.
Vanilla Sky (2001) Il y a plein de bonnes choses, dans le talent de Crowe pour écrire un début de romance, dans le côté adulte ("I swallowed your cum, that means something." ultra cru et pas comique) et sans concessions du film (la SF/fantastique n'arrive qu'aux deux tiers sinon c'est juste un drame), la performance de Cruise (même avant d'être défiguré, une de ses meilleures) mais c'est mille fois trop long tout le temps, notamment dans un long dénouement surexplicatif pour teubés et le coup des références persos qui composent le rêve (pochettes de disques, films vus etc.) n'est pas assez exploité. Un peu moyen donc.
Elizabethtown (2005) J'avais trouvé ça plaisant mais parfaitement oubliable, ça sortait la même année que Garden State et j'en avais un peu soupé de ce type de récit "retour à la maison/manic pixie dream girl". Il y avait des fulgurances mais les limites de la formule Crowe commençaient à se faire sentir dans l'écriture un peu programmatique.
We Bought a Zoo (2011) Grosse surprise pour ce film une fois de plus très écrit et bien trempé dans ses sentiments mais, à l'image de la photo de Rodrigo Prieto et de l'interprétation de Matt Damon, c'est un film que je trouve remarquablement lumineux et humain.
Aloha (2015) Redite de la formule Crowe complètement dénuée de charme. On dirait le travail d'un copiste.
Et j'ajoute :
Fast Times at Ridgemont High (1982) Toujours été curieux de le voir celui-là mais jamais assez pour le télécharger.
Top : 1. Almost Famous 2. We Bought a Zoo 3. Jerry Maguire 4. Elizabethtown 5. Vanilla Sky 6. Say Anything 7. Singles 8. Aloha
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