Forum de FilmDeCulte

Sandra, jeune mère qui élève seule sa fille, rend souvent visite à son père malade, Georg. Alors qu'elle s'engage avec sa famille dans un parcours du combattant pour le faire soigner, Sandra fait la rencontre de Clément, un ami perdu de vue depuis longtemps...

Là où Tarantino travaille son fétichisme 60-70s, on a l'impression que Mia Hansen-Love pastiche un Laurence Ferreira-Barbosa de 1994. Et finalement c'est pas désagréable, cet objet totalement rétro, loin de toute mode d'aujourd'hui, qui nous berce le long d'une séance digestive. D'ailleurs voir ce genre de film le jour-même des Etats Généraux du Cinéma ça tombe à pic tant on a l'impression de voir ce qui est déjà quasiment une relique du passé, le genre de film qui, tel l'eau, n'existera plus dans trente ans.

Après, je suis vraiment mais vraiment pas client. Pourtant j'ai adoré PUPILLE, j'ai aimé REPARER LES VIVANTS, donc je suis pas hermétique sur le papier à ce genre de cinéma du care. Mais là, la caméra-captation à base de panoramiques (aka le pire mouvement de caméra) qui peine à dégager une seule image qui titille un tant soit peu la rétine, c'est pas pour moi. Sincèrement, le Zlotowski et le Winocour c'est du Refn à côté.

C'est tellement délicat que ça en devient presque évanescent, ça nous frôle à peine. Pourtant je respecte la démarche, arriver à saisir certains petits moments, c'est difficile à faire, y a du travail et de la finesse derrière. Mais c'est tellement peu gratifiant pour le spectateur. Le film se termine là où le Ozon sur l'euthanasie commençait, donc bon... Et puis ça dure 1 heure et 52 très longues minutes.

Après Seydoux est pas mal, et j'ai bien aimé Nicole Garcia en maman-clopeuse rebelle. Greggory ça va. Par contre y a un moment où il se transforme littéralement en Slender Man et je pouffais de rire sur mon siège, mes voisines ont dû croire que je pleurais.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Assez surpris de l'enthousiasme critique autour du film. Pas que ce soit un mauvais film ou quoi mais que je vois mal ce qui le justifie. Ce qui est réussi c'est les deux faces de la même pièce d'un côté émouvant, tragique, le gouffre qui s'ouvre vers la maladie et la mort et en même temps solaire et plein d'espoir dans l'amour qui naît. Le personnage de Seydoux est vraiment réussi, simple sans prétention, une jeune trentenaire un peu paumée sans en faire trop.

Pas grand chose à en dire en fait. Une chronique réussie, très terre à terre (chercher un institut spécialisé pour le père, vider son appartement etc...) mais en même temps qui prend de la hauteur sans lourdeur, ni didactisme sur le sujet de la maladie, de la fin de vie. Mais je crois que je préfère Un amour de jeunesse ou même l'imparfait Eden, plus orignaux d'une certaine manière (mais c'est largement mieux que Bergman Island).

4/6

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CroqAnimement votre

Ah dans Le Seigneur des anneaux il est gigantesque.

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C’est l’anti-cinéma sur ce forum…

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai vraiment beaucoup aimé. Je ne saurai pas vraiment écrire pour quoi, je suis pourtant d'accord avec toi, Liam, cinq mois après, aucun plan ne me vient à l'esprit, un comble pour l'un de mes gros coups de coeur cannois. Par contre, je me souviens vraiment bien des personnages, celui de Sandra bien sûr, magnifiquement écrit, mais aussi ses parents. Même, son amant maladroit et un peu con, faut le reconnaitre, je me suis pris à l'aimer le temps d'un film. C'est vraiment de la dentelle sur le plan de l'écriture, ça m'a beaucoup questionné sur le temps qui passe, la dualité de la vie, les petits riens comme commencer à trier des livres quand tes anciens déclinent...

5/6

Vas-y, explique ça

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I think we're gonna need a helmet.

Beurk, sauf si le pano est hiératique et puissant, je trouve ça fade. Je préfère découvrir le contexte soit par un vrai mouvement (travelling, épaule...) soit par un bon vieux large bien fixe.

D'ailleurs pendant la séance je me rendais compte que j'ai quasiment jamais fait un panoramique qui ne soit pas 1. un pano filé 2. ou bien couplé avec un travelling.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Monsieur veut de la parallaxe.

C'est nettement supérieur à Les Enfants des autres parce que (mais pas que) Hansen-Løve assume pleinement de faire un cinéma profondément bourgeois-bohème, qui ne sort quasiment jamais des 5ème et 6ème arrondissements, quand Zlotowski tortille du cul à nous faire passer des vessies pour des lanternes. C'est aussi ce qui peut jouer en sa défaveur, son excès de franchise. Une fois à la retraite on s'enjaille dans des manifestations alter-mondialiste, on a voté Macron au second tour de la présidentielle mais sans conviction, on ne peut s'empêcher de clamer son bout goût quitte à être un peu sèche avec sa fille (et ce par deux fois, à la sortie de je ne sais quel DA à l'UGC les Halles et quand elle ne l'accompagne pas pour voir La Reine des neiges 2), mais surtout (forcément) parce que l'on accepte difficilement que son père perde la boule, dont on préfère croire que l'âme s'incarne mieux dans sa bibliothèque où se côtoie Musil, Kant et Kafka plutôt que dans cet enveloppe charnel en déliquescence que l'on ne veut/peut pas torcher, laissant cela aux employés des EHPAD. Müller va adorer. Il y a quelques choses d'un peu jusqu'au-boutiste dans ce geste, comme si elle ressentait la nécessité de se mettre totalement à nue, y compris dans ce que sa personnalité comporte de moins glorieux. C'est tout à fait louable, mais ça ne la rend pas plus sympathique pour autant.

Sinon pour en revenir à ma remarque liminaire, Léa Seydoux c'est tout de même un autre calibre que Virginie Efira.


Je préfère aussi Un amour de jeunesse. Ou Tout est pardonné, qui est certainement le film dont ce dernier est le plus proche.