breaker a écrit:
dans ce thread il y en a quelques-uns, et puis tu as aussi une idée de ce que peut penser le Français moyen quand une personne comme Carles est désigné comme fasciste.
Si tu prends l'article d'Arrêt sur images, tu ne peux que reconnaître que 1) ils en parlent 2) ils ne participent pas au lynchage :
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3151Le titre est factuel sans être racoleur ou orienté : "LE SCOOTER DE PUJADAS "ENTARTÉ" À LA PEINTURE DORÉE". On assimile de fait cette action à l'entartrage propre au trublion Noël Godin. Le site donne ensuite largement la parole au Plan B, fait des renvois sur le site du Plan B et sur celui d'Acrimed, cite par souci d'opposition le journaliste Bruno-Roger Petit (largement critiqué sur le site), prend le soin de relier cette affaire à un doc honteux où Pujadas a participé - et qui a été sévèrement rabroué sur le site par Schneidermann himself. Enfin, on cite Pierre Carles sans montrer une quelconque animosité eu égard au différend qui l'a opposé autrefois à Schneidermann.
Citation:
On peut faire ici un peu de critique des médias, puisque le thread le permet. J'ai retrouvé un passage de Xavier Mathieu sur France 3 ; qu'est-ce que ça dit: "est-ce que vous regrettez le saccage?", "est-ce que vous avez peur de la prison?", "qu'est-ce que vous pensez des séquestrations?"... Mais pas grand-chose concernant les délocalisations, le profit des entreprises, le suicide des ouvriers, ce sont des données qui n'apparaissent jamais clairement. Aussi Xavier Mathieu il est pas taillé pour ce rôle de leader syndicaliste à la télé, ça touche parfois mais il se laisse intoxiquer somme toute. Bref, aujourd'hui je crois qu'il fait du théâtre.
http://www.dailymotion.com/video/x93h42 ... -ne-s_newsEt ? Les gens bien informés utilisent le net désormais, l'information y est disponible pour qui veut. Il est entendu que la télévision n'informe plus du tout... ce pourquoi les papiers des sites que je cite (ASI, Mediapart, Libé, Slate, Rue89, Bakschich, Agoravox, Acrimed) sont essentiels et complémentaires de l'action des politiques (Mélenchon et le Parti de Gauche, Besancenot et le NPA), des syndicalistes et bien sûr des trublions comme Pierre Carles, qui lui tente SEUL - je le reconnais - de percer la coque du système à la Michael Moore, en associant réflexion et action, journalisme et mise en scène par l'image.
Je ne vais pas m'amuser à faire une revue de presse, mais par exemple cet article d'Acrimed, à défaut d'être partial, est clair et engagé, et disponible à tous ceux qui souhaient s'informer sur le sujet que tu choisis :
http://www.acrimed.org/article3132.htmlOui, en clair, la violence, la vraie, ce n'est pas repeindre Pujadas en doré, c'est jeter les gens à la rue. Je suis d'accord. Et des articles comme celui-ci, il y en a beaucoup sur les sites plus haut, rédigés avec plus ou moins de conviction ou de talent, et qui ne condamnent JAMAIS la nuance dont tu sembles me tenir rigueur.
Mais quid de l'action contre Pujadas ? Ne peut-on pas d'un côté s'interroger et de l'autre se réjouir malgré tout ? Les deux sont-ils signe de faiblesse ou de couardise ? Un internaute du forum d'ASI précisait ceci : "
certes il n'y a pas mort d'homme, re-certes le bonhomme est l'un des symboles d'un type de journalisme influent qu'il est bon de combattre, y compris médiatiquement, mais qu'apporte ce type d'action au débat critique sur les médias ? A part provoquer les cris d'orfraie et la levée de bouclier des moralisateurs et autres censeurs de tout poil ? Sans doute un recul dans la prise de conscience des plus exposés au journalisme de connivence (type tf1, fr2 etc...) et une forte adhésion des plus mobilisés et conscients des enjeux (soit une minorité) ?". Et là, comme ça, je me dis que c'est exactement la limite de ce genre d'action, et je suis parfaitement d'accord.
Alors oui, j'écris ça, je partage cet avis et donc je ne propose rien, et s'il n'y avait que des gens comme moi, ces actions n'auraient pas lieu et rien ne serait jamais entrepris contre le pouvoir en place et les méthodes qu'ils emploient... Oui mais non. Critiquer UNE action n'est pas la même chose que remettre en cause L'ACTION. La nuance - encore une fois - est importante.
L'internaute que je cite reprenait alors : "
il y a peu je m'étais interrogé, à propos d'Acrimed, cette fois, des limites que l'on pouvait fixer à l'action radicale, intransigeante et indépendante dans l'analyse et la critique médias. Godin, grand fan d'Acrimed devant l'Eternel avait d'abord réagi pour m'expliquer doctement à quel point je me trompais (en gros, les idées d'acrimed sont de moins en moins minoritaires donc ne changeons rien, continuons le combat !), jusqu'à ce que l'on me glisse ceci : "L'intransigeance et le radicalisme sont en général contre-productifs et mènent à l'isolement et à la marginalité, portes ouvertes au sectarisme pur et dur."
Dire cela c'est prendre le risque d'être perçu comme quelqu'un qui condamne l'intransigeance, la radicalité et l'indépendance en tant que telles... Mais donc, si ce sont a priori des qualités, tu poses qu'elles ne le sont qu'en deçà d'une certaine dose, d'une certaine limite au-delà de laquelle ça devient des défauts.
Là je comprends mieux, mais du coup ça pose un problème épineux, car cette limite me paraît diablement difficile à tracer, d'autant que, comme pour toute communication, elle dépend certes de l'émetteur, mais aussi du récepteur, ainsi que des conditions d'émission du message.
Le problème devenant : faut-il s'adapter à tout prix au récepteur et/ou aux conditions d'émission ? Dans quelle mesure s'adapter au récepteur et/ou aux conditions d'émission ne finit-il pas par gauchir le message initial - et donc à ternir l'intransigeance, la radicalité et l'indépendance ? "
Voilà mon positionnement DU MOMENT vis à vis de CETTE action uniquement. Quel est le bénéfice de cette action, franchement ? Pujadas humilié ? Ok. Les convaincus satisfaits ? Ok. Les belles personnes en place inquiétées ? Bien sûr que non. Donc, même si l'action contre Pujadas a du sens, elle n'a servi à rien. CETTE FOIS LA en tous cas. Ce qui ne veut pas dire que je condamne l'action en général ou que j'aurai le même jugement à l'égard des prochaines saillies du Plan b ou de Pierre Carles, ou que sais-je.
Le discours imbécile de Pujadas, ça fait un moment, quelques années même, qu'il est souligné, mis en perspective par nombre de journalistes, de dessinateurs, d'intellectuels, de foruméens sur les sites de Rue89, d'ASI etc. On s'y insurge, et il suffit de taper son nom dans l'onglet "rechercher" d'ASI par exemple, pour voir le nombre de fois où il s'est fait épingler rien que dans les colonnes du site.
Je pense que se tromper de cible, c'est plutôt soutenir ceux qui se mettent à plusieurs sur un seul, afin de réaliser "l'acte symbolique" qui selon moi, aurait du rester à sa place : sur le papier.
Maintenant, je peux me tromper.
Citation:
Schneidermann est un résistant de la dernière pluie, il est pas valable du tout à mon avis ; j'insiste pas.
Dommage. Tu commences par me dire que tu connais mal son travail, pour au final l'écarter sur le côté par désintérêt ou préjugés... tu ne veux donc pas juger par toi-même, chose à laquelle je t'invite depuis le début ?
Citation:
Si tu pousses un peu les sujets qui nous opposent ici, c'est un bordel d'avoir ta carte du club de Mickey et en même temps avoir une sympathie pour les membres d'Action Directe. Enfin bon, ce que j'en dis, ça prend du temps pour resserrer, se dire cette culture de loisirs est inhabitable.
Mais je ne vois pas de sujets qui nous opposent ! C'est toi qui fabrique cette opposition factice. Parce qu'elle te positionne de fait parmi les actifs, les rebelles, les combattants. Mais concrètement parlons de ton action au quotidien : tu fais quoi, à part lire sur le sujet et prendre une position sur le net ? Puisque tu prônes l'action et l'engagement, tu dois donc être sacrément actif dans la vie, c'est bien ça ? Ou bien tu es comme moi, tu t'y intéresses seulement (ce qui est déjà bien).
Pour ma part, je ne crois pas avoir ma "carte du club Mickey", ni traiter qui que ce soit avec la condescendance dont tu fais preuve. Les sites, les politiques et les syndicalistes que je soutiens ne me servent pas à me donner bonne conscience, mais à réfléchir sur les sujets de la société, à prendre position. Pour moi.
Quant aux membres d'Action directe... c'est compliqué. Tu n'ignores pas les contradictions et les débats que cela suscite, et pas dans l'unique but de polémiquer, tu en conviendras. Leur position (surtout par le passé) a de quoi sacrément nous questionner sur la légitimité de l'action, sur le cadre de la loi, tu les façons de combattre etc. Avoir de la sympathie pour eux, c'est déjà beaucoup. Les écouter, les comprendre, je m'en contente pour le moment. Le jour où je serai convaincu, je ne pourrai de toute évidence plus me contenter de rester passif dans ma réflexion molle sur mon fauteuil...