Et c'est bien pour ca que le "aide toi et le ciel t'aidera" de Leo est faux. Les effets des modes, les gouts des "sélectionneurs", leur inculture, la prise en compte des gouts du public, les tendances esthétiques majoritaires, les intérêts des producteurs et des financiers, justifient en priorité leurs choix. La motivation permet d'amener le projet devant le bon financier, mais après, tu convains sur les intérêts des producteurs, pas sur les tiens, pas sur ton talent, pas sur la qualité de ton écriture... il faut montrer pourquoi ton projet a un sens dans les contingences financières et esthétiques actuelles, pas pourquoi il a un sens "artistiquement", par lui-même.
De plus ce discours fait porter toute la responsabilité de la production et la réussite d'un projet sur les créateurs, et c'est méprisant pour ceux qui en ont chié pour monter des projets et n'y sont pas arrivés, ou avec le dixième de ce qu'ils espéraient avoir, alors qu'ils ont bossé des mois dessus et qu'ils ont pas moins de talent que d'autres. Et j'ai des exemples... oui ils ont fait leur film, mais après 6 mois consacrés à plein temps à rechercher des financements pour terminer avec la pire configuration imaginable pour eux. On n'a pas le droit de leur dire "aide toi et le ciel t'aidera", qu'ils ont pas assez fait d'efforts... Réaliser des courts oui, c'est relativement accessible, les réaliser dans des conditions qui correspondent un minimum aux besoins, même faibles, c'est tout à fait autre chose et ca ne respose pas sur les seuls efforts des réalisateurs... Après je ne dis pas non plus qu'il faut rêver, on a jamais les moyens parfaits, ca sera toujours difficile surtout au début, mais dire qu'il suffit de faire des efforts pour y arriver relève du mensonge partiel venant d'en haut, de ceux qui ont le pouvoir décisionnaire.
Quand à l'industrie, Zad a bien compris ce que je voulais dire... Neville a eu raison, mais il a eu un raisonnement commercial, pas artistique. Ses projets artistiques étaient secondaires... il a fait ce qu'il fallait pour rentrer dans la logique commerciale du milieu, pour s'intégrer dans les intérêts du milieu (ou alors ses projets correspondaient à ces intérêts, ce qui est rarement bon signe...). Et pour ca, il vaut mieux laisser toute intégrité ou aspiration artistique au vestiaire, au moins au début.
Alors, "aide toi et le ciel t'aidera", mais il faut ajouter "oublie tes aspirations artistiques et fait ce que le milieu (producteurs, financiers, public) demande", et là je serai d'accord avec Leo.
_________________ Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do : 1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos. 2. Die. 3. Rot.
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