Forum de FilmDeCulte

Ben en fait j'ai le sentiment que tu ignore les conditions de production de ces courts métrages amateurs et sans fric. Je parle vraiment de l'amateur de l'amateur (qui ne sont pas nécessairement mauvais, Minimum Overdrive ou Bud & Moovy rentrent dans cette catégorie et pourtant ils tiennent la route).

Oui et faut arrêter, ce sont des courts de genre qui ne sont ABSOLUMENT PAS subventionnables. Et le kinescopage c'est quand même bien cher, putain ! Léo t'abuses quand tu dis que n'importe qui peut prétender à Clermont..."n'importe qui peut avoir des subventions", c'est nawak.

Si tu as un scénar BIEN SOCIAL, avec des femmes qui élèvent seules leur gamin ou des handicapés, je dis pas.

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Netflix les gars, Netflix.

Là on est 100% d'accord



Là par contre pas du tout. La différence, c'est que entre la DV, voire même la HD grand public même si elle est moins importante, et le 16mm voire carrément le 35mm, c'est la qualité. Les films tournés en vidéo doivent se trimballer en plus d'acteurs pourris une image qui par exemple passe pas bien pour tout ce qui est filmé en plein soleil. Alors que tes acteurs pourris, en pellicule, au moins ils sont bien filmés.




Personellement a chaque fois que je me suis prit la tête ici ou ailleurs quand on me sortait du "oui c'est pourri, mais c'est amateur", je sortais ma carte: Minimum Overdrive comme quoi c'est pas une excuse. Le joker imparable.

Quel est le dernier film populaire que tu as vu au cinéma ?

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There is no such thing in life as normal

L'argument "il suffit de se bouger" est franchement moisi.

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Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.

Les FESTIVALS, Léo, les FESTIVALS. Pas les régions ou autres organismes qui te balancent des subventions conséquentes. Il y a toujours des exceptions, mais en général QUE DALLE pour le ciné de genre (même comique).


J'espère que tu te rends compte de ce que tu dis. Une COMEDIE MUSICALE, déjà c'est à mort dans les critères que ce genre de gars aiment (ouais décalage ouais innovation blabla), et tu me précises DANS UNE CITE. CQFD, le projet subventionnable à mort, sans connaître le scénar je pourrais déjà pondre la note d'intention bien accrocheuse "ouais blabla comédie musicale, genre sous-exploité, blabla on se prend pas au sérieux, blabla les gens des cités blabla je veux donner une image qui sort de l'ordinaire et qui donne une bonne image des cités blabla"....... Putain mais j'aurais pu le sortir après ma démonstration "femmes seules + handicapés", ça rentre A MORT dans la catégorie quoi.

Je veux dire, ça fait des mois (des années) que j'essaie de faire produire un thriller fantastique qui n'est QUE CA (un thriller ET C'EST TOUT), et il a fallu pour intéresser des gens que j'y rajoute une dimension sociale à la con et une métaphore sur le thème de la vieillesse délaissée en France ! Un gros paquet de conneries, mais l'impression que c'est le seul moyen si tu veux avoir un peu de pognon ! Et ce n'est pas une idée à moi mais d'un prod fraîchement sorti de la Femis.......


Oui ben excuse-moi, 1000 euros pour un kinescopage, quand tu es un pauvre étudiant en fac de ciné, c'est un peu too much quand même hein.
Ils pourraient AUSSI passer de la Beta dans leurs festivals, faut arrêter.

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Ah mais je ne me plains pas, je m'en coooogne de Clermont moi, tu ne peux pas t'imaginer. Et je suis bien d'accord avec toi sur Internet, c'est un outil formidable. Mes films ont visiblement été vus et téléchargés des milliers de fois, c'est tout ce qui compte.
J'essayais juste de te faire piger le pourquoi mes courts n'accèderont visiblement jamais à la pelloche (bien que maintenant avec les progrès HD je m'en tape aussi), et à CERTAINS festivals coincés comme Clermont (attention, je dis ça j'y suis jamais allé, mais justement pour moi les créations les plus innovantes se font SANS aides extérieures parce que bloquées entre autre par ce cinéma social à la con)...

Mais de toutes façons oui, je n'ai rien à y faire là-bas, c'était A LA BASE pour que t'essaie de piger la différence que l'on met ici entre "pro" et "amateur" en ce qui concerne le format court...

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Ouais, donc c'est pas juste "comme ça, par hasard, j'suis entré, et hop, comment j'ai tout tué". Ca me rassure, d'un sens.

C'est comme Nadine "j'aurai ta peau Cantat" qui nous disait qu'elle est entré dans le cinéma par accident, comme ça, avant de balancer deux minutes après qu'elle avait son frère qui était premier assistant d'un gros réal, je sais plus...BREF SA MERE AUX GENS QUI FRIMENT LE SUCCES ACCIDENT!

Ah moi j'aime bien, genre Helena Bonham-Carter qui te balance en interview "oui j'ai passé le casting de Sweeney Todd devant Tim, ohlala il ne m'a rien dit pendant deux semaines, j'étais tétanisé".
GENRE ELLE AURA PAS LE ROLE.

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'tain, elle a raconté exactement la même histoire pour Corpse Bride !

lol.

Sinon, mon cher Leo, je trouve tes arguments un peu sarkosistes. Tu serais pas adepte de la France qui se lève tôt? Même si je suis d'accord dans le fond, c'est quand même un poil plus compliqué que du "si tu te bouges tu y arriveras". Le monde du ciné, même celui du court métrage, avec les aides, les structures, etc, c'est quand même le parcours du combattant qui peut en décourager plus d'un motivé. Plus le fait que tout le monde n'a pas forcément les moyens ou l'accès à tout ça. Tu peux pas demander à tous les aspirants cinéastes de dormir dans la rue pour leur rêve et ils n'en seront pas moins méritatns pour autant.

Oui, mais sauf erreur, il avoit trois grammes d'alcool dans chaque doigt.

Je plaisantais pour Sarkozy.

Ca c'est clair...

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Léo, je suis 100% d'accord avec tout ce que tu écris. Et c'est agréable.



Perso, c'est exactement pour ça que j'ai décroché et pris une autre voie professionnelle pour manger/vivre/consommer. Je n'ai blâmé personne ni aucun système. Je savais juste que je n'avais pas l'énergie nécessaire pour démarcher, me battre, convaincre. Je sais aussi que je l'aurai lorsque je tiendrai un projet solide à 200%, ce qui n'a pour le moment jamais été le cas. J'ai eu des contacts, de bonnes pistes, des gens intéressés, mais je n'ai pas voulu les gâcher avec les premiers brouillons qui venaient.

J'ai très tôt été marqué par plusieurs remarques de cinéastes ou professionnels. Je peux en citer :

J’ai toujours considéré que la recherche du financement faisait partie du boulot de réalisateur. Je le répète tout le temps à mes étudiants : « Vous ne pouvez pas trouver d’argent ? Alors changez de métier ! »(Brian De Palma)

Il n’y a que deux choses auxquelles un protagoniste de l’audiovisuel, quel qu’il soit, peut faire confiance : un contrat et un chèque provisionné. Ce n’est pas du cynisme. C’est l’application d’un vieil adage anglo-saxon très utilisé à Hollywood : « Put your money where your mouth is ». En d’autres termes : « Fais correspondre tes actes financiers avec tes paroles ». Si les sirènes se contentent de séduire vos oreilles et ne passent jamais au concret (signer une option, débourser de l’argent, etc.), passez votre chemin, aussi doux soit le chant. C’est d’ailleurs un excellent test dès que vous semblez intéresser un décideur. Demandez-lui de mettre ses engagements et ses belles paroles sur un contrat. Vous verrez vite à qui vous avez à faire. En d’autres termes, il n’y a pas le camp de ceux qui aiment votre projet et le camp de ceux qui ne l’aiment pas. Il y a ceux qui font quelque chose pour votre projet et ceux qui ne font rien. Exiger un contrat ou un chèque quand on a une touche n’est pas chose facile. Cela demande de l’aplomb, de la confiance en soi. On a peur d’être mal vu. Et pourtant c’est le seul moyen de s’en sortir. Un décideur à qui on demande fermement un contrat ou un chèque vous trouvera peut-être emmerdant mais il vous prendra pour un professionnel. Les scénaristes qui acceptent de travailler pour rien, qui tombent dans le chantage implicite « Je t’offre l’incroyable opportunité de travailler, en échange, tu le fais gratuitement » sont en fait mal considérés par leurs interlocuteurs. Dès le départ, le jeu est faussé, ils ne sont pas traités comme des partenaires. Et l’expérience prouve que cela débouche rarement sur du concret. Bref, prenez le risque. (Yves Lavandier)

Il y a beaucoup d’argent dans le cinéma, mais il y a aussi des réflexes de paranoïa et d’autocensure. Il faut surtout rentrer rapidement en dialogue avec un producteur, un vrai, quelqu’un qui a du désir pour le projet. C’est le plus difficile. Un film commence par le partage d’une idée. C’est peut-être naïf mais je crois que si on veut faire un film aujourd’hui, on peut, et que ce n’est pas prêt de s’arrêter. Bien sûr, la France est un petit pays, ce n’est pas l’Amérique. Et alors ? Il y a des obstacles, des résistances. Mais il ne faut pas se tromper d’obstacles, il ne faut pas s’arrêter à des choses sur lesquelles on n’a pas de prise, ni commencer à sauter les étapes. La première chose, c’est de partager son idée avec un scénariste ou avec un copain et de voir quelle gueule il fait quand on lui raconte cette idée. Si le copain ne s’intéresse pas à cette histoire, il y a peu de chance que Vivendi s’y intéresse. (Thomas Bardinet)

Voilà, je ne mets pas tout.

En un sens c'est décourageant, mais je pense aussi que passé cette douloureuse étape - à savoir fouler au pied cette abstraction qu'est le rêve de faire du cinéma - c'est source de motivation.

Alors bien sûr, c'est une sélection naturelle basée sur la démerde, l'abnégation et la confiance en soi plus que sur le talent ou l'originalité...